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Léonard59 a écrit :
Vous devriez lire les Cahiers de Science & Vie sur la naissance du français ...
Je suis allée mais ce n'est pas celui disponible... Je me suis donc rabattue à l'aide de votre piste : naissance du français
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_langue_fran%C3%A7aiseC'est très intéressant. Merci.
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Boileau l'avait dit... Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément
J'entends bien mais lorsque vous avez un tiroir de 200 mots et la personne en face un tiroir de 2 000, il y a de grandes chances que l'un des deux soit très vite largué. Pourtant, pour le possesseur du tiroir le plus abondé, il y aura de fortes chances pour que ce qu'il exprime soit du plus net.
Je prends l'exemple que donne Barbetorte avec la massue. Je n'ai rien compris de la démonstration au niveau "physique", j'ai compris l'image. Mais c'est une chance et d'autre part nous sommes là dans une démonstration dont l'évidence est plus que palpable.
Si Barbetorte n'avait pas fait un raccourci, j'étais dans l'incapacité totale de comprendre de quoi il s'agissait à moins de faire l'effort de rechercher chaque mot, d'y voir/comprendre approximativement l'ensemble et de moi même me trouver un exemple parlant (tel que celui avancé par Barbetorte après sa démonstration).
Beaucoup ont très certainement compris la démonstration liée à la "physique", elle est pour ceux là très claire parce-qu'habitués aux "termes". Maintenant combien vont se donner le mal de rechercher le "sens" et combien vont -tel Barbetorte- imager leur démonstration ? Il faut donc dépendre de tiers pour la compréhension : ce n'est pas toujours possible. Ou il faut rechercher soi-même : ce n'est plus dans l'air du temps.
Résultat on passe à côté de la compréhension d'un post intéressant, ce qui est navrant (enfin pour moi).
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(Desproges ajoutait : les Belges et les Belges)
"Françaises, Français, Belges, Belges, public chéri, mon amour..."
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La précision se révèle un handicap si l'on veut traduire ce célèbre Haiku : Un vieil étang / Une grenouille qui plonge, / Le bruit de l'eau.
Ce n'est en fait qu'une des multiples versions possibles. L'absence de pluriel et l'absence d'article en japonais fait que le dernier vers pourrait tout aussi bien se traduire par : bruit d'eau, bruits d'eau, un bruit d'eau, des bruits d'eau, un bruit de l'eau, des bruits de l'eau, les bruits de l'eau … .
Ceci n'engage que moi mais je pense que la précision est toujours un handicap en poésie.
Cet "Haiku" (j'ai appris une chose nouvelle et merci) trouve un équilibre dans la traduction faite ainsi : le "qui" me gêne un peu...
Changeons : Un vieil étang, une grenouille saute... J'aurais choisi : un bruit dans l'eau. La grenouille saute, ce qui inscrit une dynamique mais on sent que la grenouille va retomber, il y aura un bruit lourd qui peut être induit avec "dans" le son "d" tombe.
Maintenant : un vieil étang, un/le papillon s'envole... et là, j'opterais pour : l'eau bruisse car le son me semble plus aérien, léger ce qui continue le mouvement du papillon...
C'est le problème de la poésie si tant est qu'il faille y voir un problème.
On retrouve la correspondance image / son dans ceci "... là tout n'est que beauté, luxe, calme et volupté..."
La traduction est impossible car tout repose -à mon avis- sur les sons.
"luxe", le "s" est léger, caressant et déjà apaisant ; un soupir avec un mot "neutre" comme calme : on est déjà "bien" puis vient "volupté" et là nous basculons dans le registre de la sensualité : volute (c'est rond)... volupté (c'est rond et le "p" invite au "plus, paix, apaisant, pffff... souffle, aérien..."). Il y a dans cette phrase une forte charge érotique que la traduction -quelle que soit la langue utilisée- ne pourra pas rendre.
Dans ces exemples il n'y a pas d'explication imagée à fournir en parallèle, c'est pourquoi la poésie est une exception. Maintenant ce n'est que mon avis et je puis fort être "à côté".
Je trouve cette conclusion très agréable :
Citer :
Mais, l'essentiel n'est-il pas d'arriver à se comprendre ?
Lorsque "l'essentiel" devient -avec le son du mot- "caressant", c'est en effet l'essentiel...
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