calade a écrit :
Il me semble à moi aussi que ce concept est lié au siècle qui l'a vu naître. Il correspond à "l'ère des masses".
Je me suis permis d'extraire ce commentaire des tous premiers messages du sujet (p.1), car il me semble bien résumer les derniers échanges sur la temporalisation du concept de
totalitarisme.
Pédro a écrit :
Parler de totalitarisme dans les sociétés et les empires anciens pose avant tout le problème des moyens et des intentions. Dans les régimes anciens il est tout à fait normal que le souverain soit considéré comme supérieur aux autres êtres. Il possède obligatoirement une charge religieuse qui est partagé pour une moindre part par certains aristocrates de hauts rangs (patriciens à Rome par exemple). Dans un cas de république ou de système démocratique, le magistrat est systématiquement un prêtre qui participe aux liturgies classiques. L'empereur à Rome qui est divus, semblable aux dieux pourrait-on dire ne voit que son numen (sa force créatrice) et son génie (ce dont il procède) être déifié.
Cet autre commentaire, plus loin (p. 2) apporte quelques éclaircissements sur la confusion à ne pas commettre dans le cas de l'étude des régimes politiques de l'Antiquité.
Duc de Raguse a écrit :
Pour qu'un Etat soit totalitaire, il faut pour commencer qu'il puisse véhiculer son idéologie aux masses. La question se pose : quand entrent-elles dans la vie politique et publique ? Au XXème siècle, non ?
Plus loin (p. 3), encore, Duc de Raguse a souligné la question de l'évolution des techniques.
Je souligne la page, car ces éléments ont été soulignés une énième fois par moi-même puis par Pédro (à la page 13 pour nos deux interventions) depuis votre relance du sujet.
Jadis a écrit :
Les éléments politiques et sociologiques (et les modalités d'expression de l'Etat), qui sont l'essence de ce concept, ne peuvent être appliqués à d'autres époques, pour des raisons multiples (philosophiques et techniques).
Pédro a écrit :
Dans des sociétés sans médias de masse, sans grands effectifs de police, sans capacité de surveiller ses "marges au sens large du terme faire naitre un contrôle des population aussi étroit que dans le régime hitlérien est tout bonnement impensable. Je viens de lire L'année des quatre empereur de Pierre Cosme ; c'est un travail précieux pour comprendre la lenteur de la communication et l'impuissance du leader politique d'avoir la capacité physique de contrôler son espace. En somme ce n'est pas parce que vous avez apparemment de bonne conditions philosophiques que vous aurez de quoi les mettre en application.
Phocas a écrit :
Pour la Révolution, ne restons-nous pas sur une dictature qui dans sa conception antique garde une dimension légale, institutionnelle et aussi transitoire? Il manque à Robespierre un dispositif de répression moderne et surtout une idéologie globalisante.
Même constat sur la période moderne, il manque des éléments pour une transposition de ce concept.
Phocas souligne, c'est le fondement de ce message général, le caractère technique (ici de répression) absent des autres époques.
Phocas a écrit :
Votre définition est celle de l'autoritarisme. Dans ce fil, il y a confusion entre dictature, autoritarisme et totalitarisme.
Dans une réponse qu'il vous adresse, à la page 4, Phocas met en avant cette confusion, qui est, à mon sens, l'origine de notre différend sur la question.