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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 13 Mars 2010 18:19 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Le bourdaloue. Du nom du célèbre prédicateur Louis Bourdaloue. Il était passionnant mais prolixe. Les faïenciers ont donc créé en son honneur un petit urinoir pour dame que l'on pouvait pendant le sermon discrètement glisser sous sa robe pour le repasser ensuite à sa servante.

_________________
Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 13 Mars 2010 18:46 
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Tite-Live
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Citer :
la glace Melba a été créée pour la cantatrice du même nom sous le Second Empire


La pêche Melba à été créée en 1893(par Escoffier),bien après le Second Empire!Helen Porter Mitchell pris le nom de Nelly "Melba" en l'honneur de la ville de Melbourne,(elle était australienne).

_________________
Ecrire l'Histoire, c'est foutre la pagaille dans la Géographie.
[Daniel Pennac]


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 13 Mars 2010 19:01 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

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Sir Peter a écrit :
Du côté militaire nous avons eu droit à la Turpinite et aux Merlinettes,sans compter les Gras,les Chassepots et autres Vickers,Lewis,Lugers,Maxims,Shermans,Lees,Stalines,Pattons,Churchills,Cromwells ou encore Lebels ,Berthiers ,Dreyses, Mausers.Chauchats....Garands....Mosin-Nagants et Kalashnikovs ce domaine est particulièrement prolifique.....


Oui, mais très peu de ces noms sont réellement devenus des noms communs. Ce sont des modèles ou des marques et c'est tout. On écrit toujours "un Lebel" ou "une Vickers"... seule exception : le chassepot, qui figure bien dans le Larousse des noms communs. Je me demande d'ailleurs bien pourquoi. C'est une arme ni plus, ni moins célèbre que toutes les autres de cette liste, et qui n'a pas été en service si longtemps que cela. Qui plus est, le nom n'est pas devenu un terme générique pour quoi que ce soit (comme la poubelle ou le frigidaire), il désigne toujours exclusivement ce modèle précis de fusil.

Nico86 : Colt est à classer au même rang que les autres; en français en tout cas, on dit certes "un Colt" pour désigner un revolver de ce fabricant, mais c'est toujours un nom propre.


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 13 Mars 2010 19:28 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
Message(s) : 2953
Et pour les monnaies d'or:un Napoléon,un Louis alors que pour les Anglais on reste dans le générique en disant un souverain.


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 13 Mars 2010 20:28 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Localisation : Outre nulle-part
Et les "papinades", pour les amateurs d'un certain sport...

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 16 Mars 2010 10:52 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon
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Localisation : 中国
Le substantif "strass" (ex. "strass et paillettes") vient de Georges Frédéric Strass, célèbre joaillier alsacien du XVIIIème siècle. Sa spécialité était la confection de "bijoux" à fort taux de cristal afin d'imiter les vrais gemmes. Voici un petit rappel sur ce personnage:


Strass : faux et usage de faux sous Louis XV

Depuis l’Antiquité, le verre est utilisé en joaillerie, soit en tant que tel, soit en imitation de pierres précieuses. Les alchimistes, qui maîtrisent alors la fabrication du verre, ont cherché avec succès à perfectionner les imitations. Il est fréquent de trouver des reliquaires des XIIe ou XIIIe siècle ornés de faux cabochons de verre coloré. Dans « De la propriété des choses » (1240), Barthélémy l’Anglais note déjà : « Aulcunes foys, les faulses pierres sont si semblables aux vraies que ceulx qui myeulx si cognoissent y sont bien souvent deceulz. », ce qui amène à cette époque le Roi de France à faire défense de fabriquer et de travailler les « pierres de vouarre, vouarre vers, esmeraudes de vouarre, rubis de vouarre, etc. » Ce qui n’empêche pas bien entendu le commerce de l’imitation de prospérer, qu’il soit honnête (vente explicite de pierres de verre), ou malhonnête.

