Citer :
Il semblerait bien qu'il y ait confusion aujourd'hui entre l'adverbe "très" et l' adverbe "trop", ce dernier se substituant au premier.
Effet de mode, de parlé "djeun" éphémère ? Pas sûr...
Il me semble que
"trop" est une adaptation maladroite et abusive de l'anglais
"Too much" (de même que
"Un peu [d]just" pour "Un peu
juste", alors que "
just" en anglais n'a pratiquement jamais le sens de
"à la limite", "presque"). Un Anglais auquel on offre un cadeau qu'il estime ne pas mériter s'exclamera
"It's too much!" (sous-entendu :
"Vous n'auriez pas dû!...", "C'est beaucoup trop pour ce que j'ai fait!" ) ; cela ne signifie pas, en soi, que le cadeau est superbe mais simplement que sa valeur est disproportionnée par rapport au service rendu.
J'y verrai plutôt un effet de mode : pour faire plus "exotique" (à bon marché... car le plus souvent l'intéressé serait incapable de poursuivre une conversation intégralement en anglais...), on glisse un mot ou une expression en anglais. Voir, par exemple, l'abus sur les placards publicitaires de formules en anglais assorties d'un [*] renvoyant à une traduction (la plupart du temps approximative) au bas de la page... alors qu'il serait tout aussi simple de donner directement l'expression ou le mot en français dans le corps même du slogan publicitaire.
On a même inventé des termes qui "font" anglais... alors qu'ils n'existent même pas en anglais : "
tennisman", "
rugbyman" (au lieu de l'anglais
"tennis player", "rugby player"), etc. ou bien y ont un autre sens ("
dressing" pour
"dressing room/closet" où le lieu ou le meuble sont signifiés par les mots "room", "closet" et non pas par le mot "dressing" qui signifie... "sauce accompagnant un plat"!).