Les premières manipulations de l'histoire sont à rechercher du côté des Egyptiens : entre Ramsès II qui construit des monuments pour sa victoire de Kadesh et Tout-Ankh-Amon qui fait marteler le cartouche d'Akhenaton pour en effacer jusqu'au souvenir.
L'
Histoire Auguste, collection de biographies d'empereurs et d'usurpateurs romains du IIe au IIIe siècle après JC, en constitue un autre bon exemple. Certaines biographies sont romancées pour critiquer de manière voilée le régime chrétien en vigueur. D'autres sont là à des fins édifiantes. Le problème est que ce document est l'une des seules sources dont nous disposions pour certains personnages.
D'autre part, il ne faut pas oublier que les différents conteurs, narrateurs, et leurs héritiers historiens sont souvent en butte à des informations fragmentaires qu'ils doivent compléter, par exemple sous la pression d'un auditoire exigeant. Il est donc tentant de compléter certains épisodes de la vie des grands hommes par d'autres plus ou moins romancés.
Par exemple : les évangiles apocryphes, qui complétaient la vie de Jésus fournie par les évangiles canoniques par le développement d'épisodes de sa vie (l'enfance, le passage aux Enfers) ou celui d'autres personnages (Joseph, Marie...).
Je pense aussi au fameux geste du pouce renversé fatal aux gladiateurs. Comme les textes ne sont pas précis sur le geste, une investigation a montré que la seule source représentant ce geste était... un tableau pompier du XIXe siècle !