Parmi les principaux fabriquants de faux bijoux, un joaillier alsacien acquiert, au XVIIIe siècle, une immense renommée. Né en 1701 à Wolfisheim, Georges Frédéric Strass est un strasbourgeois qui travaille très tôt à la création de pierres d’imitation. Il obtient d’excellents résultats en perfectionnant le « cristal », ce verre au plomb conçu au XVIIe siècle en Angleterre. Il en augmente fortement la teneur en plomb, ajoutant également du bismuth et probablement de thallium (à l’époque considéré comme un déchet du plomb), augmentant à plus de 50% la proportion de métal. Le cristal résultant de ces opérations est plus dur que le verre, se taille précisément et possède d’excellentes qualités de réfraction de la lumière. Strass en travaille la couleur par adjonction de sels métalliques ; l’éclat en insérant dans la culasse une feuille de métal, d’argent ou de couleur. Ce procédé se faisait couramment d’ailleurs pour les pierres précieuses de faible éclat. Les pierres de Strass sont alors, pour ses contemporains, si semblables, d’apparence, aux pierres précieuses, qu’elles reçoivent l’appellation « simili », ou plus couramment « pierres du Rhin », en raison de leur provenance alsacienne. Ce n’est qu’en 1746 que l’on commence à désigner ces fausses pierres du nom de leur inventeur, le strass. Dès 1730, Georges Strass crée son propre atelier. Sa renommée est telle qu’il est fait Joaillier du Roi en 1734, et ses créations sont portées à la Cour. Les joailliers parisiens mêlent alors habilement, et sans état d’âme, dans des compositions baroques de vraies pierres précieuses et des pierres de Strass. Madame de Genlis note avec nostalgie : « Le luxe (…) prit un caractère imposteur et extravagant qui parut être à la portée de tout le monde, qui confondit tous les états, qui ne laissa rien de durable et qui, par le caprice de son inconstance, ruina toutes les familles. »

Georges Frédéric Strass, génial inventeur et brillant joaillier, meurt le 22 décembre 1773, à la tête d’une fortune considérable. Sa postérité est plus glorieuse encore sans doute, car les cristaux imitant les pierres précieuses sont toujours appelés « strass » en français, et « rhinestone » (pierre du Rhin) en anglais.

http://www.lamanchette.com


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 30 Mars 2010 19:14 
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Polybe
Polybe

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Localisation : Lyon
judas : traître
de Judas, nom de l'apôtre qui livra Jésus

mécène :
tiré du latin Maecenas (Mécène), nom d'un ministre d'Auguste, protecteur des lettres et des arts
déjà nom commun en latin


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 30 Mars 2010 19:33 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 16 Avr 2005 0:09
Message(s) : 1311
Localisation : Outre nulle-part
José a écrit :
judas : traître
de Judas, nom de l'apôtre qui livra Jésus


Oui et pourtant "Judas" était un nom très courant à l'époque. "Juda" était également le nom d'une des 12 tribus d'Israël.
Un frère de Jésus aurait porté ce nom, transformé en "Jude" par la suite ?

_________________
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Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 12 Avr 2010 18:46 
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Polybe
Polybe

Inscription : 25 Fév 2009 15:09
Message(s) : 83
Localisation : Lyon
machiavélique
de Niccolò Macchiavelli (Niccolò di Bernardo dei Macchiavelli), en français Nicolas Machiavel (3 mai 1469 - 21 juin 1527)
Le Prince fut publié en 1532

dahlia
dér. avec suff. -ia* du nom du botaniste suédois Andrea Dahl [1751-1789] qui apporta cette plante du Mexique en Europe à la fin du XVIIIe S.


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 13 Avr 2010 22:33 
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Hérodote
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Inscription : 13 Avr 2010 21:16
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N'oublions pas ce pauvre Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice, qui inventa à titre posthume les fameuses lapalissade et contre son gré, comme on pourrait l'imaginer, puisque ce brave maréchal de France eu ses louanges chanté à sa mort par ses soldats lesquels, les pauvres, n'ayant pas beaucoup de malices , chantère naïvement:
Hélas, La Palice est mort,
Est mort devant Pavie ;
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il serait encore envie

_________________
Cette chose dévore toutes choses;oiseaux, bêtes, arbres, fleurs ; elle ronge le fer, mord l'acier, broie la pierre dure en farine, tue les rois, ruine les cités et abat les hautes montagnes.
le Temps
J.R.R Tolkien


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 14 Avr 2010 6:45 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Il n'y a pas de "lapalissade" dans la chanson d'origine, c'est une "reprise" du XVIIIe. Un chansonnier retrouvant le texte de départ, comprit mal un vers signifiant qu'il avait été tué dans la force de l'âge, et "se tapa un délire", comme dirait un djeunz, avec une série de strophes contenant toutes ce que nous appelons désormais une lapalissade.


