Voici un extrait journalistique qui serait tiré d'un ouvrage scolaire "d'éducation familiale" pour les jeunes filles.

Je n'ai pas d'autres sources et j'aimerai savoir si vous avez déjà vu un manuel contenant de tels conseils validés par l'institution scolaire dans le années 1960.

Cela ressemble tout à fait à l'éducation qu'a du recevoir Mme Arpels dans
"Mon oncle" de Jacques Tati ! (Si vous voulez rire, visionnez ce film)

Nous ne nous rendons pas compte de ce qu'était la vie il y a 40 ans. C'est de la préhistoire. En classe, nous avions une plume pour écrire et nous prenions des raclées parfois. (pas une plume d'oie, bien sûr ! une plume métallique )

Un peu avant, dans les années 20, les conscrits recevaient parfois de leurs curés un petit livret, avec toutes sortes de conseils : "Ne refusez pas un verre venant d'un collégue; rendez la politesse, mais arrêtez-vous là ! La boisson est néfaste". "Si vous allez en ville, laissez vos compagnons entrer dans les lieux de débauche, mais ne les suivez pas !"

Il y a 40 ans, 1965. Je finissais mes études, 5 ans après le bac, j'avais un stylo bille qui ne coulait plus dans les poches, il écrivait au plafond (Spounik et sa suite étaient déjà passés par là), les raclées étaient bien loin, tout au plus une gifle pour les petits.
Retranchez encore 15 ans, 1950. Même si Waterman avait déjà des adeptes (depuis 1922), à l'école nous écrivions avec de la sergent major et de l'encre violette qui tachait les doigts.
Quant à l'article, s'il date de 1960, je le pense humoristique, à moins qu'il ne s'applique à la génération précédente. Pourtant ma mère n'agissait pas ainsi; ce devait être une mauvaise épouse.
J'édite pour rajouter que j'ai passé mon permis en 1965 et que mon père avait une ID19. Alors, la vie il y a 40 ans ...

Cordialement
Jean

Autres décalages :
1) En classe de Première (Nantes, 1958-1959), certains de mes camarades disaient, en parlant de leurs familles : "Nous autres, du Tiers Etat...".
2) J'ai personnellement connu la mère d'Antoine de SAINT-EXUPERY (né lui-même le 29 juin 1900).
3) Après une conversation avec Nadia BOULANGER, légendaire professeur de musique d'envergure internationale, j'ai constaté, en consultant un dictionnaire, que son propre père, mort en 1900, était né en 1815!...

En CM2 nous avions encore 2 ou 3 heures par semaines d'écriture "pleines et déliées" avec des plumes métalliques et des encriers creusés dans les tables en bois (j'avais aussi les doigts violets... ). Cela se passait en 1976-1977 !!!

Amicalement
Crillon

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"Vingo, vinco ... e riparti !"
Gabrielle d'Annunzio, en 1920, non loin de Fiume...

ça devait quand même commencer à se faire rare...

Perso, je me souviens avoir vu les derniers chevaux circuler à Cognac, au début des années 60: le marchand de peaux de lapin et sa carriole, des paysans qui venaient encore en charrette, les jours de marché... Et il n'était pas rare de voir des paysans labourer avec des chevaux, dès que l'on sortait de la ville !

Sans oublier le hobereau botté et éperonné et cravache à la main... La grande classe. Mais c'était déjà un survivant d'une époque révolue !

Il faut dire que la circulation routière était encore limitée, je parcourais toute la ville en vélo à l'âge de 8 ans. Cognac comptait 3 feux de circulation...

pas la peine de remonter si loin pour ça

en 1998 1999 j'avais également des cours d'écriture à la plume sergent-major et à l'encrier en CM2... mais il s'agissait plus d'un apprentissage à "bien écrire" ainsi qu'un peu d'archaisme nostalgique plutot que de "retard", vu que nous faisions aussi un peu d'informatique..
et au final, c'est loin d'etre désagréable d'écrire à la plume

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"Labor omnis improbus vincit"

La soeur de mon arrière arrière grand père avait provoqué un scandale vers 1880, parce que la marine de guerre n'avait pas aprécié de recevoir un torpilleur dont les plans était signés par une femme....

Suite à cela, personne ne lui a demandé de cesser d'exercer son métier d'ingénieur militaire dans un chantier privé ("directeur de projet"), mais son frère a été contraint de lui demander de faire signer les documents destinés à la marine de guerre par un de ses subordonnés. Elle avait accepté cette manière de procéder.

Apparement, ce type de problème ne se posait pas 15 ans plus tôt et ne se posait plus 75 plus tard, comme quoi, la notion de progrès est parfois un peu relative.....

Nous, on nous a pas appris à écrire avec des pleins et des déliés, mais on a essayé les plumes sergent-major en arts plastiques, au CM1, pour dessiner un lettre enluminée inspirée du Moyen-Âge... Sauf que comme il n'y avait pas d'encrier sur les tables, on avait des pots de yaourts remplis d'encre de Chine (on a pas eu droit à l'encre violette ) et un garçon n'a rien trouvé de mieux à faire que de renverser le pot de yaourt sur son pull... La prof était furieuse, sa mère aussi, et on en a plus jamais refait...

Enfin, pour revenir sur le sujet initial, ma grand-mère, née en 1921, n'a JAMAIS travaillé (elle avait pourtant une formation de médecin), eu sept enfants et elle ne rentre toujours pas seule dans un café (d'ailleurs, mis à part pour aller au parc et au supermarché, elle ne sort pas toute seule du tout).
Par contre, mon arrière-grand-mère (née en 1890), elle, se promenait toute seule sans problème (mais elle ne travaillait pas non plus).
Donc c'est aussi un peu une question de mentalité...