Les phéniciens précurseurs en matière d'écriture alphabétique semblent paradoxalement bien faibles en matière de production d'oeuvres écrites tant dans le domaine phénicien que punique, à la différence d'autres peuples cananéens bien connus comme les hébreux.
Est-ce à dire que ce peuple de négociant rechignait à l'usage de l'écriture et du système qu'ils avaient promu?
Où en est l'épigraphie phénicienne, à -t-on totalement reconstitué la langue de Sidon et celle de Carthage qui dû bien être, parfois, utilisée par Saint-Augustin lui-même?

En ce qui concerne Saint-Augustin (ou Augustin d'Hippone) on n'a jamais bien su s'il était d'origine autoctone ou un descendant de colons romains. Ce que l'on sait c'est qu'il n'a jamais écrit qu'en latin, et dans un latin de qualité d'ailleurs.

Cette absence de textes peut être due au fait que le support sur lequel on écrivait les textes phénicien, le papyrus, ne s'est pas conservé jusqu'à nous. Mais il n'y a pas lieu de douter que les Phéniciens aient eu une production mythologique importante. On peu se servir de l'exemple des textes retrouvés à Ugarit (dans le plus ancien alphabet connu) pour la fin du Bronze Récent, qui présentent une mythologie importante, qui est une phase antérieure des divinités phéniciennes (Baal/Hadad, Ashtarté), et même de mythes bibliques. Et il y a aussi les nombreux contacts entre la religion phénicienne et celle des Grecs.

L'impact de l'invention de l'alphabet syro-phénicien lui-même sur l'ensemble des productions ultérieures dans une aire géographique étendue compense largement la carence apparente de textes phéniciens locaux encore disponibles. Voir, à ce propos, le livre très documenté de Marc-Alain OUAKNIN : Les mystères de l'alphabet (éditions Assouline 1997).

Peut-être qu'il reste peu de traces écrites aussi du fait du nombre important de destructions qu'ont subi les Phéniciens au cours des siècles.
Les dominations successives de civilisations étrangères (égyptienne, perse, macédonienne, grecque et romaine) y sont sûrement pour quelque chose.
Il y avait de grandes bibliothèques à Carthage, mais les Romains ne se sont pas gênés pour tout détruire.

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