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 14 Avr 2010 12:35 
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Polybe
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Inscription : 21 Jan 2007 19:34
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Localisation : Hauts de Seine
Homme de cramouillon a écrit :
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il serait encore envie

Il ferait encore envie


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 15 Avr 2010 9:17 
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Hérodote
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Inscription : 13 Avr 2010 21:16
Message(s) : 27
Mais je constate par contre que les sœurs Tatin ne sont pas citées .Miam!
Maurice a écrit :
Homme de cramouillon a écrit :
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il serait encore envie

Il ferait encore envie

Oui reste à voir le texte d'origine en fait puisque le s s'écrivait d'une forme proche du f.Après, est-ce-que la confusion fut volontaire par nos ancêtres puisque la faute est plus belle que la correction?En tous cas, étant nouveau sur le site je ne sais pas si il y a un topique sur ce sujet.

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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 15 Avr 2010 14:27 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
Message(s) : 10664
Localisation : Région Parisienne
Pour ceux qui auront la patience de lire les 51 couplets:

Messieurs, vous plaît-il d'ouïr
L'air du fameux La Palisse ?
Il pourra vous réjouir
Pourvu qu'il vous divertisse.

La Palisse eut peu de bien
Pour soutenir sa naissance,
Mais il ne manqua de rien
Dès qu'il fut dans l'abondance.

Bien instruit dès le berceau,
Jamais, tant il fut honnête,
Il ne mettait son chapeau,
Qu'il ne se couvrît la tête.

Il était affable et doux,
De l'humeur de feu son père,
Et n'entrait guère en courroux
Si ce n'est dans la colère.

Il buvait tous les matins,
Un doigt, tirait de la tonne,
Et mangeant chez ses voisins,
Il s'y trouvait en personne.

Il voulait dans ses repas
Des mets exquis et fort tendres,
Et faisait son Mardi Gras,
Toujours la veille des Cendres.

Ses valets étaient soigneux
De le servir d'andouillettes,
Et n'oubliaient pas les œufs,
Surtout dans les omelettes.

De l'inventeur du raisin,
Il révérait la mémoire ;
Et pour bien goûter le vin
Jugeait qu'il en fallait boire.

Il disait que le nouveau
Avait pour lui plus d'amorce ;
Et moins il y mettait d'eau
Plus il y trouvait de force.

Il consultait rarement
Hippocrate et sa doctrine,
Et se purgeait seulement
Lorsqu'il prenait médecine.

Il aimait à prendre l'air
Quand la saison était bonne ;
Et n'attendait pas l'hiver
Pour vendanger en automne.

Il épousa, ce dit-on,
Une vertueuse dame ;
S'il avait vécu garçon,
Il n'aurait pas eu de femme.

Il en fut toujours chéri,
Elle n'était point jalouse ;
Sitôt qu'il fut son mari,
Elle devint son épouse.

D'un air galant et badin
Il courtisait sa Caliste,
Sans jamais être chagrin,
Qu'au moment qu'il était triste.

Il passa près de huit ans,
Avec elle, fort à l'aise ;
Il eut jusqu'à huit enfants :
C'était la moitié de seize.

On dit que, dans ses amours,
Il fut caressé des belles,
Qui le suivirent toujours,
Tant qu'il marcha devant elles.

Il brillait comme un soleil ;
Sa chevelure était blonde :
Il n'eut pas eu son pareil,
S'il avait été seul au monde.

Il eut des talents divers,
Même on assure une chose :
Quand il écrivait des vers,
Qu'il n'écrivait pas en prose.

Au piquet, par tout pays,
Il jouait suivant sa pente,
Et comptait quatre-vingt dix,
Lorsqu'il faisait un nonante.

Il savait les autres jeux,
Qu'on joue à l'académie,
Et n'était pas malheureux,
Tant qu'il gagnait la partie.

En matière de rébus,
Il n'avait pas son semblable :
S'il eut fait des impromptus,
Il en eut été capable.

Il savait un triolet,
Bien mieux que sa patenôtre :
Quand il chantait un couplet,
Il n'en chantait pas un autre.

Il expliqua doctement
La physique et la morale :
Il soutint qu'une jument
Est toujours une cavale.

Par un discours sérieux,
Il prouva que la berlue
Et les autres maux des yeux
Sont contraires à la vue.

