Mars a écrit :
Les théonymes en latin seraient des noms de dieux celtes ou étranger au Romains et écrit en latin dans l'Empire voilà un beau raisonnement ; […] Mars c'est le nom du dieu l'épithète ou l'épiclèse est la spécification de l'aspect du dieu vénéré c'est aussi vrai pour Mars que pour Arès. Ultor peut s'appliquer à un autre dieu tel Jupiter, le dieu Ultor n'existe pas et il en est de même les invocation divine double sont rares et concerne soit une abstraction, une filiation ou un culte privé.
Bennnn… oui. Et ? J'ai déja répondu ailleurs, mais pour rester sur le thème de Mars, une bonne partie des théonymes de Mars n’ont rien de latin : Mars Mullo, Mars Caturix, Mars Bolvinnus, Mars Camulus, Mars Albiorix, Mars Melovius, Mars Nabelcus, Mars Leusdrinus, Mars Borus, Mars Campester, Mars Cariocecus, Mars Tilenus… Que certains des épithètes soient lié au lieu, d’accord. Et les autres ? Si ce n’est l’intégration par les Gaulois des caractéristiques de leurs propres divinités sous le nom générique de Mars, je me demande ce que c’est. Je présume qu’il est inutile d’attendre un quelconque démenti
argumenté de l’opinion courante de ta part, puisque tu viens de commencer à bidouiller des bricolages pour retrouver du latin derrière tout ces noms…
MARS a écrit :
La conquête romaine se fait par les lois et la religion puisqu'il existe un culte impérial.
Mais ce culte impérial n’est qu’une infime partie de la religion ! Une poignée de pratiques pour signaler son allégeance à l’Empereur, je ne vois pas trop en quoi ce culte se fait au dépend des cultes locaux.
MARS a écrit :
Tu te laisses trop aller au sentiments de haine, Mars n'est pas ainsi ni Arès.
Gnnh ? C’est toi qui nous présente une religion romaine haineuse détruisant systématiquement tous les sanctuaires « non assimilés ». Je n’ai jamais cru une seconde à ce baratin…
Mais surtout, j’apprécierai enfin un preuve de la sempiternelle affirmation :
MARS a écrit :
La religion fonctionne ainsi dans l'antiquité Mars est le même partout
[...]
Jupiter à le même culte partout
D’Eléphantine à Londres, de Gades à Byzance, un seul et même culte couvre la Méditerranée, tous les autres cultes ont été irrémédiablement éradiqués…
Veni vidi assimili encore une fois… Et une quelconque preuve d’une telle unité, on peut l’avoir ?
MARS a écrit :
Tu sembles croire comme beaucoup de littéraires ou d'archéologues que le cas des Grecs n'est pas particulier ; je crois que bon nombre de sources montre un synchrétisme dans la période impériale entre les dieux Romains et Grecs. Ce n'est pas le cas dans d'autres provinces où les noms des dieux romains sont bien présents.
Tiens, y aurait-il là une pointe de nuance ? Un début de prise de conscience que peut-être, l’Arès honoré sous l’Empire Romain n’est peut-être pas tout à fait identique au Mars romain ?
Mais ai-je vraiment bien compris : ailleurs, les dieux autochtones ont disparu parce que « les dieux romains sont bien présents ». Encore faudrait-il montrer que derrière l’habillage latin, il s’agit bien de cultes et de divinités italiennes qui sont honorés. Surtout avec un exemple aussi surprenant que le Saturne africain. Si son aspect s’est romanisé avec toge et faucille, ses cultes et surtout son statut local n’a rien à voir avec le Saturne italien, et à plus forte raison avec le Cronos grec…
MARS a écrit :
[Voilà un beau raisonnement,] comme de penser qu'il y a continuité entre religion celtique et Gallo-romaine […]
Si c'est la phase de transition qui te pose problème il faut lire la politique de Mécène
On ne t’a jamais appris à donner correctement les références dans ta fac ? Nom d’une pipe, je n’avais que ça à faire, jouer aux devinettes… d’où ma réponse tardive.
