Jean R a écrit :
Geopolis a écrit :
1. L'unique différence entre des servitudes, des déportations, des emprisonnements et l'esclavage se résume à l'appropriation et, lorsqu'on ne capture pas, à "l'achat-vente", une transaction commerciale. Pour le reste, les souffrances dues aux contraintes, aux déplacements et à la privation de liberté sont les mêmes.
Je regrette, je ne peux pas accepter ça. Si par exemple, pour vous, être privé de tout ce qui dépasse (avec des souffrances atroces et une mortalité de plus de 50% dans l'opération), ou seulement des testicules (les deux se sont faits) ou rester entier, c'est équivalent...
C'est ainsi. C'est
équivalent parce que la souffrance (et la mortalité) des servitudes, déportations, captivités est équivalente à celle de l'esclavage, et l'esclavage fait objectivement souffrir (et mourir) en ce qu'il comporte des servitudes, déportations et captivités. (Pensez simplement au servage, aux déplacements forcés de populations, à tous les internements politiques...) L'esclavage, c'est ce que j'ai dit plus l'appropriation, cette dernière ne tuant pas en soi par ailleurs.
Jean R a écrit :
A Athènes il y avait de grands chantiers et des exploitations minières importantes, et des galères (dont les rameurs n'étaient pas toujours esclaves, mais besoin de main d'oeuvre quand même). Pas en Afrique noire autant que je sache.
Mais qu'en savez-vous ? Ce n'est pas parce que vous l'ignorez qu'ils n'avaient pas de palais, de domaines agricoles et de mines. Et ils en avaient. Et comme un autre intervenant, je pense que les tâches domestiques employait un grand nombre d'esclaves, comme dans l'Antiquité européenne ou en Orient. En Afrique actuelle, les esclaves sont serviteurs à domicile (comme, d'après quelques faits divers, dans certains appartements franciliens) ou bossent dans les exploitations agricoles. Un petit siècle de colonisation n'a pas empêché certaines habitudes de revenir le long du golfe de Guinée.
Procurez-vous un bon ouvrage sur la traite africaine et informez-vous.
Jean R a écrit :
Puisqu'on ne semble pas se ruer sur mon lien, je donne le point de vue de Tidiane Ndiaye (manifestement intéressé et orienté, il s'agit donc d'un universitaire sénégalais qui ne ménage pas l'Islam, mais s'il y a des données objectives qui le réfutent je demande à les voir...) :
Citer :
De temps immémoriaux, un système de servage sévissait en Afrique. Mais il n'avait rien de commun, en but et en proportion, avec celui des "visiteurs" arabo-musulmans. Le servage, dans les sociétés lignagères africaines, était différent de l'esclavage antique parce que le captif y était intégré à la famille. Il avait le statut d'un adopté, voire d'un "parent". Il n'était pas comparable à un "automate" au sens grec, ni à un "bien" au sens romain ou une "chose mobilière" au sens français. Il jouissait de droits civiques et de droits de propriété... (p31)
Affirmer que les Arabo-Musulmans - et après eux les négriers européens - n'avaient fait qu'imiter des pratiques déjà en cours avant leur arrivée, en armant tout simplement les bras, est une grossière contrevérité. Les système de servage préexistant en Afrique noire n'a fourni que des prises que les négriers arabes ont été les premiers à exploiter de façon inhumaine et bestiale, par mépris des peuples noirs. (p38)
Dommage qu'il fasse l'impasse sur les témoignages actuels, où les esclaves sont adoptés comme Cendrillon ou Cosette, avec coups, violences, insultes, humiliations, privations, viols... Ca ressemble aussi à certains témoignages d'enfants français placés dans d'ignobles familles d'accueil.
Jean R a écrit :
N'y aurait-il pas comme un besoin, conscient ou non, de "dédouaner" les autres traites ?
Les seules traites "dédouannées" sont les traites oubliées ou
minimisées par une société qui prétend condamner l'esclavage comme crime contre l'humanité.