@ Alain.g
Alain.g a écrit :
1/ De nombreux historiens regrettent que cette loi ne vise pas tous les esclavagismes car la souffrance des noirs africains ne s'arrête pas à la nationalité des oppresseurs. Ne stigmatiser que l'europe est anorma, partiall et injuste.
J'ai déjà répondu à ça. Il ne s'agit pas de stigmatiser l'Europe mais jusqu'à preuve du contraire, la République française et l'éducation nationale qui la prolonge ne sont "responsable" que de l'histoire de France. Et encore une fois ça ne veut pas dire que les autres traites sont moins pires mais ça doit pas être des excuses commode. A moins que je me trompe, les Allemands lorsqu'il parlent de la seconde guerre mondiale, ils ne se dédouanent pas en parlant de l'Italie de Mussolini. Ici c'est pareille, les autres traites ne doivent pas être une excuse et ce n'est pas une stigmatisation de reconnaître
son histoire. On parle de la France et son rapport à l'esclavage. Ce serais bien comique que la France au nom du monde fasse ce travail de mémoire sur l'ensemble de l'histoire de l'esclavage. Elle doit d'abord s'occuper de sa propre histoire et l'assumer. C'est le meilleur exemple à donner pour ne pas se retrouver la seul à dénoncer son passer esclavagiste.
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2/ Des chercheurs ont établi que les deux traites musulmanes par le Sahara et par l'est africain ont touché plus de personnes que la traite européenne accomplie avec le soutien de rois africains. Il n'y a plus de débats sur les chiffres. Au maximum, les contradicteurs ont plaidé l'égalité des chiffres.
Visiblement nous ne sommes pas d'accord sur ce point. On estime que la traite atlantique à touchée entre 14 millions et 18 millions de personnes. La traite saharienne est estimée à 4 Million dont bizarrement 1,8 million au 19ème alors qu'au siècle précédent il était de 700 000.
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3/ L'europe a eu le mérite n' ayant pas inventé la traite des noirs d'être la première et en fait la seule civilisation a décider l'abolition de la traite dès le milieu du 19è siècle et malgré la réticence des Etats arabes, qui ne s'inclineront que par la force et la volonté de l'occident, au 20è siècle.
Désolé Alain mais c'est faux et même archifaux.
D'ailleurs, Alain, je ne connais pas un seul Etats arabes indépendants avant 1945... Pas plus de trois pays Arabes ayant un Etat avant 1920, sachant que les trois premiers ne sont pas indépendants. Puisqu'on parle de la traite en Afrique, je vous rappelle que dès le 19ème siècle l'ensemble du monde arabe sur le continent africain est sous domination européenne. A qui incombe la responsabilité dans ce cas-là si ce n'est aux Etats européens qui dominent ces pays là?
En conclusions vous reprochez à des Etats arabes inexistant au 19ème et des pays dominés par l'Europe de ne pas avoir abolit la traite et l'esclavage. C'est un peu facile de juger l'action de pays qui au départ ne sont pas libres.
Enfin, l'idée selon laquelle l'Europe aurait forcer les autres pays à abolir l'esclave et la traite qui va avec est, on le sait depuis longtemps, un faux prétexte pour déclencher des guerres coloniales. Dans cet argument mission civilisatrice. Contrairement à ce que disait la propagande coloniale, organisée par les Etats Européens, on n'a pas chercher à l'éliminer.
Je reviens sur la traite par l'Europe. Tout comme l'esclavage, la traite n'a pas prit fin au 19ème siècle mais bien au 20ème et pas forcement du fait de la volonté de l'Europe...
C'est par loi du 11 Avril 1946 que le travaille forcé est interdit. Le travail n'étant que le prolongement de l'esclavage dans les colonie.
Le colonel Mangin, auteur de la Force Noire, encourageait au recrutement des soldats indigène pour aligné des effectifs égaux à l'Allemagne. Je vous laisse imaginer les méthode de recrutement qui tourne aux chasses à l'homme.
De 1881 à 1991 on trouve au Sénégal quatorze "village de liberté". Conçut par Gallieni et Archinard, ce sont des lieu où des esclaves sont racheter aux traficans africains.
Paul Vigné d'Octon décrit cette véritable traite, soigneusement cachée comme beaucoup de chose par la propagande coloniale. Les administrateurs et militaires français en Afrique, recevaient des ordres pour recruter un certains nombre d'hommes et des sommes d'argent importantes pour cette fin. On y admet les caravanier marchands d'esclaves. Loin de faire disparaitre cette pratique dans les pays qu'elle domine, la France a été le véritable moteur de ce système. On appellera plus ça de la traite, mais un "acte de libération de l'esclave" qu'on appelle par euphémisme "engagé".
Si ça c'est pas de la traite...
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L'occident reconnait sa culpabilité mais n'admet plus d'être seule mise en cause dans la traite des noirs et la traite en général, c'est en celà que la loi Taubira est contestée de plus en plus.
Cette loi n'est pas un fait de l'Occident mais de la France. Et a vrai dire on peut douter vraiment que la France reconnaît sa responsabilité puisque beaucoup sur ce sujet ne peuvent s'empêcher directement de relativiser les faits en rappelant les autres traites. Bien sûr que la France n'est pas la seule coupable mais il serait bon qu'elle admette d'abords son histoire sans chercher à se disculper.
Je trouve, Alain, plus judicieux et plus responsable de parler ce qui a été fait par la France dans ce domaine. Sans chercher d'excuse. Néanmoins en contextualisant cette partie de notre histoire.
Mais de rappeler aussi que la Révolution a abolit l'esclavage bien avant tout le monde. Qu'elle en est même arrivé à admettre que son empire colonial, certes réduit à Saint-Domingue, n'avait plus aucune légitimité et raison d'être. Laisser par conséquent Saint-Domingue prendre son indépendance. Jusqu'à Napoléon. Rappeler les combats d'hommes comme l'abbé Grégoire qui de la Révolution à la fin ce siècle s'est battu contre l'esclavage et à dénoncer la traite illégale mais consentit. Rappeler le nom d'hommes comme Felicien Challaye.
Ca c'est rétablir une vérité historique en parlant du condamnable comme de l'admirable. Pas ne se rabattant sur l'histoire coloniale arabo-musulmane. En parlant du sujet dans sa totalité, pas en faisant des hors sujet.
Bien à vous
N.T: Je vous donne quelques sources intéressantes sur le sujet
:
Marianne et les colonies, par Gilles Manceron. Je vous le recommande.
Une conférence de Pierre Serna sur la question.