Chacun alors applaudit
A sa science inouïe :
Tout homme qui l'entendit
N'avait pas perdu l'ouïe.

Il prétendit, en un mois,
Lire toute l'Ecriture,
Et l'aurait lue une fois,
S'il en eut fait la lecture.

Il fut à la vérité,
Un danseur assez vulgaire ;
Mais il n'eût pas mal chanté,
S'il avait voulu se taire.

Il eut la goutte à Paris,
Longtemps cloué sur sa couche,
En y poussant des hauts cris,
Il ouvrait bien fort la bouche.

Par son esprit et son air
Il s'acquit le don de plaire ;
Le Roi l'eut fait Duc et Pair,
S'il avait voulu le faire.

Mieux que tout autre il savait
A la cour jouer son rôle :
Et jamais lorsqu'il buvait
Ne disait une parole.

On s'étonne, sans raison,
D'une chose très commune ;
C'est qu'il vendit sa maison :
Il fallait qu'il en eût une.

Il choisissait prudemment
De deux choses la meilleure ;
Et répétait fréquemment
Ce qu'il disait à tout heure.

Lorqu'en sa maison des champs
Il vivait libre et tranquille,
On aurait perdu son temps
A le chercher à la ville.

Un jour il fut assigné
Devant son juge ordinaire ;
S'il eut été condamné,
Il eût perdu son affaire.

Il voyageait volontiers,
Courant par tout le royaume ;
Quand il était à Poitiers,
Il n'était pas à Vendôme.

Il se plaisait en bateau ;
Et soit en paix, soit en guerre,
Il allait toujours par eau,
A moins qu'il n'allât par terre.

On raconte, que jamais
Il ne pouvait se résoudre
A charger ses pistolets,
Quand il n'avait pas de poudre.

On ne le vis jamais las,
Ni sujet à la paresse :
Tant qu'il ne dormait pas,
On tient qu'il veillait sans cesse.

Un beau jour, s'étant fourré
Dans un profond marécage,
Il y serait demeuré,
S'il n'eut pas trouvé passage.

Il fuyait assez l'excès ;
Mais dans les cas d'importance,
Quand il se mettait en frais,
Il se mettait en dépense.

C'était un homme de cœur,
Insatiable de gloire ;
Lorsqu'il était le vainqueur,
Il remportait la victoire.

Les places qu'il attaquait,
A peine osaient se défendre ;
Et jamais il ne manquait
Celles qu'on lui voyait prendre.

Dans un superbe tournoi,
Prêt à fournir sa carrière,
Il parut devant le Roi :
Il n'était donc pas derrière.

Monté sur un cheval noir,
Les dames le reconnurent ;
Et c'est là qu'il se fit voir
A tous ceux qui l'apperçurent.

Mais bien qu'il fut vigoureux,
Bien qu'il fut le diable à quatre,
Il ne renversa que ceux
Qu'il eut l'adresse d'abattre.

Un devin, pour deux testons,
Lui dit, d'une voix hardie,
Qu'il mourrait delà des monts
S'il mourait en Lombardie.


Il y mourut, ce héros,
Personne aujourd'hui n'en doute ;
Sitôt qu'il eut les yeux clos,
Aussitôt il n'y vit goutte.

Il fut, par un triste sort,
Blessé d'une main cruelle.
On croit, puisqu'il en est mort,
Que la plaie était mortelle.

Regretté de ses soldats,
Il mourut digne d'envie ;
Et le jour de son trépas
Fut le dernier jour de sa vie.

Il mourut le vendredi,
Le dernier jour de son âge ;
S'il fût mort le samedi,
Il eût vécu davantage.

J'ai lu dans les vieux écrits
Qui contiennent son histoire,
Qu'il irait en Paradis,
S'il était en Purgatoire.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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 Sujet du message : Re: Des noms aux choses
Message Publié : 19 Mai 2010 13:39 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 21 Sep 2008 16:42
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Localisation : Seine et Marne
Un de mes collègues de travail lit des bandes dessinées Léo Loden, dont un numéro intitulé Balade dans les traboules se passe à Lyon. Une traboule est une rue étroite, piétonne du vieux Lyon ou du vieux Saint-Etienne, quelquefois en marches d'escalier, et passant sous des immeubles. On parlerait de venelle dans d'autres communes.

_________________
"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)


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