Au XIXè siècle les gens qui prenaient en charge des enfants trouvés étaient rénumérés et ces enfants avaient un numéro (sur un collier ou une boucle d’oreille ).
Ainsi dans la Haute Marne à Chaumont en 1820 cette lettre du préfet :
« Chaumont le 06 juillet 1820
Le préfet du département de la Haute-Marne,
A Messieurs les Maires.
On a été à même de remarquer, Monsieur, que les nourrices chargées d'enfants trouvés substituoient à ces enfants lorsqu'ils décédoient, des enfants légitimes, et qu'elles ont ainsi continué à percevoir les rétributions qui ne doivent leur être allouées que pendant la vie des enfans qui leur avoient été confiés. Pour prévenir un abus aussi condamnable sous le rapport de la morale, et si préjudiciable au département sous les rapports pécuniaires, j'ai fait placer, à l'instar des hospices de Paris, un collier au cou de chaque enfant, scellé avec un morceau d'étain portant pour empreinte la désignation de l'hospice auquel appartient l'enfant, et le numéro d'ordre de son exposition. Ces colliers qui sont de couleur bleue pour les garçons et rouge pour les filles, sont posés de manière à ne pas gêner l'enfant pour sa croissance, et à ne pouvoir être enlevés, à moins de les couper, mais pour s'assurer que ce moyen de destruction n'a pas été mis en pratique, il importe que l'autorité locale exerce une surveillance active et soutenue à cet égard.
Je vous recommande donc, Monsieur, d'exiger de chaque nourrice, à l'expiration de chaque trimestre, à partir du troisième trimestre de la présente année, et même plus souvent si vous le jugez nécessaire, représentation de l'enfant confié à ses soins.
Vous vous assurerez par vous-même si le collier dont je viens de vous parler est au cou de cet enfant. Dans le cas de l'affirmative, vous l'attesterez au bas du certificat de vie qui vous est demandé par la nourrice également à l'expiration de chaque trimestre, dans le cas contraire, vous refuserez ce certificat, et vous en référerez à la commission administrative de l'hospice de l'arrondissement auquel l'enfant est attaché, afin qu'elle me fasse savoir aussitôt ses propositions, soit pour radiation de cet enfant du tableau, soit seulement pour une retenue sur les mois de nourrice, égale à un ou plusieurs mois, suivant la gravité des circonstances : cette retenue sera toutefois indépendante du placement d'un nouveau collier au frais de la nourrice.
Je dois encore vous faire observer que tout certificat de vie qui ne contiendra pas l'attestation demandée, sera rejeté.
Vous entretenir, Monsieur, de l'importance et de l'utilité de cette mesure, c'est compter qu'elle sera exécutée de votre part avec toute l'exactitude désirable. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération.
Louis de Saint-GENEST »
Autre exemple en 1844 à Ste Juliette en Aveyron
N°12 Décès de Guille Jeanne
enfant trouvé
L'an mil huit cent quarante quatre et le vingt fevrier a trois heures du soir par devant nous victor Mesnard maire officier de l'etat civil de la mairie de Ste-Juliette canton de cassagnes département de l'Aveyron ont comparu jacques gairaud carilloneur et propriétaire habitant au piboul mairie du dit Ste-Juliette lequel nous a déclaré qu'aujourd'hui à midi la nommée Guille Jeanne exposé à l'hospice de rodez le vingt un avril mil huit cent trente huit porteur de Boucles D'oreilles n°964 confié à la nommée Marie albouy femme de sieur Jacques Gairaud est morte dans sa maison d'habitation à l'âge d'environ six ans...
Sources
http://j.marchal.pagesperso-orange.fr/a ... uot12.html