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Nec pluribus impar
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Auteur :  L'historien [ 01 Fév 2006 15:37 ]
Sujet du message : 

Sacré jeu de mots !

Auteur :  Siriane [ 13 Fév 2006 16:21 ]
Sujet du message : 

Nec pluribus impar, ça ne veut rien dire lol, voilà encore une devise pleine de mystère et à l'époque on aimait faire ce genre de mystère, ça faisait plus snob de mettre des sens cachés un peu partout. Avis aux initiés.

Auteur :  Karimon [ 18 Fév 2006 8:49 ]
Sujet du message : 

Mais non, mais non, ....

C'est très simple mais il ne faut pas raisonner avec notre mentalité actuelle.

Le grec ancien et le latin, pour renforcer fortement une affirmation utilisent souvent une double négation. Les deux négations s'annulent et un tel tour équivaut à "fortement" , "au plus haut point" etc. A noter que la négation peut être un préfixe négatif compris dans un mot. C'est le cas ici nec annule le im de impar.

La façon de raisonnr des anciens était très différente de la nôtre. Voyez en latin l'expression courante chez Cicéron "non nemo"
(mot à mot pas-personne)
qui veut dire "tout le monde sans exception". En grec ancien c'est pareil et on rencontre cela à longueur de texte dans les deux langues.

Ce type de formulation existe en français mais avec une valeur atténuative, ce qui nous déroute au début puisque c'est exactement l'inverse de la valeur du grec et du latin. Ex.: je ne nie pas que, atténuation de j'admets que, je ne refuse pas, atténuation de j'autorise que etc.


Le sens est donc bien Egal à une multitude de gens/ Il vaut des milliers de gens à la fois

Auteur :  Siriane [ 07 Mars 2006 17:32 ]
Sujet du message : 

mmmm pas mal la démonstration je prends note ... ça peut me servir !!
enfin je maintiens que les hommes qui avaient le goût pour l'antique, aimaient les jeux de devinettes, ou plutôt faire révéler le sens caché du verbe ...

Auteur :  Milady [ 04 Juil 2009 15:22 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Pour répondre à la question,la signification la plus couramment acceptée est « il n'est pas inférieur au plus grand nombre », souvent traduit par « supérieur à tous ».
Il s 'agit de la devise choisie par Louis XIV

Auteur :  Fabien de Stenay [ 06 Juil 2009 13:14 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Milady a écrit :
Pour répondre à la question,la signification la plus couramment acceptée est « il n'est pas inférieur au plus grand nombre », souvent traduit par « supérieur à tous ».
Il s 'agit de la devise choisie par Louis XIV

Merci de recopier le début de la fiche de Wikipédia, qui effectivement n'était pas encore disponible il y a trois ans. ;)

Auteur :  Milady [ 07 Juil 2009 12:31 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

En fait j 'avais répondu à un autre sujet plus récent sur cette citation, qui n 'avait pas encore reçu de réponse et qui a été fusionné avec celui -ci, ceci expliquant cela...

Auteur :  A 25 [ 10 Juil 2009 16:41 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Je propserais une straduction un peu audacieuse : "il en vaut plus d'un"

Auteur :  AhBon [ 28 Juil 2010 1:18 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Pour moi, qui n'ait que des notions latines ou en étymologie ...

Je traduirais par "Pas plus IMPARTIAL" dans le sens de "il n'existe personne de plus juste"

Ce qui justifie le fait que le roi se situe au dessus de la terre (soleil), et donc voit tout... pour juger...

Certes je suis un peu mégalomane, comme j'ai pu lire dans les posts précédents, mais surtout pour plaisanter ...

Mais je vous rappelle que ce n'est pas moi qui ait choisi cette devise : (wikipedia)
Image
Voltaire rappelle dans son Histoire du siècle de Louis XIV l’épisode de la célèbre devise du Roi-Soleil. Louis Douvrier, un médailliste « antiquaire » [21], eut l’idée en prévision du prochain carrousel de 1662, d’attribuer un emblème et une devise à Louis XIV qui n’en avait pas. Cet ensemble ne plut pas au roi qui le trouva ostentatoire et prétentieux.

Il est vrai que j'étais vraiment un très bon Roi, le meilleur et surtout ma descendance, puis est venu le complot de la Révolution Française, où les "mauvais" ont dressé le peuple contre moi et m'ont accusé lâchement, puis mis à mort ... QUELLE HONTE MES AÏEUX ! (Mais bon, 3 jours après je resscussitais ... :rool: )

Mais si Dieu le veut, Justice sera bientôt faîtes ...

A plus mes petits Cerfs lol lol lol !

