Voici un extrait d’un ouvrage qui traite d’Histoire locale :
****citation …Pour une si grande famille, on ne va pas parler de patélous ( entremetteur, négociateur de mariages) comme pour le peuple, mais la fonction existe bien. On le perçoit dans les lettres échangés entre le marquis et un haut magistrat toulousain, un cher cousin, Monsieur de X. .
Celui-ci écrit au marquis le 15 octobre 1758 :
« M vôtre fils a le défaut d'être trop bon parti ; et il n'est pas aisé de le bien marier en province... » Il n'en a pas moins commencé ses recherches : « .. je me suis un peu instruit touchant Melle de T.. » Il pèse les choses. Après avoir expliqué ce qu'il sait des potentialités financières de cette jeune personne, tant du côté paternel que maternel, il en fait la synthèse chiffrée : « ...sur tout cella, on estime que la demoiselle est un parti au moins de 250.000 livres et au plus de 300.000 livres. »
Aspect sympathique des choses, le marquis de Bournazel est cependant soucieux d'autre chose que d'argent pour son fils Jean. En effet, Monsieur de X. répond à une de ses lettres :
« ...l'avantage que vous cherchez avec grande raison pour M votre fils (ne se trouve) point en Melle de T ; celle-cy n'est ni disgraciée ni malsaine ; mais, on peut trancher le mot, elle est laide.... »
Que Dieu préserve Jean du Buisson d'avoir à partager sa couche avec un remède à L'amour ! Heureusement le cher cousin, Monsieur de X., a d'autres affaires en vue : « ...je penserois à un parti beaucoup meilleur.. » explique-t-il, en restant évasif car il faut être discret dans la traque à l'héritière.
Est-ce l'effet de son entremise ? Toujours est-il que, peu après, du côté de Toulouse, Jean du Buisson va épouser haute et puissante dame Catherine Pétronille-Victoire de Riquet de Bonrepos. Belle alliance! La dame est veuve certes mais un Riquet, on le sait, fut le créateur du Canal du Midi et ses héritiers ne sont pas misérables. En face, un Rouergat sait se tenir : le marquis de Bournazel, va faire ce qu'il faut pour que son fils soit également un parti de premier choix. En n'en conservant que l'usufruit, il lui cède tous ses biens, avec cependant quelques réserves afin de payer ses dettes pendantes. Il promet de surcroît, pendant tout le temps que durera cet usufruit, de verser à son fils 12.000 livres par an, ce qui n'est pas si mal comme argent de poche, si l'on sait qu'à cette époque un artisan gagne 5 à 6 livres par semaine, qu'un valet de ferme, certes logé et nourri, obtient une quarantaine de livres par an, et qu'un curé à la congrue reçoit 300 livres pour l'année.
****fin de citation
De toutes façons , du plus grand au plus petit , on ne peut pas aborder le thème du mariage sans parler de la dot .
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