Merci PJ, je ne connais pas cet ouvrage, mais je vais le rechercher car je suis sûre qu'il va m'intéresser!

Bonjour !
Pour commencer, les premières sépultures découvertes datent d'environ 100 000 ans et ont été trouvées en Israel. J'ai trouvé cette page sur le sujet, très intéressante : http://www.hominides.com/html/dossiers/ ... toire.html ! Cela explique notamment comment différencier sépulture et mort "hasardeuse" (dans la limite de ce que l'on sait évidemment).

Moi ce qui m'étonne, lorsque l'on étudie l'évolution des pratiques funéraires de la protohistoire à l'antiquité, c'est le passage fréquent de l'inhumation à l'incinération et vice versa, surtout que l'on n'est pas du tout en mesure de comprendre les schémas mentaux auquels ces pratiques correspondent !

Ce qui est aussi étonnant lorsque l'on étudie la mort dans ces périodes anciennes, c'est la mort des enfants. En effet, il est fréquent de trouver des sépultures d'immatures dans les habitats pour la fin de la protohistoire et de l'époque gallo-romaine. On pense que cela est lié à l'innexistence sociale des enfants avant un certain âge (cela est peut-être à lier au taux de mortalité infantile), inexistence qui ne leur permet pas d'être inhumés dans les nécropoles. Pour autant, on ne peut parler d'irrespect envers le mort.

Toujours pour l'époque protohistorique, difficile de faire la différence entre prise de guerre et dépouillement des cadavres. les grands sanctuaires découverts en gaule belgique et datés du 2ème âge du fer sont fort impressionnants mais malgré tout, les interprétations sont encore sujettes à controverses. En tout cas, le fait que cela soit lié avec le monde guerrier ne fait pas de doute !
Par contre, l'histoire des têtes coupées pour aspirer le pouvoir des adversaires, si les textes en parlent, aucune preuve archéologique ne vient corroborer cette idée, et pourtant, on en connaît des habitats ! Je suis sceptique quant à cela surtout lorsque l'on sait comment et dans quelq buts étaient écrits certains textes romains.
Pour le Premier age du Fer (800-400 avant J.-C.), on trouve énormément de tombes à vocation guerrières en Aquitaine, notamment dans les piémonts pyrénéens, mais jusque là, il est impossible de mettre cela en relation avec la question posée ici !

Pour des périodes plus anciennes, néolithique ou chalcolithique je crois, on a trouvé de véritables charniers (je sais plus trop où, honte sur moi) et l'étude des ossements à montré qu'il s'agissait de personnes décédées de mort violente (notamment des blessures par flèche - la pointe de flèche étaient encore là !). Mais ces morts semblent avoir été entérrés à la va-vite, sans aucun accompagnement funéraire. La question se pose alors de savoir qui les a entérré : leur "clan" ou les ennemis ? et pourquoi cette mise en terre faite à la hâte (peur des épidémies ?) et l'absence de mobilier funéraire d'accompagnement ?

Cordialement

Déplacé

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Tous les désespoirs sont permis

J'ai été stupéfait d'entendre d'une roumaine qu'il était coutume dans la religion orthodoxe en Roumanie de déterrer les morts (dix ans après le décès du défunt) et de laver les ossements. Le lavement des ossements est alors l'occasion pour une famille de se réunir, et de rendre hommage à l'ancêtre décédé....

Je me demandais si c'était une pratique courante dans la religion orthodoxe, si on la rencontrait dans les autres pays slaves, en Grèce, voir en Europe occidentale, à travers les âges ?

Ca me rappelle ces cranes familiaux qu'on exposait dans la pièce principale dans les demeures du Proche Orient au IIe millénaire avant Jésus Christ.

En Afrique du nord, dans l'antiquité, on enterrait les morts "provisoirement" sous des tumulus, en ménageant une voie d'accès vers la chambre sépulcrale. Dans ces sépultures "primaires", le cadavre était placé en position foetale, souvent tourné vers l'est. Puis lorsque le temps avait fait son oeuvre et fait disparaître les chairs, on ouvrait la sépulture : les ossements étaient alors brisés et entassés dans des jarres qui étaient replacées dans des sépultures "secondaires". Les cranes par contre étaient emmenés : sans doute stockés dans les habitations ou peut-être enterrés à proximité. Lorsqu'on trouve des sépultures primaires aujourd'hui, c'est probablement parce que des événements imprévus ont interdit de procéder à l'inhumation secondaire.

Il parait qu'assez récemment, ces coutumes existaient encore dans le nord du Cameroun, les indigènes expliquant qu'elles leur avaient été apprises par les "hommes rouges", ce qui pourrait donc faire un lien avec les civilisations de l'ocre.

Choses remarquable : les sépultures primaires, en Kabylie par exemple (bazinas), sont très souvent bâties sur un plan circulaire, avec parfois des cercles concentriques. Le cercle semble avoir une fonction apotropaïques, c'est à dire empêcher l'esprit des défunts de sortir et donc de venir tourmenter les vivants. On a même trouvé certains corps en inhumation primaire aux tibias cassés, les pieds emportés : sans doute un bon moyen de les empêcher d'aller faire un tour.

Cela semble un peu bizarre, mais il parait qu'au dix huitième siècle, dans certaines régions de l'ouest, en France, on cousait entre elles les jambes des morts ou encore (plus light) leurs chaussettes : sans doute aussi pour qu'ils restent bien là où on les avait placés et ne viennent pas déranger les vivants.