Auteur :  Aspiral [ 26 Déc 2013 10:14 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Bonjour,

Nouveau sur ce site, je me trouve étonné de ce que cette phrase suscite tant d'interprétations, parfois malgré tout malveillantes.
Recadrons d'abord le contexte dans lequel a vécu le grand roi : Orphelin assez jeune de Louis 13 dont la maladie psychosomatique des intestins hypothéquait ses capacités de père, il fût surtout éduqué par Mazarin à partir d'un texte de Saint Jean Chrysostome intitulé "Sur la vaine gloire et l'éducation des enfants". Ce texte encore actuellement publié par les éditions du Cerf introduit au paradoxe dangereux de la gloire, huitième péché capital. C'est ainsi qu'à en lire les mémoires de Madame de Maintenon, il était en même temps capable de s'identifier au roi de France, de droit divin et vivre "courageusement" ce qu'était pour lui le mystère de la femme en progressant malgré tout de l'une à l'autre, ce que ne fit pas son successeur. Il se faisait humblement sermonner à ce sujet à chaque messe quotidienne mais il assumait son incapacité de résister aux séductions du sexe dit faible. Il en fallu en effet bien beaucoup pour qu'il "remercie" enfin madame de Montespan, incrédule devant une telle capacité de manigance possessive.
C'est sans doute dans ce contexte qu'il faut comprendre "nec pluribus impar", qui quelque soit sa traduction littérale, illustre on ne peut mieux le paradoxe de la nature humaine. C'est de ce paradoxe que se nourrit la phrase attribuée au divin par Saint Ignace de Loyola : " ne pas être enfermé par le plus grand, mais être contenu par le plus petit " . (Interview du pape François © Études – 14, rue d’Assas – 75006 Paris – Octobre 2013 – http://www.revue-etudes.com)
Roi de droit divin et conscient de son péché de luxure mais surtout aussi celui de son incapacité voir les femmes comme telles, il savait qu'une vie ne vaut rien mais que rien ne vaut une vie.
C'est à ce type de réflexion que je pense pouvoir raccrocher aussi le "Soli, soli, soli" inscrit sur les fûts de canon : Soleil oui, par obligation théâtrale, mais seul aussi parce qu'enraciné dans l'humus de sa nature faible. On naît seul, on est seul et on meurt seul. Entre-temps on s’accommode de son héritage.
Dans les âmes fortes, l'amour se glisse par les points faibles. ( Marcelle Auclair)
Louis 14 fût envers et contre tout, même en refusant de prolonger sa vie par l'amputation proposée, fidèle à "nec pluribus impar".

Auteur :  Pierma [ 26 Déc 2013 12:03 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Là j'avoue qu'une partie de ces considérations m'échappe.

On vous pardonne (pour les fêtes :mrgreen: ) votre citation du pape François, mais sachez que la charte de Passion Histoire comporte une limite chronologique fixée à fin 91.

Auteur :  Lebel [ 19 Jan 2014 19:16 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Une traduction que j'avais notée ( au fil de mes lectures )
Nec pluribus impar : A lui seul , il en vaut plusieurs

Auteur :  IsaacLevi [ 20 Jan 2014 22:36 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

J'ai lu une explication qui m'a semblé convaincante dans la biographie de François Bluche (je confonds toujours avec Lebrun :D). Il cite le journal même de Louis XIV qui explique qu'on lui a trouvé cette devise pour illustrer l'emblème qu'on lui avait choisi pour le carroussel (1662)...
Cet emblème étant le soleil, la devise voulait dire "s'il peut brilller sur un (sous-entendu royaume) il peut briller sur plusieurs (et donc sur tous)"... légitimant par avance ainsi toutes les prétentions du "roi-soleil".
Je voulais recopier le passage qui fait une ou deux pages, mais j'en ai eu la flemme, excusez-moi.
C'est la biographie de Louix XIV dans la collection Fayard. Au chapitre "Le Roi-Soleil".

Auteur :  J'aime l'histoire [ 19 Nov 2014 20:57 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Bonjour,
Pour rebondir sur "Soli soli soli", je ne comprends pas la traduction proposée : le premier soli (l'adjectif 'seul') ne peut pas être un datif singulier, ce serait 'solo', sauf erreur de ma part, 'solus' suivant la deuxième déclinaison, à la différence de 'sol', sur la troisième...

donc "Au seul soleil de la terre" serait 'solo soli soli'...

Quelqu'un a-t-il une explication pour moi ? :?:

Merci

Auteur :  Chaeréphon [ 22 Nov 2014 14:11 ]
Sujet du message :  Re: Nec pluribus impar

Attention!
Solus, comme unus, nullus et quelques autres déterminants (et non pas adj. qualif.) se déclinent de façon un peu irrégulière.
Dat.: uni, nulli, soli
Gén.: unius, nullius, solius.

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