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La passion des mots, comme Marcel Pagnol
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Auteur :  Prisma [ 04 Juil 2015 19:56 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Peut-être existe-t-il , aux frontières de l’improbable , juste avant d’être stoppé par le mur de l’impossible , un mot… un mot magique qui pourrait faire exploser le forum ?! Alors les sujets s’éfondreraient sur eux-mêmes, les mots se concentreraient et on aurait un forum à neurones où l’on pourrait lire : « ki k fé sa » … Ensuite ejectées par une gigantesque explosion voyelles et consonnes iraient illuminer la Toile pour régénérer l’univers webien et les observateurs du futur parleront du Nuage de PH !

Ainsi j’ai fait chauffer le moteur de recherche et me suis lancé dans l’impensable quête du mot fêlé !

Margoulin = utilisé 3 fois dans le forum
Gourgandine = 3 fois

25 « potache » , 30 « potiche » et seulement 6 « petoche »

J’atteignis le nirvana avec « patache » , mot qui, à ce jour, n’avait encore jamais été utilisé sur le forum .

Malgré le risque d’exhacerber les rancoeurs de quelque taximan je mets ce texte écrit en 1850 dont l’action se passe en 1827 :

« …Nous étions un peu plus loin. Vu l'état des chemins, nous jugeâmes à propos de monter dans une patache, et nous roulâmes dans l'affreuse voiture, oui, affreuse ! mais le patacheux, plus affreux encore, s'arrêtait à toutes les auberges, à tous les cabarets, à tous les bouchons qu'il rencontrait, buvant, se grisant, et se moquant des pauvres voyageurs qui se plaignaient de son peu de célérité. Je n'avais de ma vie rien vu de grossier, d'insolent, de brutal, de sans-gêne comme les patacheux bourguignons : ils étaient vraiment la plaie de la Bourgogne. C'est là qu'il eût fallu avoir le bras d'Hercule, étreindre ces individus, les faire crier, gémir, demander grâce, et leur donner par l'emploi de la force, seul argument à leur portée, une petit leçon de civilité et d'humanité.
J'ai dit que les habitants des pays riches en vin ne se grisent pas ; je n'ai pas prétendu parler des patacheux : je les excepte, car ils souffletaient, à faire trembler, la règle commune.
Les diligences, les chemins de fer, les services organisés pour desservir les petites localités ont fait tomber les pataches, voitures prolétaires, libres, indépendantes, sans règles ni lois, propriétés de leurs conducteurs, et les patacheux ont crié à la spoliation. au meurtre, sans que leurs plaintes m'aient ému le moins du monde, parce qu'ils avaient été sans vertu, sans dignité, sans bonté, sans pitié pour les pauvres voyageurs, et qu'ils avaient mérité leur chute... »

Auteur :  Dédé [ 04 Juil 2015 20:23 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Citer :
Peut-être existe-t-il , aux frontières de l’improbable , juste avant d’être stoppé par le mur de l’impossible , un mot… un mot magique qui pourrait faire exploser le forum ?! Alors les sujets effondreraient sur eux-mêmes, les mots se concentreraient et on aurait un forum à neurones où l’on pourrait lire : « ki k fé sa » … Ensuite éjectées par une gigantesque explosion voyelles et consonnes iraient illuminer la Toile pour régénérer l’univers webien et les observateurs du futur parleront du Nuage de PH !

Si ça avait servi uniquement à amener cette prouesse, je serais déjà content d'avoir initié ce sujet !
Bravo !

Auteur :  LCL_511 [ 04 Juil 2015 21:11 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Prisma a écrit :
Malgré le risque d’exhacerber les rancoeurs [...]


Je crois que c'est la première occurrence du verbe "exhacerber" sur le forum aussi :mrgreen:

CNE EMB

Auteur :  Dédé [ 05 Juil 2015 5:56 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Ce qui est rigolo, avec le jeu initié par Prisma, c'est que si on trouve un mot absent de PH, on le cite et il devient instantanément (89 occurrences d'instantanément) présent. C'est comme un accouchement (201). Dons l'histoire des techniques, on aurait pu avoir épicycloïde (0), courbe sans laquelle les engrenages ne fonctionneraient pas bien. L'épicycloïde a un rapport avec la goutte d'eau. J'explique : la meilleur définition de la goutte d'eau, c'est que si de l'eau tombant dans l'air n'avait pas cette forme, elle la prendrait toute seule par les lois de la mécanique des fluides. Et bien, si une denture d'engrenage (166) n'avait pas une forme épicycloïdale (0), elle la prendrait au bout d'un certain temps par un phénomène d'usure. En histoire, le mot engrenage semble utilisé exclusivement au sens figuré, pour signifier qu'on y met le doigt (15 fois), plus précisément le petit doigt (3) ou la main (3). D'ailleurs, pour ce sens figuré, qu'on y mette n'importe quel doigt ou la main ou le sguègue (0 lol lol ) , ça ne change rien à ce qu'on veut dire. La patatoïde (dont, sérieusement, la définition existe en mathématiques) n'est pas mieux lotie sur PH que l'épicycloïde, qui passe instantanément à ... 3.

