Adulith a écrit :
“Le médecin en chef de la Croix-Rouge tenait à changer fréquemment son personnel afin de permettre à un grand nombre de personnes de prêter leur concours aux transports et de faire ainsi de la propagande pour la Croix-Rouge [...]", La Croix-Rouge suisse pendant la mobilisation 1914-1919, Berne: Imprimerie coopérative, 1920.
Cet exemple est très positif.
La tendance à incriminer Goebbels pour la connotation péjorative de "propagande" est que souvent ce mot se trouve suivi du qualificatif "nazie". Cependant :
"La propagande est un ensemble d'actions psychologiques pour influencer les pensées et les actes d'une population, afin de l'influencer, l'endoctriner ou l'embrigader.
Elle se distingue de la publicité par son objet, car elle n'est pas censée faire la promotion de produits de type commercial.La propagande n'est étudiée de façon scientifique qu'à partir du XXe siècle avec la recherche en psychologie associée aux moyens de communication modernes, les médias de masse. La description et l'étude des différents types de propagande se sont largement développés à la même époque. Ainsi, en temps de guerre ou de période insurrectionnelle, peut être mis en place un système d'embrigadement sous forme de « propagande d'agitation », ayant pour but de déclencher l'action. De manière plus diffuse mais non moins impérieuse, selon Jacques Ellul, la propagande peut aussi chercher à faire adhérer l'individu et les masses à un ensemble d'idées et de valeurs, à les mobiliser, bref à les intégrer dans une société donnée. On parle dans ce cas de « propagande sociologique » ou encore « d'intégration » par opposition à « d'agitation » selon la typologie proposée par Jacques Ellul. Il s'agit là d'un phénomène nouveau que la psychologie sociale a particulièrement étudié et analysé. Les problèmes d'intégration récurrents rencontrés dans de nombreux pays du monde (Australie, Belgique, Canada, France, Norvège...) incitent à se montrer réservé sur l'efficacité de ces techniques pour le moment (2013). La publicité partage des techniques et moyens mis en œuvre par la propagande diffuse pour produire un acte d'achat et présenter de manière positive des comportements (société de consommation)7,8. Les liens entre propagande et publicité sont largement discutés. Les techniques de propagande modernes reposent sur les recherches conduites dans le domaine de la psychologie, de la psychologie sociale et dans celui de la communication. De manière schématique, elles se concentrent sur la manipulation des émotions, au détriment des facultés de raisonnement et de jugement ... " (Wiki)
Je ne suis pas tout à fait d'accord quant à la définition de la "propagande moderne". Ceci vise à justifier ou à diluer l'impact de la "propagande idéologique". Celle que l'on ingurgite dans les "informations", lue dans "les journaux" etc.
C'est en ceci que le phénomène de "banalisation" est apparu. Les bons mots n'ont pas été employés. Les vecteurs de "propagande" ont changé, leur aspect aussi (ce peut être une personne qui s'invite vers les 20 heures à votre table...) mais "l'orientation" reste présente. Chaque mot a une connotation différente pour chaque esprit. D'ailleurs en jouant sur les mots et leur flou ou leur impact au niveau émotionnel, on peut faire basculer un auditoire du meilleur au pire.
"En latin (médiéval), propaganda est l'adjectif verbal de propagare signifiant littéralement « ce qui doit être propagé »18. Cette forme latine se retrouve par exemple dans « agenda » « ce qui doit être fait ».
En 1622, peu de temps après le début de la Guerre de Trente Ans, le pape Grégoire XV fonde la Congregatio de Propaganda Fide (« Congrégation pour la propagation de la foi »), un comité de cardinaux chargé d´observer la propagation du christianisme par les missionnaires envoyés dans les pays à évangéliser.
Ce terme prend une connotation péjorative au cours du XXe siècle, partiellement d'abord à la suite de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle les États engagés dans le conflit avaient abusé du contrôle de l'information et du « bourrage de crâne », définitivement et universellement après le second conflit mondial et la défaite des États totalitaires qui persistaient jusque-là à utiliser le terme..." (Wiki)
J'ai utilisé wiki car le Larousse était encore plus "orienté" négatif. Ce qui importe en fait n'est pas les exceptions mais comment la masse réagit au mot. Monsieur Tout le Monde n'a pas en tête une analyse aboutie comme on peut le faire sur un forum. Cependant Monsieur Tout le Monde peut -par exemple- être appelé à être juré. Dans cet exemple l'importance des mots et les émotions de cette personne ne seront pas mis dans une balance ou décortiqués afin que l'on puisse dire : "Un tel est récusé parce-que trop dans l'émotionnel".
Nous sommes dans une société où l'insertion (elle aussi fruit de propagande) est vue comme chose positive, où la participation à la "chose civile" (là aussi la propagande fait beaucoup) est vue comme "positive" : nous devons faire avec sinon la sanction est la marginalisation, autant dire "la mort psychique".
Ce qui ne peut être dit peut être montré. Le choc émotionnel en est plus grand (on voit ceci dans des prétoires : une pièces non recevable qui glisse à terre... Objection bien sûr mais si deux personnes ont vu, le "message" est passé). Qui ne connait pas le fameux (publicité ou propagande ?) "poids des mots et le choc des photos" ?
Si je suis en accord avec vous sur le fond, il reste que dans la forme le temps n'est pas figé. Qui va songer qu'il fut un temps etc. ? Le vocabulaire évolue, il faut intégrer la connotation la plus large d'un mot sinon à trop bien faire le résultat risque d'être au mieux "vieillot" au pire "périlleux".
On acte que "Il faut un temps..." mais ce temps n'est plus. Je trouve que ce sujet ne s'inscrit pas dans l'Histoire, ce n'est pas un sujet "historique" ; il s'inscrirait mieux en philosophie, en psychologie, en sociologie etc. Si nous devons l'évoquer de manière "historique" alors, c'est la connotation négative qui prime. D'autres mots ont vu le jour et ciblent chaque effet qui entraine une cause. Pour ce qui aboutit à l'achat : c'est l'effet "publicité" et on ajoute publicité "marketing" parce-qu'il en est d'autres etc.