Je ne prétendrais pas le savoir aussi bien que vous, rassurez-vous
Il me semble néanmoins que cette réactualisation dépend d'abord d'un renouveau cyclique : la pratique romaine se fonde effectivement sur une destruction/renouveau mais cela intervient dans la logique d'une fin du monde qui n'intervient pas de façon perpétuelle au sens où l'étaient les Saturnales. La dernière fin du monde se situe plus exactement en 390 avant J.-C. si je me souviens bien... il y a des cycles dans le cycle indo-européen (on trouve la même dimension chez les Scandinaves avec le Ragnarôk et chez les Indous avec le Mahrabahta, mais aussi chez les Grecs avec l'Iliade) et cela n'invalide pas l'idée d'un cycle de renaissance toujours plus actualisé : par exemple, prenez Virgile, dans les
Géorgiques, vous trouverez les dimensions d'un règne comparable à celui de l'âge d'or mais en rien semblable ! J'ai aussi été élevé dans le foi catholique et il me semble que ce "faisant mémoire" (pour prendre les mots mêmes du prêtre lors de l'Elévation) est fondé tout d'abord sur une répétition annuelle ; après, appelez-la réactualisation si vous voulez mais elle reste répétée.
Par ailleurs, vous placez sur le même plan un élément de la foi (la réactualisation par la transsubstantiation) et un élément historique ou du moins anthropologique (la répétition d'un cycle de renaissance), ce qui n'est pas très orthodoxe (sans jeu de mot bien sûr
)