Je crois, mais je n'en suis plus très sûr, que Victor Hugo fait dire à l'un de ses personnages qu'il n'est pas un grand homme, mais juste un nain placé sur les épaules d'un géant.
J'aime bien cette expression imagée, qui peut s'appliquer, par exemple, à l'historien qui prend appui sur les travaux d'historiens précédents.
Cela ne m'étonnerais pas si cette expression remontait bien plus loin que Victor Hugo.
Merci par avance à ceux qui éclaireront ma lanterne.

Elle semble remonter au moyen-age, à l'époque de la construction des cathédrales, ou l'on utilisait le savoir antique pour les construire mais sans le renier.
Mais il faudrait que d'autres internautes apportent plus de précisions.

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"Ce n'est que lorsque l'Histoire est close que l'on sait de quoi elle était faite; d'une succession d'erreurs". Philippe Muray

Il me semble que cette expression est due à un scientifique que l'on félicitait pour sa découverte et qui a répondu que sans les découvertes faites auparavant par d'autres, il n'aurait pas pu progresser; la phrase devait signifier en substance: "J'ai pu voir plus loin grâce à d'illustres prédecesseurs, comme un nain sur les épaules d'un géant"
Il pourrait s'agir dans mes souvenirs de Pascal ou Newton, ou d'un savant de cette époque en tout cas...

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Tous les désespoirs sont permis

Il semblerait que l'auteur de cette expression fut Bertrand de Chartres, au XIIe siècle.

Dans mes souvenirs (sujets à caution), le géant en question était plutôt le formidable encyclopédiste Isidore de Séville.

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« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »

C'est une expression TRES ancienne, datant du Moyen-Âge sinon avant, dont la forme au XVIe siècle est "des nains juchés sur les épaules de géants". Je n'ai pas d'autres précisions en ce qui me concerne ... L'idée en est très intéressante : ceux qui nous ont précédés sont plus grands que nous, en savaient plus, avaient une morale meilleure, avaient un art plus sublime. Cette idée est reprise tant au Moyen-Âge que par la Renaissance, mais à partir du XVIIe siècle et des Libertins, elle est remise en cause pour être récusée totalement au XIXe siècle par le mouvement scientiste, positiviste et progressiste.

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Celluy est saige, (...) qui ne congnoist ennemy que soy-mesmes et qui tient sa volunté et son propre conseil pour suspect. - Marguerite de Navarre

Comme à Plantin-Moretus, il me semblait que c'était Newton qui avait dit un jour : "j'ai vu plus loin que mes contemporains parce que j'étais juché sur les épaules de géants". J'ignorais que cette expression remontait beaucoup plus loin ! Brainstorm a bien de raison de souligner le renversement capital qui s'est produit dans la pensée entre le moment où cette expression semblait aller de soi et les débuts de l'idée de Progrès. La querelle des Anciens et des Modernes à la fin du XVIIème siècle me parait être un moment charnière dans cette évolution.

A++

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Il me semble parfois que Dieu, en créant l'homme, ait quelque peu surestimé ses capacités. Oscar Wilde

L'expression en question trouve une illustration dans l'une des verrières de la cathédrale de Chartres où l'on a représenté les quatre évangélistes juchés sur les épaules des quatre grands prophètes de l'Ancien Testament.

Grâce à vous, j'ai trouvé la phrase d'Isaac Newton (1642-1727) dans une lettre à Robert Hooke, du 5 février 1675 :

J'ai trouvé les cinq vitraux de la cathédrale de Chartres, qui montrent :

- Jérémie portant Luc
- Isaïe portant Matthieu
- Ezéchiel portant Jean
- Daniel portant Marc
- Marie portant Jésus.

Ces vitraux sont sous la rosace de l'apocalypse située dans le transept, côté sud. Ils furent fabriqués vers 1200-1230.

J'ai trouvé des photos des portails de Chartres, montrant des personnages les uns au-dessus des autres, dont Aristote, Pythagore, Ptolémée, Cicéron, voir http://dutarte.club.fr/Siteinstruments/chartres.htm.

J'ai trouvé la citation de Bernard de Chartres qui enseignait à Chartres dans les années 1120. Sa phrase est rapportée par l'évêque de Chartres, Jean de Salisbury (vers 1115-1180) dans un traité de logique en latin, Metalogicon, livre III, chapitre IV :

Un grand merci à tous.