Elgor a écrit :
Alfred Teckel a écrit :
Révisionnisme peut aussi être employé, dans un contexte moins restrictif que celui de la Shoah.
négationisme est utilisé pour la shoah ! Je pense que Révisionnisme a un sens beaucoup plus large et est beaucoup moins péjoratif
Voila ce qu'en dit le petit larousse :
-Comportement, doctrine remettant en cause un dogme ou une théorie, notamment celle d’un parti politique
-Remise en cause d’une loi, d’une constitution ou d’un jugement (notamment la condamnation d’A. Dreyfus)
-Position idéologique des marxistes , partisans de la révision des thèses révolutionnaires eb fonction de l’évolution politique, sociale ou économique
-Remise en question de l’histoire de la seconde guerre mondiale, tendant à minimiser ou nier l’existence du génocide des juifs.
La définition est plus large
Cela me gêne que dans un forum de passionnés d'histoire on accepte directement cette définition.
Le révisionnisme est une démarche licite en histoire, lorsqu'il s'agit de réécrire celle-ci à la faveur de faits ou de documents qui ont été mis à jours ou mieux interprétés depuis. En fait,
stricto-senso tout vrai historien est un révisionniste.
Mais, c'est aussi un mot qui a été "perverti", détourné de son sens. D'abord par des politiciens dans des partis politiques monolithiques ou l'on traitait de ce mot toute personne qui avaient une ligne idéologique divergente de celle du comité central. Mais aussi par les négateurs de la Shoah. Pour ramener les choses à leur juste place, l'historien Henri Tousso a proposé, en 1987, que l'on nomme ces derniers négationnistes puisqu'en fait, ils ne faisaient pas du révisionnisme au sens historique du terme, mais qu'ils accaparaient un terme dont ils pervertissaient le sens.
J'ai à plusieurs reprises envoyé des courriels à des journaux pour leur rappeler qu'il fallait utiliser le bon mot au bon moment. Les négateurs de la Shoah ne sont pas des révisionnistes, ils n'utilisent aucunes des méthodes préconisées par la méthode historique. Les autoriser à porter ce nom est une insulte à tout historien qui après un travail de recherche et d'interprétation de nouvelles sources propose à la communauté des historiens une nouvelle interprétation d'un épisode historique. La communauté des historiens pouvant accepter d'y adhérer, ou au contraire demander une autre analyse des faits.
ll est normal que dans les dictionnaires, on trouve une définition qui corresponde à un usage d'un mot :
Remise en question de l’histoire de la seconde guerre mondiale, tendant à minimiser ou nier l’existence du génocide des juifs.. Mais, les passionnés d'histoire doivent se mobiliser pour que l'on nomme un chat, un chat et donc un négationniste du seul nom qui lui convient : négationniste. Chaque fois que l'on accepte d'user le terme de révisionniste à la place, c'est l'histoire que l'on blesse. Mais, surtout, on conforte dans l'esprit du public une image dogmatique de l'histoire. Or, ici, nous savons bien que l'histoire n'est pas une et figée, nous savons que pour de nombreux épisodes les connaissances sont partielles et qu'à chaque nouvelles découvertes nous devons réécrire un peu notre lecture des faits. Car, c'est cela le révisionnisme: faire coller
notre lecture des faits avec ce qu'il s'est réellement passé. Tandis que les négationnistes font exactement l'inverse, ils essayent de nier les faits pour imposer leur lecture. Il faut bien comprendre que la différence est essentielle. Que l'on fasse l'amalgame et c'est la fin de la recherche historique.