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 Sujet du message : De l'usage du mot propagande.
Message Publié : 22 Mars 2014 22:22 
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Pierre de L'Estoile
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Je suis toujours un peu gêné de l'utilisation qu'on fait du mot "propagande'', qu'il s'agisse des livres d'école, des documentaires, etc.

Le mot est connoté négativement. Dès lors, pourquoi l'utiliser ? Pourquoi ne pas employer le terme "communication" qui est le même. En utilisant le mot propagande, l'historien commet la faute de juger, de dénoncer, ce qui est en contradiction avec le souci d'objectivité dont il doit revêtir sa démarche.

La réflexion a été posée dans cet article :
Stéphane Olivesi, De la propagande à la communication : éléments pour une généalogie, 2002


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Message Publié : 23 Mars 2014 9:31 
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Parce que, malgré ce qu'en dit l'article (intéressant par ailleurs, mais pas entièrement convaincant je trouve), propagande et communication sont deux termes qui n'ont pas la même signification, même si de nos jours, on a tendance à utiliser le second pour le premier ?

Si on retourne à l'étymologie, la propagande sert avant tout pour désigner les activités missionnaires chrétiennes (la fameuse congrégation pour la propagande de la foi). Ensuite, on a élargi le terme à toute activité visant à propager une doctrine et à créer un mouvement d'opinion (cf. le TLFi). On regarde souvent le terme comme négatif, car qui dit propagande, dit souvent mensonges et bourrage de crâne dans l'histoire. Mais le terme n'a pas toujours eu cette connotation négative, quand on créait un ministère de la propagande, par exemple. Tout dépend de la valeur qu'on attribue à l'idéologie véhiculée.

Communication est un terme beaucoup plus vaste à l'origine, qui a tendance à être confisqué par des "agence de communication", qui préfèrent ce terme neutre à celui de publicité. La communication, même sous cet aspect, n'est pas toujours de la propagande : le "communicant" ne cherche pas toujours à véhiculer une idéologie. L'usage actuel du terme de "communication" pour tout et rien est un effet de mode. A partir du moment où l'agence de communication fait acte de propagande, et qu'il cherche à enfumer pour transmettre un discours idéologique, le terme va se charger négativement, comme il en a été pour "propagande". Le sens et la connotation du mot ne dépend que de la réalité qu'on y rattache. Et on que l'on parle de "communication" ou de "propagande" pour désigner, par exemple, les pratiques du gouvernement français en 1917 ou des nazis, il reste que ce sont des pratiques que l'on jugera négativement, car basées sur le mensonge. Changer de mot n'enlèvera pas le jugement.

(c'était la réflexion du dimanche matin... :oops: )


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Message Publié : 23 Mars 2014 11:22 
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Eginhard
Eginhard
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En fait la revue présente tout un dossier autour de l'histoire de la propagande en France au XXe s. L'article sur la propagande d'Etat donne bien le ton : http://chrhc.revues.org/1699
Comme celui cité par Châtillon, et avec le même jugement que Calame, c'est intéressant mais insatisfaisant. La première raison est très simple : ce ne sont pas des historiens ! Il y a là un problème de méthode : Georgakakis consacre 7 longs paragraphes à Francisque Gay mais n'a pas consulté les Archives Francisque Gay qui sont pourtant publiques -à l'Institut Marc Sangnier -
Surtout, les auteurs ont tendance à prendre la propragande comme un acte de communication politique sans le contextualiser. Dire que l'Etat a organisé une propagande durant l'entre-deux-guerres : pourquoi pas ? Mais il faut aussi mettre en balance un régime de la presse très libéral, dans l'esprit de la loi de 1881. Bref, parler de propagande me semble difficile là où toutes les contre-propagandes sont possibles. L'idée de propagande d'Etat me semble inadéquate dans un régime pluraliste. On peut l'évoquer durant la Grande Guerre (et encore : les journaux versent dans la patriotisme le plus exacerbé sans avoir de consignes officielles : l'Etat fait office surtout de censure).
Sinon, tout est propagande, de l'affiche contre l'alcoolisme à la réunion électorale dans un café, du programme scolaire (quoique... c'est peut-être là que la tentation fut la plus grande) au noms des rues, du graffiti Mort aux Vache à la procession de la Fête-Dieu...
Il existe bien une propagande au sens ancien (la Propaganda Fide évoquée par Calame, mais aussi la propagande par le fait des anarchistes) qui se rapproche de l'apostolat plus ou moins sécularisé. Il y a des campagnes d'opinion des gouvernements, au nom de l'intérêt général, et enfin la propagande telle qu'on l'imagine qui, pour moi, est exclusive de la liberté d'opinion. Que les gouvernements vous demandent de vous vacciner, de ne pas fumer, ou d'éviter de cracher par terre ne relève pas de la propagande. Le mensonge d'Etat peut exister (le nuage de Tchernobyl qui s'arrête aux frontières... ; l'attentat de la gare d'Atocha qui aurait été commis par des Basques : cela n'a pas tenu 3 jours) mais cela n'a rien à voir avec un système organisé et global de formation de l'opinion publique. Le résultat est du reste souvent désastreux : demandez au Partido Popular qui a payé cash le mensonge d'Atocha.
Il faut aussi considérer tout simplement que les démocraties entrent elles aussi dans l'ère de communication de masse. Les moyens changent. la loi de 1881 sur la liberté de la presse reste (et heureusement).

