Tetricus a écrit :
Sur ce lien, vous trouverez les différentes références connues relatives à l’homosexualité chez les Celtes continentaux de l’antiquité. Deux grands aspects sont soulignés :
- une homosexualité initiatique
- une homosexualité entre soldats
Dans les deux cas, il semble que nous retrouvions des équivalents dans la Grèce antique notamment. Aussi, si nous considérons que l’homosexualité était tolérée si elle était conçue « activement » et marquait la suprématie « sociale » d’un homme sur un autre, comment interpréter ces cas d’homosexualité entre guerriers ? Aucun texte (à ma connaissance) n’évoque le fait que cette pratique était celle d’un « gradé » avec son « sous-fifre »…doit-on y voir un tabou vis-à-vis de relations hétérosexuelles en temps de guerre ?
L'homosexualité grecque (en tout cas, celle que nous connaissons à Athènes, et partiellement à Sparte) était une sorte de rite de passage de l'âge de l'enfance à l'âge adulte : il signifiait pour le garçon, futur citoyen, une sortie du monde exclusivement féminin du gynécée (donc sans droit, sans "logos", et inférieur, surtout), et une entrée dansla communauté des hommes, des vrais. En ce sens, le sentiment amoureux envers d'autres hommes était tout à fait licite, et même recommandé, car en aimant un autre homme, on aimait un égal _ ce qui n'est pas le cas quand on aime une femme.
Le véritable amour ne peut s'épanouir qu'entre de personnes qui sont sur un pied d'égalité, qui peuvent se ragarder l'un l'autre à même hauteur. C'est la "philia" platonicienne (expliquée dans le Banquet), qui entraine ou non le désir, l'"éros".
Mais en aucun cas, elle n'empêche les désirs hétérosexuels.
La condition inférieure des femmes les exclut de cette "philia", au moins dans les représentations mentales (pour la réalité du vécu, on ne sait pas).
A ce propos, il faut lire
Dans l'oeil du miroir, de Françoise Frontisi-Ducroux, avec l'introduction et la conclusion de JP Vernant (mais Vernant ne traite pas de l'homosexualité, seulement de l'identité)