PaulRyckier a écrit :
Dans mon humble opinion, c'est plus que ça. C'est question d'hérédité et de "Reinheit des deutsches Blutes" (pureté du sang allemand) Et dans la doctrine nazie des races "Blut" (sang) avait un concept spécial propre au Nazisme.
http://www.wsg-hist.uni-linz.ac.at/ausc ... setze.htmlVolljude: au moins trois grandparents juifs.
Judischer mischling: un des deux grandparents juifs.
Halbjude: si entre les quatre grandparents deux Juifs.
Vierteljude: entre les grandparents un Juif.
Dans le texte allemand c'est encore plus compliqué, mais c'est seulement ici pour montrer en grandes lignes de quoi il s'agit.
Ca ne me semble pas du tout spécifique. Par exemple, ça me rappelle tout à fait le vocabulaire pour désigner les métis de colons et d'esclaves noirs dans les Amériques.
Sir Peter a écrit :
Je pense que le seul cas où il y a eu volonté exterminatrice, voilée d'ailleurs, c'est la déportation de tribus indiennes d'Amérique vers certaines "réserves"..."Un bon indien est un indien mort"était la pensée intime de beaucoupde gens surtout dans l'Ouest...
Quel manque de recul historique ! Ce genre de massacres est fréquent en Histoire.
Duc de Raguse a écrit :
Puisqu'on dresse artificiellement un parallèle entre la colonisation et la Shoah, je souhaite simplement rappeler que les premiers camps de concentration de l'Histoire ont été ouverts par les britanniques à l'encontre d'autres colons européens lors de la guerre des Boers.
Ces camps étant la première fois dans l'Histoire, à ma connaissance, où une population de vainqueurs diffère et reporte le massacre des familles des vaincus alors que l'élimination de ces familles constituent un enjeu majeur de la guerre. D'où cette interrogation crispante : le camp est-il le dernier rempart de la clémence avant le massacre ?
Celle-ci rejoint les remarques de Narduccio :
Narduccio a écrit :
Les camps de concentration sont une continuation qui se veut plus civilisée d'anciennes pratiques. [...] Il faudrait parfois se focaliser sur les différences plus que sur les convergences.
Alain.g a écrit :
Jefferson, je crois qu' il vous a été répondu que les adeptes de la colonisation occidentale, qui admettaient la supériorité de la race blanche sur les autres races, n'en déduisaient pas qu'il fallait exterminer mais bien le contraire.
En somme, c'est le même débat que pour la fessée : il y les tapes destinées à élever et celles destinées à démolir...
Jefferson a écrit :
Lindqvist se livre à une réflexion fort intéressante, et à mon sens assez nouvelle (pour ce que j'en sais, mais je suis loin d'être savant sur ce sujet) : selon lui, la Shoah est avant tout un processus original par le fait qu'il se déroule sur le sol européen, et que le génocide, le massacre de masse, prend pour cible une population établie sur le continent. Evidemment, le procédé "industriel" dans la liquidation de tout un peuple est fondamentalement nouveau, nul ne le nie
... La mécanisation et l'industrialisation sont alors nouvelles en toute chose.
Jefferson a écrit :
mais dans le fond, la Shoah ne serait qu'une extension des pratiques génocidaires héritées du siècle précédent.
[...]
Selon Lidqvist, les nazis sont les héritiers des théoriciens anglais du XIXème siècle, qui ont établi la supériorité de la race blanche sur les peuples indigènes d'Afrique, et se sont livrés sur le continent africain à des massacres de masse.
Le maillon faible de la réflexion commence ici : de quels massacres parle-t-on ? En quoi sont-ils liés au racisme ?
Jefferson a écrit :
Selon lui, le massacre de "races inférieures", fondé sur des idéologies racistes était une invention essentiellement anglaise au cours du XIXe siècle.
1. Le racisme et la xénophobie sont largement répandus dans l'Histoire et la géographie. L'Histoire de la Chine en est largement plus imbibée que celle de l'Europe, où les féodalités et les seigneuries ont longtemps dominé et brassé les nations et les ethnies.
2. La sociobiologie qui fonde le racisme n'est pas uniquement anglaise mais trouve des foyers très motivés dans de nombreuses capitales européennes (Paris, Berlin, Rome...) de nations en essor.
Jefferson a écrit :
En d'autres termes, sans les massacres de masse du XIXème (Afrique, donc, mais on peut aussi songer aux Amérindiens, aux aborigènes d'Australie), le XXème siècle n'aurait peut-être pas été le siècle des génocides.
On revient sur la méconnaissance des grands massacres précédents. Quels massacres les Anglais ou les Britanniques ont-ils commis en Afrique et en Amérique, au XIXe siècle ou même avant ? Quant aux Aborigènes, c'étaient eux ou les colons. L'unique massacre, de surcroît génocide objectif, décidé par des autorités sous souveraineté britannique est celui, peu célèbre, des Tasmaniens.
Jefferson a écrit :
Je me demandais ce que vous en pensiez.
Une vision superficielle de l'histoire mène à une interprétation hâtive et erronée, c'est comme ces syndicalistes convaincus que les luttes sociales ont permis d'obtenir les acquis sociaux, mais Proust l'écrit mieux encore et sur tout sujet :
"les paradoxes d'aujourd'hui sont les préjugés de demain".