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)


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Message Publié : 26 Mars 2014 19:35 
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Philippe de Commines
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Merci pour ces posts.
Je croyais -je n'ai donc jamais vérifié- :oops: que le mot "propagande" s'inscrivait dans un processus liberticide.
D'abord la presse était muselée et remplacée par une presse idéologique martelée par tous les moyens de "communication" suivant l'époque.
Plus "soft" j'aurais dit -à tort sans doute- prosélytisme. Dans un débat politique en démocratie, lorsque les représentants d'un parti s'appuient toujours sur les mêmes arguments ou font en sorte que quel que soit le sujet, on ramène sur le terrain souhaité, souvent de manière imagée ou caricaturale, ce n'est pas de la "propagande" ni manifestement du "prosélytisme".
J'ignore donc le terme approprié pour marteler des idées démagogiques dont l'argumentation est biaisée.
La "propagande" présente pour moi quelque chose de "physique" quelque part. J'ignore comment ceci peut être construit.
Le résultat semble en être une sorte de lavage de cerveau qui ensuite est prêt pour l'adoption d'une idéologie, d'un message, d'un but. Le terme est pour moi négatif car il y a une connotation de force brutale empruntée et si la force brutale ne fonctionne pas à tous les niveaux, un autre discours est alors préparé : un peu plus fin ou subtil. Cependant juste le temps à la grande majorité d'avaler sa bouillie. Ensuite, la grande majorité se fait le communicant principal de cette "propagande".
On est alors étouffé par le nombre.
La connotation est négative car jamais il ne m'a été proposé de "propagande" tirant l'être humain vers le haut, d'idéologie non plus et de buts communs, je cherche encore... 8-| 8-|

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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Message Publié : 26 Mars 2014 20:36 
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Georges Duby
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Le couple propagande/communication tel qu'il a été présenté plus haut ne me semble pas correspondre à la réalité.
Entre les deux actions, il semble en effet qu'on sous-estime une forme intermédiaire de l'action de convaincre, celle qui est plus que la neutre communication professionnelle et moins que l'utilisation des méthodes cyniques de la propagande utilisant tous les moyens pour s'imposer dans les esprits.
Il s'agit de l'action entreprise de bonne foi et avec des procédés acceptés pour faire avancer une cause en employant les méthodes les plus efficaces du type du marketing avec un volet médias important.
Les campagnes politiques figurent dans cette catégorie intermédiaire avec des méthodes comme le ciblage socio-économique, un programme doit comporter au moins une mesure pour chaque catégorie: vieux, jeunes, artisans, commerçants, femmes, ouvriers, classes moyennes, handicapés, ...
Il existe par ailleurs un type de propagande particulière initié par des groupes gauchistes appelé "agit-prop" ( agitation-propagande) qui consiste à faire avancer une cause par des manifestations surprises porteuses d'un slogan et très médiatisées.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 26 Mars 2014 21:45 
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Philippe de Commines
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Alain.g a écrit :
Le couple propagande/communication tel qu'il a été présenté plus haut ne me semble pas correspondre à la réalité. Il s'agit de l'action entreprise de bonne foi et avec des procédés acceptés pour faire avancer une cause en employant les méthodes les plus efficaces du type du marketing avec un volet médias important.

Je suis toujours plus que dubitative concernant la "bonne foi". Déjà la foi m'interpelle par ses méthodes de conversions : y ajouter "bonne" n'arrange rien à la chose. :-|

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Message Publié : 27 Mars 2014 9:16 
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Marc Bloch
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Le mot "propagande "n'a-t-il pas été marqué à tout jamais par l'usage qu'en a fait le IIIè Reich et en particulier le Dr Goebbels, ministre de la propagande ?


