Tristan33 a écrit :
Sinon, question à Arcadius : pourquoi dites vous que le côté historique a envahi (trop selon vous, si j'ai bien suivi) l'enseignement de ces langues ?
En tout cas ayant fait 3 ans de latin à la fac (mais fillière histoire, pas lettres classiques), je peux dire qu'on a fait seulement de la langue.
Côté secondaire ... j'apprends le grec en ce moment via des manuels de 3° et 2° ... et franchement quand je vois le bilan grammatical à l'issu de la 3° ... je ne vois pas trop pourquoi il faudrait en rougir.
De plus il va de soi que les enseignants en lettres classiques ont un devoir de transmission de l'histoire antique ... et ce d'autant plus que c'est (1000x hélas) le parent pauvre de l'enseignement de l'histoire dans le système secondaire français. Et qu'évidemment traduire des textes sans parler du contexte ...
Je dois être fatigué, mais je ne vois pas où j'ai pu écrire cela... Pour ce qui est de votre expérience, je dois préciser que je ne parlais de l'enseignement des langues mortes qu'en collège ou en lycée : le supérieur connaît une situation (et des enjeux) radicalement différents, même s'il n'empêche que l'on rencontre des historiens de l'Antiquité au niveau du Master qui ne connaissent ni le latin ni le grec, ce qui est assez énorme.
Pour ce qui est des manuels de grec ou de latin utilisés dans le secondaire, très sincèrement tout dépend de l'éditeur et, plus encore, de l'année d'édition : je puis vous affirmer que plusieurs manuels de latin, utilisés il y a de cela près de trente ans pour des élèves en Seconde, peuvent constituer un outil de travail absolument remarquable pour des candidats à l'Agrégation de Lettres Classiques de nos jours.
A propos de votre dernière remarque, je ne puis qu'aller dans votre sens : étant moi-même historien, j'y accorde une importance fondamentale. Cette tare se retrouve même très loin : la dernière personne à m'avoir affirmé qu'il était totalement inutile de se poser des questions d'historiographie en lisant Tacite (les
Annales) était un professeur renommé d'une université parisienne...
Je suis au contraire assez catastrophé face à l'attitude de la hiérarchie quand il s'agit d'enseigner la partie grammaticale dans les petites classes : à force d'en ôter toute cohérence et toute intelligence, on finit par amorcer un cercle vicieux qui se répercute jusque dans les classes "prestigieuses". Les élèves arrivent au niveau du BAC avec un niveau de latin ou de grec qui ne fait que chuter gravement depuis au moins dix ans, et je le dis d'autant plus volontiers que je fais partie des anciens étudiants ayant (toujours
) un fort mauvais niveau en latin. Ce que je reproche principalement aux programmes (qui vont disparaître) en Collège, c'est, d'une part, de n'établir aucun lien entre le collège et le lycée, et, d'autre part, de bourrer au maximum les objets d'étude (on pourrait penser au programme de Quatrième ou de Troisième en latin) : ceci fait que les élèves étudient de plus en plus de choses et en savent de moins en moins...