Arcadius a écrit :
C'est très intéressant pour Charlemagne ! Auriez-vous des éléments plus précis, Alain.g ?
Non des souvenirs de situations confuses entre femmes mariées et concubines, mais apparemment Charles se remarie très souvent sans polygamie démontrée.
Un article de Michel Rouche sur "les femmes de Charlemagne", un extrait:
" A l’époque mérovingienne, par exemple, le roi Théodebert qui a régné de 534 à 548 avait pris pour concubine libre une matrone romaine du pays de Béziers ; il était allé conquérir, quelque part dans le Midi, un territoire, et il était revenu avec cette matrone qui était mariée. Il l’aurait arrachée à son mari, il l’avait prise avec ses enfants, avec en particulier une toute petite fille, et il l’avait emmené à Verdun. Là, la matrone de Béziers, Deoterie, s’était aperçue au bout de quelques années que sa fille commençait à devenir grande : c’était un petit peu gênant quand même, car elle risquait fort de l’éliminer dans le lit du Roi, vu qu’elle commençait vraiment à grandir. Alors, la mère n’a pas hésité : elle a fait charger sa fille sans un chariot, tiré par une paire de bœufs, non dressés ; les bœufs se sont emballés, le chariot s’est précipité dans la Meuse et sa fille est morte noyée dans le fleuve. De cette façon, elle a gardé la faveur du Roi. A l’inverse, les Reines-Mères dirigent le roi qui est trop jeune, pour garder le pouvoir. Elles glissent dans le lit du roi des femmes qui l’occuperont et le jour et la nuit ; pendant ce temps-là, la Reine-mère pourra diriger. De cette manière, il y a une véritable stratégie féminine qui fait que le « pouvoir » et la
« polygamie » provoquèrent des batailles continuelles. Jusqu’au début de la généalogie des « Carolingiens », on retrouve ce système puisque Charles Martel lui-même, le célèbre Charles Martel, est le fils d’une concubine de deuxième rang. Charles Martel n’avait pas droit à la succession, il a fallu qu’il se batte contre la femme de premier rang pour éliminer la Reine-mère Plectrude, qu’il a fini par éliminer en 717. Or la dynastie carolingienne, lorsqu’elle accède au trône avec Pépin III en 751, comme Pépin III a été élevé par les moines de Saint-Denis, brusquement, un changement apparaît. Pépin III, Pépin-le-Bref a la « mauvaise idée » de n’avoir qu’une seule épouse Berthe, Berthe-au-Grand-Pied dont je vous ai parlé tout à l’heure, et de cette Berthe, il a eu Charlemagne, puis Carloman, puis 3 filles dont une qui s’appelle Gisèle. Normalement, on allait vers un système « monogamique » que l’Eglise réclamait depuis des siècles et des siècles. Mais, Charlemagne, lui, n’a pas du tout, pas du tout adopté le système pratiqué par son père. En effet, si nous étudions la biographie de
Charlemagne pratiquait au fond l’ancien système polygamique germanique. Il a d’abord été marié officiellement marié par sa mère, car très souvent, ce sont les femmes qui décident du mariage des enfants, avec la fille du roi des Lombards lequel s’appelait Didier et il a fini par la répudier en considérant qu’elle n’avait aucun intérêt, puisqu’elle ne lui plaisait pas. Ensuite, il a pris une concubine qui s’appelle et répond au joli nom de Hiniltrude. En 768, il a eu de Hiniltrude un fils surnommé Pépin, Pépin-le-Bossu. Ce Pépin-le-Bossu va d’ailleurs lui créer pas mal d’ennuis, vous allez le voir. En effet, Pépin est issu d’une concubine de deuxième rang, il n’a donc pas le droit à la succession, vous notez bien ceci. Puis il prend comme
épouse de premier rang Hildegarde, une femme souabe de haute noblesse, dont il a eu trois fils. "
J'ai lu par ailleurs qu'on appelait parfois concubine à cette époque une femme mariée miai de rang inférieur !