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Message Publié : 27 Mars 2014 10:41 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 27 Jan 2013 18:47
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Bonjour à tous

Pour qualifier un récit (ou tt autres œuvres) de "propagande" nous devons montrer/démontrer qu'il ne reflète pas la vérité ... et donc qu'il est là pour donner une vision erronée de son auteur et/ou du groupe auquel il appartient même s'ils sont convaincu de leur bonne foi ... la "propagande" existe depuis la nuit des temps.


Cordialement, Epsilon


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Message Publié : 27 Mars 2014 10:55 
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Georges Duby
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Localisation : Montrouge
Jerôme a écrit :
Le mot "propagande "n'a-t-il pas été marqué à tout jamais par l'usage qu'en a fait le IIIè Reich et en particulier le Dr Goebbels, ministre de la propagande ?
Oui, c'est pour cette raison que j'ai cru nécessaire qu'entre propagande et communication, soit reconnu un type d'action légitime au dessus de la communication habituelle d'une institution qui consiste à faire connaitre du grand nombre son existence et ses résultats. Ce cran supplémentaire utilise les moyens de la communication mais a les objectifs d'une propagande normalisée et légitime.
Dans les cabinets ministériels est apparu, dans les années 80, cette distinction avec un chargé de communication qui supervise un service de la communication, chargé de l'institutionnel et un conseiller de l'action politique médiatique.
Ce conseiller traite de l'image du ministre, de ses prises de parole, de la présentation médias des décisions gouvernementales, de thèmes porteurs.
La même distinction existe depuis les années 90 dans les grandes entreprises: communication institutionnelle d'une part et promotion du DG et de la société d'autre part. Beaucoup d' exécutifs ont un coach.

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Message Publié : 27 Mars 2014 11:41 
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Grégoire de Tours
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Epsilon a écrit :
Bonjour à tous

Pour qualifier un récit (ou tt autres œuvres) de "propagande" nous devons montrer/démontrer qu'il ne reflète pas la vérité ... et donc qu'il est là pour donner une vision erronée de son auteur et/ou du groupe auquel il appartient même s'ils sont convaincu de leur bonne foi ... la "propagande" existe depuis la nuit des temps.


Cordialement, Epsilon


Oui, selon l'acceptation actuelle du terme. Mais par le passé, le mot "propagande" voulait aussi dire communication/publicité. Au début du XXe siècle, lorsque des entreprises ou organisations privées (charitables ou philanthropiques par exemple) parlent de propagande, il faut bien comprendre qu'elles voulaient faire de la publicité.

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Comme disaient les Kennedy, "faut pas se laisser abattre"


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Message Publié : 27 Mars 2014 15:38 
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Philippe de Commines
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Adulith a écrit :
Au début du XXe siècle, lorsque des entreprises ou organisations privées (charitables ou philanthropiques par exemple) parlent de propagande, il faut bien comprendre qu'elles voulaient faire de la publicité.

Ce qui est dommage est le manque d'exemple de ce style.
Cependant il ne faut pas s'y tromper. Dans la philanthropie, chacun y trouve son compte : c'est la nature humaine, donnant/donnant. On ne regarde donc pas trop les arguments. Si ceux-ci font appel aux sentiments, ceci s'inscrit -pour ce qui me concerne- dans une propagande car elle exalte la culpabilité ou autre pour faire passer un geste ou "une idée" ou pire "l'idée d'un geste" qui n'aurait jamais été fait en toute liberté. Des paramètres comme le regard des autres, le jugement et tout le toutim fait que l'on cède. C'est déjà un pas vers l'acceptation du message de l'autre -non par raisonnement et réflexion- mais mu par des émotions. L'autre voit dans le geste un caution de sa cause. Son discours a donc réussi, il y a eu violence en l'esprit et cette violence a entraîné un fait. L'homme se laisse souvent gouverner par ses émotions tout en restant très sensible aux apparences. On peut donc optimiser le fil et aller loin.
C'est un peu comme si une personne me démontrait (ceci dit, il faudrait faire fort) que H. a donné dans le social et le caritatif au début avec le discours que l'on sait mais le résultat était là : du travail etc. et preuve supplémentaire des gens très bien, tel Monsieur Ford ou autres, ont abondé la cagnotte... Ceci me gêne un peu aux entournures. 8-|

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Message Publié : 27 Mars 2014 16:01 
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Grégoire de Tours
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gaete59 a écrit :
Ce qui est dommage est le manque d'exemple de ce style.
Cependant il ne faut pas s'y tromper. Dans la philanthropie, chacun y trouve son compte : c'est la nature humaine, donnant/donnant. On ne regarde donc pas trop les arguments. Si ceux-ci font appel aux sentiments, ceci s'inscrit -pour ce qui me concerne- dans une propagande car elle exalte la culpabilité ou autre pour faire passer un geste ou "une idée" ou pire "l'idée d'un geste" qui n'aurait jamais été fait en toute liberté.