Auteur :  Prisma [ 07 Juil 2015 9:31 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Sans compter que les astronomes traitent de patatoïdes des objets qui ressemblent bien souvent à des haricots secs . A la surprise générale Chury est apparue avec une tête de caneton … et il semblerait maintenant qu’elle a une structure de gruyère avec des trous de 200 mètres de profondeur .
Après les cochons dans l’espace de Kermit et Péguy … le canard au gruyère du XXIè siècle !!!

Il y a aussi le nom de personnalités qui mériteraient de figurer dans un forum d’histoire et qui n’ont jamais été cité .

Par exemple Estelle Courtecuisse :
Je ne sais pas si cette dame avait la jambe légère ni si elle avait du sexe à pile … mais en 1916 cette antiquaire créa l’entreprise Wonder pour fabriquer et vendre des piles aux armées durant la première guerre mondiale .

Le slogan de Wonder « Wonder, la pile qui ne s’use que si l’on s’en sert » à été récupéré et parodié par le Canard Enchaîné qui en a fait la célèbre maxime : « La liberté de la presse ne s’use que si on ne s’en sert pas » .

note : 58 Kermit ( mais il y a usurpation d'identité ! ) . Par contre cette grosse cochonne de Peguy n'apparaît pas ! ça c'est un coup à lui faire piquer une grosse colère !

Auteur :  Dédé [ 07 Juil 2015 10:11 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

A propos de patatoïde : j'avoue que malgré ma formation mathématique (certes un peu ancienne), je ne m'étais jamais penché sur cet objet.
La patatoïde se définit comme "le nuage de points « en forme de pomme de terre » obtenu lors d’une régression linéaire quand il n’y a pas de relation linéaire nette entre variables", selon l'encyclopédie moderne et néanmoins magique. Selon la même source, elle est utilisée pour les diagrammes de Venn, diagrammes qui servent à modéliser des ... syllogismes (52 occurrences ici). Je faisais déjà, intuitivement, une relation entre patates et syllogisme, juste avant de m'endormir en cours de philosophie. Car je n'ai jamais de ma vie fait d'aussi bonnes siestes qu'en philosophie. Siestes (bien) payées 12 au bac ! Notons d'ailleurs qu'il existe des patatoïdes de ... révolution ! (11085 occurrences, un peu normal sur un forum d'histoire, mais seulement 3213 fois démocratie)
Ces moteurs de recherche sont d'ailleurs bien pauvres, car comment distinguer le nombre d'occurrences de révolution au sens politique (cubaine, ...), et celles de révolution dans un sens plus ... progressif (industrielle, numérique, ...)

Auteur :  Dédé [ 07 Juil 2015 10:33 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Mais revenons donc à Pagnol : le mots cougourde ou sa variante coucourde étaient inconnus de ce lieu. C'est réparé :wink:. Variations provençales de la courge (10), élément important de la trilogie andine (0). Quand les conquistador (conquistadores) ont ramené le haricot, le maïs, et de nouvelles variétés de courge de là-bas, ils ont oublié de ramener cette règle de culture - et de gastronomie - qui veut que ça soit : les trois ensemble ! Car l'association réduit le besoin en eau lors de la culture, et empêche la flatulence associée habituellement à la digestion du haricot. Flatulence utilisée seulement deux fois sur PH, une fois pour la traduction du mot occitan pet (occitan si un entend le 't' dans le mot, pas dans la chose), et une fois pour le belle expression flatulence supra-rectale que je replacerai certainement dans la "vraie" vie.

Pour cette discussion (reposante), il conviendrait de faire appel à un maitre expliquant la différence (obscure) entre métaphore et périphrase :
Michel Audiard a écrit :
J'ai bon caractère mais j'ai le glaive vengeur et le bras séculier. L'aigle va fondre sur la vieille buse.
- C'est chouette ça, comme métaphore.
- C'est pas une métaphore, c'est une périphrase.
- Oh fait pas chier !
- Ça, c'est une métaphore.

