On dit souvent que l'éclatement de l'empire carolingien et l'apparition de l'ordre féodal viendrait du fait d'une augmentation du nombre de prétendant légitime au trônes, qui a dabord tenté d'être réglé par un partage de l'empire mais qui a rapidement dégénéré en luttes intestines pour la compétition du leadership. Ces luttes se faisant au détriments des vassaux royaux qui ont rapidements pris distances et autonomie par rapport au pouvoir royal.
Sur la cause déclanchante qui est l'augmentation du nombre de prétendant, on dit que c'est due à une diminution de la mortalité infantile chez les carolingiens par rapport aux mérovingiens. Mais ne serait-ce pas plutot une transgression plus fréquente de la monogamie ?
J'ai plusieurs exemple ou la polygamie carolingienne a été imposée par l'étiquette (un mariage trop précoce avec une fille d'un rang insufisant) et fermement combattu par l'église et le pape :
Citer :
Louis le Bêgue marié en premières noces en 862 à Ansgarde de Bourgogne, elle lui donne deux fils, Louis III et Carloman II et trois filles, Gisèle, Hildegarde et Ermentrude. Comme ce mariage avait été contracté sans la volonté de son père, ce dernier oblige Louis à répudier Ansgarde. Il épouse en secondes noces - contre l'avis des autorités ecclésiastiques - Adélaïde de Paris qui lui donne un fils, Charles, qui naît après sa mort.
Citer :
Lothaire, envoyant vers Charles et vers Louis, les pria de n'apporter aucun trouble dans son royaume jusqu'à ce qu'il revînt de Rome; cependant il ne reçut de Charles aucune promesse: mais ayant eu de Louis l'assurance qu'on a dite, il s'achemina pour Rome, après avoir parlé d'abord avec son frère l'empereur Louis, pour qu'il obtînt, s'il était possible, du pape Adrien, qu'il pût renvoyer Teutberge et reprendre Waldrade, et il ordonna à Teutberge de venir après lui à Rome. Mais, à ce qu'on disait, l'empereur Louis, attaqué par les Sarrasins, ne devait pas s'éloigner pour accomplir la demande de son frère, le roi des Grecs lui ayant envoyé en toute hâte plus de deux cents navires pour le secourir contre ces mêmes Sarrasins. Lothaire, voulant continuer le voyage qu'il faisait à Rome à cause de ses femmes, et qu'il avait entrepris en un temps peu propice, à savoir au mois de juin, arriva à Ravenne où il rencontra des messagers de son frère qui lui conseillait de ne pas aller plus loin et de ne pas demeurer plus longtemps dans son royaume, mais de retourner chez lui, pour se réunir ensuite dans un lieu plus commode et un temps plus opportun ut y traiter de ce qu'il voudrait, Lothaire, laissant Rome de côté, parvint vers son frère à Bénévent; et, au moyen de beaucoup de sollicitations, de présents et de peines, obtint de lui, par sa femme Ingelberge, que ladite Ingelberge revînt avec lui, Lothaire, jusqu'au monastère de Saint-Benoît, situé sur le Mont-Cassin. Il y fit aussi venir vers lui et Ingelberge, par un ordre de l'empereur, le pape Adrien; et, lui ayant fait beaucoup de présents, obtint de lui, toujours par Ingelberge, que le pape lui chantât la messe et lui donnât la sainte communion, moyennant cette assurance qu'après que le pape Nicolas eut excommunié Waldrade, il n'avait eu avec elle aucune cohabitation ni commerce charnel, ni aucune sorte d'entretien. Ce malheureux, à la manière de Judas, feignant une bonne conscience et l'impudence sur le front, ne craignit ni ne refusa d'accepter à cette condition la sainte communion.