Il faut bien distinguer le discours de ces organisations philanthropiques et leur utilisation du terme propagande dans leur correspondance interne.

Je suis d'accord pour discuter le fait que tout ce qui est charitable ou philanthropique a souvent un discours orienté, mais ça n'est pas le sujet ici. C'est cependant de bonne guerre. Lorsque ces organisations parlaient de propagande au début du siècle dernier, il ne faut pas comprendre "propagande" dans son acceptation actuelle. Une organisation pouvait par exemple très bien publier des indications objectives (par ex. ses comptes ou le nombre de colis distribués) dans un journal en pensant faire de la propagande. Ce que je veux dire, c'est qui si de nos jours le terme "propagande" a une connotation éminemment négative, ça n'a pas toujours été le cas. Il fut un temps où parler de propagande ne faisait pas tout de suite penser à quelque chose de mal, car comme l'a dit un intervenant plus haut, Goebbels n'était pas encore passé par là.

Parmi les exemples, je peux citer en 1917 le projet par la Suisse de faire une brochure de "propagande" (c'est le mot utilisé) destiné aux USA afin de sensibiliser l'opinion américaine aux difficultés du pays. Il y a certes des raisons bien intéressées pour faire cette brochure. Mais l'idée n'est pas de manipuler la réalité et si l'on veut bien susciter de l'empathie, on le fait à partir de données et d'informations véridiques.

Autre exemple très intéressant: “Le médecin en chef de la Croix-Rouge tenait à changer fréquemment son personnel afin de permettre à un grand nombre de personnes de prêter leur concours aux transports et de faire ainsi de la propagande pour la Croix-Rouge [...]", La Croix-Rouge suisse pendant la mobilisation 1914-1919, Berne: Imprimerie coopérative, 1920. p.64-65.

Dans ce deuxième exemple, il va de soi que si le mot "propagande" est utilisé ouvertement dans un rapport publié et consultable par tout un chacun (c'est le but recherché), il a un sens tout à fait acceptable pour le lectorat et pourrait de nos jours être remplacé par "communication" ou "publicité."

Dernier exemple, lors de la création de la Ligue des Sociétés de Croix-Rouge, à la fin de la WWI, le projet mentionne bien la création d'un bureau de propagande censé communiquer sur les objectifs de la Croix-Rouge.

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Message Publié : 27 Mars 2014 17:26 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Localisation : Armorique
Adulith a écrit :
“Le médecin en chef de la Croix-Rouge tenait à changer fréquemment son personnel afin de permettre à un grand nombre de personnes de prêter leur concours aux transports et de faire ainsi de la propagande pour la Croix-Rouge [...]", La Croix-Rouge suisse pendant la mobilisation 1914-1919, Berne: Imprimerie coopérative, 1920.

Cet exemple est très positif.
La tendance à incriminer Goebbels pour la connotation péjorative de "propagande" est que souvent ce mot se trouve suivi du qualificatif "nazie". Cependant :
"La propagande est un ensemble d'actions psychologiques pour influencer les pensées et les actes d'une population, afin de l'influencer, l'endoctriner ou l'embrigader. Elle se distingue de la publicité par son objet, car elle n'est pas censée faire la promotion de produits de type commercial.
La propagande n'est étudiée de façon scientifique qu'à partir du XXe siècle avec la recherche en psychologie associée aux moyens de communication modernes, les médias de masse. La description et l'étude des différents types de propagande se sont largement développés à la même époque. Ainsi, en temps de guerre ou de période insurrectionnelle, peut être mis en place un système d'embrigadement sous forme de « propagande d'agitation », ayant pour but de déclencher l'action. De manière plus diffuse mais non moins impérieuse, selon Jacques Ellul, la propagande peut aussi chercher à faire adhérer l'individu et les masses à un ensemble d'idées et de valeurs, à les mobiliser, bref à les intégrer dans une société donnée. On parle dans ce cas de « propagande sociologique » ou encore « d'intégration » par opposition à « d'agitation » selon la typologie proposée par Jacques Ellul. Il s'agit là d'un phénomène nouveau que la psychologie sociale a particulièrement étudié et analysé. Les problèmes d'intégration récurrents rencontrés dans de nombreux pays du monde (Australie, Belgique, Canada, France, Norvège...) incitent à se montrer réservé sur l'efficacité de ces techniques pour le moment (2013). La publicité partage des techniques et moyens mis en œuvre par la propagande diffuse pour produire un acte d'achat et présenter de manière positive des comportements (société de consommation)7,8. Les liens entre propagande et publicité sont largement discutés. Les techniques de propagande modernes reposent sur les recherches conduites dans le domaine de la psychologie, de la psychologie sociale et dans celui de la communication. De manière schématique, elles se concentrent sur la manipulation des émotions, au détriment des facultés de raisonnement et de jugement ... " (Wiki)