Auteur :  taloslecyborg [ 07 Juil 2015 10:40 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Un mot comme patatoide appartient au jargon des prépas mathématiques ( hypotaupe et taupe ) , que l'on oublie si peu que je l'ai entendu dans la bouche de professeurs au collège de France ( Bourbakistes , il est vrai )

Auteur :  Dédé [ 07 Juil 2015 11:51 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Citer :
mot occitan pet

(prononcer le t)
Hypocondriaque se traduit ici par "avoir toujours un pet de travers". Alors que "avoir un pet de travers" (sans le toujours) dit "être de mauvaise humeur, aujourd'hui".
On comprend bien l'expression, mais on a du mal à imaginer la chose au sens propre (propre si on peut dire :oops: )

Auteur :  ezio-auditore [ 07 Juil 2015 14:46 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Bonjour,

Dédé a écrit :
Pour cette discussion (reposante), il conviendrait de faire appel à un maitre expliquant la différence (obscure) entre métaphore et périphrase :
Michel Audiard a écrit :
J'ai bon caractère mais j'ai le glaive vengeur et le bras séculier. L'aigle va fondre sur la vieille buse.
- C'est chouette ça, comme métaphore.
- C'est pas une métaphore, c'est une périphrase.
- Oh fait pas chier !
- Ça, c'est une métaphore.


Je suis loin d'être "maître" mais je vais essayer.
Métaphore : Emploi d'un terme concret pour exprimer une notion abstraite par substitution analogique, sans qu'il y ait d'élément introduisant formellement une comparaison.
Vous comprenez sans mal le terme concret en question et la notion "abstraite" sous-entendue : "Oh, ne m'ennuie pas" par exemple. L'ennui est une notion abstraite.

Périphrase : Figure de rhétorique qui substitue au terme propre et unique une suite de mots qui le définit ou le paraphrase de manière imagée.

"J'ai le glaive vengeur... séculier." : ça va "chier" (métaphore) ou mieux "je suis bonne poire (métaphore) mais aussi rancunier.
L'Aigle (Blier) se sent indissociable de cet animal. Il est l'Aigle qui fond sur la "vieille buse" (j'ai oublié qui était la "vieille buse). Manifestement, pour son interlocuteur, c'est évident. Tout comme pour vous il est évident de comprendre :
La ville éternelle, baignée dans son eau calme, n'est jamais aussi belle qu'ombrée par l'astre de la nuit.
Vous avez Rome, le Tibre et la lune. Rien qui ne soit "abstrait". ;)

Alors, "avoir un pet de travers", périphrase ou métaphore ?

Maintenant, je le répète : je ne suis pas "maître" et puis aussi me tromper. :oops:

Auteur :  Dédé [ 07 Juil 2015 15:25 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Magnifique ! Donc, Audiard a utilisé ces deux mots à bon escient, ce qui ne nous étonne pas de lui !
(la vieille buse, c'est Françoise Rosay )

Auteur :  bourbilly21 [ 08 Juil 2015 7:51 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

Epectase (détails rappelés dans wiki ci-dessous)

L’épectase est, chez les chrétiens, une tension et un progrès de l’homme vers Dieu. Cela désigne aussi, dans un sens familier, le décès pendant l'orgasme (cf. Le Petit Robert, « Le président Félix Faure est mort en épectase. »

Le sens plus connu de « mort durant l’orgasme », indiqué entre autres par le dictionnaire Robert et mentionné comme familier, est accidentel. En 1974, le cardinal français Jean Daniélou trouve la mort dans des circonstances embarrassantes pour l’Église catholique romaine : on trouve son corps chez une prostituée. L’Église catholique expliqua alors que le cardinal visitait fréquemment les malades et les prostituées. L'éloge funèbre du père Tilliette dans le Figaro indiquait que c’est « dans l’épectase de l'Apôtre qu’il est allé à la rencontre du Dieu Vivant »

Auteur :  Dédé [ 08 Juil 2015 8:04 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

« dans l’épectase de l'Apôtre qu’il est allé à la rencontre du Dieu Vivant »

Avec l'aide du Canard Enchainé :wink:

Auteur :  bourbilly21 [ 08 Juil 2015 8:05 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

La passion des mots, çà peut être aussi celle des expressions imagées :
Un bon copain il y a 40 ans disait fréquemment "çà me déchenille" !

Auteur :  Clio [ 08 Juil 2015 8:24 ]
Sujet du message :  Re: La passion des mots, comme Marcel Pagnol

En cette période estivale, deux propositions devenues raretés désormais : fragrance et arachnéen. A replacer quand la hausse des températures tend à exacerber les cellules olfactives et réduire la superficie des carrés de tissus sur le corps du beau sexe. :wink:

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