Dion Cassius, LII.36 :
«
Si donc tu désires devenir véritablement immortel, fais ce que je t'ai dit, et vénère la divinité en tout et partout, conformément aux usages de la patrie, et, de plus, force les autres à l'honorer; que les fauteurs des cérémonies étrangères soient haïs et punis par toi, non seulement en vue des dieux, attendu que, lorsqu'on les méprise, il n'est rien autre chose dont on puisse faire cas ; mais aussi parce que l'introduction de nouvelles divinités engage beaucoup de citoyens à obéir à d'autres lois ; de là des conjurations, des coalitions et des associations que ne comporte en aucune façon un gouvernement monarchique. Ne permets non plus à personne de faire profession d'athéisme, ni de sorcellerie. La divination est nécessaire : nomme donc des aruspices et des augures, à qui s'adresseront ceux qui veulent consulter; mais il n'est pas convenable qu'il y ait des magiciens. Souvent, en effet, les gens de cette espèce, par quelques vérités qu'ils débitent au milieu d'un grand nombre de mensonges, poussent une foule de citoyens à la révolte. Nombre aussi de ceux qui feignent de se livrer à la philosophie en font autant; aussi mon conseil est-il de te garder d'eux également. Parce que l'expérience t'a montré des hommes vertueux dans Aréius et dans Athénodore, ne crois pas pour cela que tous les autres qui se disent philosophes leur ressemblent; plusieurs mettent en en avant ce prétexte pour causer aux peuples et aux particuliers des maux innombrables. »
L’extrait s’insère tout à la fin d’un long développement de Mécène qui donne ses conseils pour l'avenir à Octave (LII.14-40), faisant suite aux conseils d’Agrippa.
Première remarque qui semble t’avoir échappé : il s’agit des rêveries de Mécène, pas des actes d’Auguste. Et pour cause, que fit Auguste (LII.41) ? :
Après ce discours, Mécène se tut. César les remercia vivement l'un et l'autre de la profondeur de leurs vues et de l'étendue de leurs développements, ainsi que de la franchise de leur langage ; mais il s'arrêta de préférence aux conseils de Mécène. Néanmoins il ne mit pas immédiatement à exécution toutes les mesures qu'il lui avait suggérées, de peur d'échouer dans quelqu'une de ses entreprises, en voulant changer tout d'un coup l'état des citoyens; certaines transformations furent accomplies sur-le-champ, d'autres ne le furent que plus tard; il y en eut même quelques-unes dont il laissa le soin aux princes qui devaient gouverner après lui, persuadé que le temps donnerait plus d'opportunité à leur adoption.Autrement dit, il n’applique qu’une partie des vues théoriques de Mécène. Et pour ces affaires religieuses, déjà largement marginales dans le discours de Mécène, Auguste cède son tour. Sa priorité, c’est la paix dans l’empire, et pour les Gaules, assurer sa pacification. S’acharner sur les cultes locaux n’a jamais été vécu comme une œuvre de pacification, et de toute manière, pas un mot par la suite d’un quelconque semblant d’application du conseil en Gaule ou ailleurs sous Auguste.
Seconde remarque, je doute que Mécène lui-même ait jamais considéré ce programme comme réalisable, et lorsqu’il s’oppose à l’introduction de cultes étrangers, il songe à Rome et aux Romains, pas aux indigènes provinciaux. Mécène n’applique qu’aux citoyens. Et des citoyens en Gaule, il y en a peu à cette date.
Et c’est tout ce dont tu disposes pour appuyer ta théorie de la destruction immédiate et universelle des divinités indigènes, et l’absence d’une quelconque continuité entre cultes indigènes et les cultes syncrétiques gallo-romains (ou autres) ?? Ah nan, j’oubliais
MARS a écrit :
voir l'exemple en Gaule : […] Tu as même beaucoup de sources qui te présente la destruction des sanctuaires dans les bois sacré
Ah ça, c’est bien vrai. Tout un tas de sources chrétiennes décrivent leurs martyrs zélés détruisant les bois sacrés de Gaule. Sacrément efficace, Auguste ! Tous les sanctuaires que tu décrètes détruits par baguette magique au Ier sont encore florissant au Bas-Empire !
MARS a écrit :
et des druides peut être aussi officiant aux citoyens romains.
Et pourquoi pas ? Il faut attendre Claude pour que le druidisme soit officiellement aboli. Et avant ? Trois siècle de coopérations, en Cisalpine et Narbonnaise… Diviciacos était druide, accueilli à bras ouvert à Rome chez Cicéron et ami de César. Sous Claude, Pline nous décrit l’exécution par l’empereur d’un chevalier romain, sous prétexte que celui-ci portait un grigri druidique (XXIX.54), preuve que les contacts existent (ce qui ne doit surprendre que toi d’ailleurs, d’autant qu’une bonne partie des citoyens romains de Gaule sont eux-même d’origine gauloise).
Autre chose, vouloir réduire la religion gauloise à la seule présence de druides, et donc déduire de l’interdiction du druidisme la disparition des religions celtes, cela aussi ce serait à prouver… Mais ce n’est pas le sujet, m’en vais poser la question au bon endroit.
J’ai cru comprendre que tu étais amateur des
Sentences de Varron. Celle-ci a dû t’échapper :
Affirmer sans preuve contre tous c’est folie; le grand mérite c’est de prouver.