Je ne suis pas tout à fait d'accord quant à la définition de la "propagande moderne". Ceci vise à justifier ou à diluer l'impact de la "propagande idéologique". Celle que l'on ingurgite dans les "informations", lue dans "les journaux" etc.
C'est en ceci que le phénomène de "banalisation" est apparu. Les bons mots n'ont pas été employés. Les vecteurs de "propagande" ont changé, leur aspect aussi (ce peut être une personne qui s'invite vers les 20 heures à votre table...) mais "l'orientation" reste présente. Chaque mot a une connotation différente pour chaque esprit. D'ailleurs en jouant sur les mots et leur flou ou leur impact au niveau émotionnel, on peut faire basculer un auditoire du meilleur au pire.

"En latin (médiéval), propaganda est l'adjectif verbal de propagare signifiant littéralement « ce qui doit être propagé »18. Cette forme latine se retrouve par exemple dans « agenda » « ce qui doit être fait ».
En 1622, peu de temps après le début de la Guerre de Trente Ans, le pape Grégoire XV fonde la Congregatio de Propaganda Fide (« Congrégation pour la propagation de la foi »), un comité de cardinaux chargé d´observer la propagation du christianisme par les missionnaires envoyés dans les pays à évangéliser.
Ce terme prend une connotation péjorative au cours du XXe siècle, partiellement d'abord à la suite de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle les États engagés dans le conflit avaient abusé du contrôle de l'information et du « bourrage de crâne », définitivement et universellement après le second conflit mondial et la défaite des États totalitaires qui persistaient jusque-là à utiliser le terme..." (Wiki)
J'ai utilisé wiki car le Larousse était encore plus "orienté" négatif. Ce qui importe en fait n'est pas les exceptions mais comment la masse réagit au mot. Monsieur Tout le Monde n'a pas en tête une analyse aboutie comme on peut le faire sur un forum. Cependant Monsieur Tout le Monde peut -par exemple- être appelé à être juré. Dans cet exemple l'importance des mots et les émotions de cette personne ne seront pas mis dans une balance ou décortiqués afin que l'on puisse dire : "Un tel est récusé parce-que trop dans l'émotionnel".
Nous sommes dans une société où l'insertion (elle aussi fruit de propagande) est vue comme chose positive, où la participation à la "chose civile" (là aussi la propagande fait beaucoup) est vue comme "positive" : nous devons faire avec sinon la sanction est la marginalisation, autant dire "la mort psychique".
Ce qui ne peut être dit peut être montré. Le choc émotionnel en est plus grand (on voit ceci dans des prétoires : une pièces non recevable qui glisse à terre... Objection bien sûr mais si deux personnes ont vu, le "message" est passé). Qui ne connait pas le fameux (publicité ou propagande ?) "poids des mots et le choc des photos" ?
Si je suis en accord avec vous sur le fond, il reste que dans la forme le temps n'est pas figé. Qui va songer qu'il fut un temps etc. ? Le vocabulaire évolue, il faut intégrer la connotation la plus large d'un mot sinon à trop bien faire le résultat risque d'être au mieux "vieillot" au pire "périlleux".
On acte que "Il faut un temps..." mais ce temps n'est plus. Je trouve que ce sujet ne s'inscrit pas dans l'Histoire, ce n'est pas un sujet "historique" ; il s'inscrirait mieux en philosophie, en psychologie, en sociologie etc. Si nous devons l'évoquer de manière "historique" alors, c'est la connotation négative qui prime. D'autres mots ont vu le jour et ciblent chaque effet qui entraine une cause. Pour ce qui aboutit à l'achat : c'est l'effet "publicité" et on ajoute publicité "marketing" parce-qu'il en est d'autres etc.

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Message Publié : 28 Mars 2014 8:54 
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Grégoire de Tours
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Merci pour cet aperçu sur le plus long terme, très intéressant.

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