Rappelons qu'une dynastie ne se confond pas avec une nation, cette dernière étant un concept récent. Les nobles ne se considèrent pas forcément de tels ou tels pays, et n'ont pas à suivre les directives de leur roi - si celui-ci n'a rien à proposer en échange.
Ceci dit, il est concevable qu'un souverain espère beaucoup d'une telle alliance, mais ce sera sur le long terme : en produisant des héritiers, ceux-ci pourront s'élever dans la hiérarchie, et peut-être régner, ce qui pourra faciliter les relations entre souverains, voire ouvrir la voie à une union de couronne entre deux royaumes. À la suite du mariage d'Anne d'Autriche, les familles des Bourbons et des Habsbourgs étaient liées. En désignant Philippe d'Anjou comme successeur, Charles II d'Espagne a fait caresser à Louis XIV l'espoir d'unifier l'Espagne et la France :
"Il n'y a plus de Pyrénées." La Guerre de Succession d'Espagne est venue rappeler à point nommé au bon roi Louis que les mariages dynastiques ne sont pas seuls à dicter l'équilibre des forces.