"La chirurgie navale au XVIIIème siècle : à travers la création de l’école de Rochefort et l’analyse de 3 journaux de navigation
Thèse pour le diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire
Présentée et soutenue publiquement le : 24 mars 2017
Introduction
Au XVIIIème siècle l’importance de disposer d’une marine moderne et polyvalente ainsi que d’équipages entraînés est d’ores et déjà établie pour les souverains français. Cependant les conditions de vie à bord restent exécrables et les missions longues, ce qui limite considérablement l’attractivité d’une carrière de marin. En plus d’un travail très rude, comportant intrinsèquement de nombreux risques tels que les chutes, la noyade et autres, la France est perpétuellement en guerre avec l’un ou l’autre de ses voisins et chaque navire, y compris ceux de commerce, doit se doter d’une artillerie et d’une garnison minimales afin d’assurer sa défense contre les vaisseaux ennemis. Enfin, le manque d’hygiène à bord, la nourriture infecte et insuffisante en termes d’apports nutritionnels, le froid et l’humidité permanente sont régulièrement la cause d’épidémies meurtrières décimant parfois la quasi-totalité de l’équipage.
De nombreux moyens sont mis en œuvre par les secrétaires d’État à la marine pour augmenter le nombre d’engagés, dont une première caisse d’assurance en cas d’invalidité ! Les résultats ne seront pas très probants, la France continuant par rapport à sa population totale de présenter une faible proportion de marins à l’inverse de la Hollande et de l’Angleterre par exemple. L’accent est mis aussi sur l’encadrement extrême des conditions de vie à bord : les temps et emplacements de sommeil, de travail, les denrées embarquées, la moindre once de biscuit distribuée sont sujets à réglementation. Pour finir, la préoccupation pour l’hygiène navale et la nécessité de ne pas perdre tout son équipage en cours de route vont conduire à accorder une importance toute nouvelle aux professionnels de santé embarqués et à leur formation.
Le chirurgien de marine, assurant tout à la fois les fonctions de médecin, chirurgien et apothicaire, doit ainsi prendre en charge toutes sortes de maux et pathologies que l’on peut rencontrer à bord d’un vaisseau, qu’il s’agisse de bâtiments de guerre, de commerce ou encore de découverte. Après une rapide contextualisation et un retour sur la formation de ces praticiens aux conditions d’exercice extrêmes, cette thèse présentera à travers l’analyse de journaux médicaux maritimes du XVIIIème siècle un tour d’horizon des pathologies rencontrées à bord et de leurs traitements ; et se concentrera tout particulièrement sur les affections de la région de la tête et du cou."
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