Aigle a écrit :
Il est fréquent, dans le français courant, de substituer le "on" à la première personne du pluriel ("nous"). je m'interroge sur les points suivants : de quand date cette pratique ? comment l'expliquer (en effet, il n'est parfaitement logique de remplacer le "nous" par la 3è personne du singulier) ? cette pratique tend elle à se diffuser depuis trente ans ou est-ce une illusion ? existe-t-elle dans d'autres langues (le je connais le "man" allemand mais il me semble moins répandu que le "on") ?
Il faut séparer l'oral de l'écrit. A l'oral,
on a effectivement eu tendance à supplanter
nous au cours du XXème siècle. Mais à l'écrit,
nous reste de mise. On est donc en présence d'un enrichissement de la langue française, avec l'utilisation de deux pronoms différents selon le registre de langue (un peu comme le passé composé qui s'est imposé à l'oral et le passé simple - aux troisièmes personnes - qui reste majoritaire à l'écrit, y compris dans la presse "de base").
Historiquement, du XVIIème au XIXème,
je était employé par les classes populaires ("je mangeons") tandis que les classes sociales supérieures utilisaient
nous. Au XIXème, le
je disparaît du langage des classes populaires, remplacé par
on mais aussi par
nous. Au cours du XXème, l'usage de
on devient dominant dans toutes les classes sociales même si l'usage de
nous reste important dans la haute.
A noter qu'en tant que pronom indéfini remplaçant
tout le monde, le pronom
on est maintenant de plus en plus concurrencé par
tu.
Ex: "dans la vie, on doit travailler si on veut devenir riche" devient "dans la vie, tu dois travailler si tu veux devenir riche".
La formidable aventure des pronoms...
Deux heures de recherches en quatre langues et de traductions et en tapant sur "aperçu" je voyais une formule en rouge et tout était foutu
Paul.