crazystory a écrit :
Mais l'aspect intéressant, pour les débuts du christianisme, est la croyance en la proximité de l'événement. A partir du moment où on mettait en avant le caractère suprahumain de Jésus, on ne pouvait pas mettre en doute ses paroles l'annonçant pour un délai proche. Mais en quelques décennies, il a fallu réviser la doctrine et admettre qu'on n'avait pas bien compris les dites paroles. Je crois bien (de mémoire) que c'est Pierre qui, le premier, a fait cet aggiornamento de la doctrine.
Il faut que vous soyez plus précis … avec exemples à l’appui … avant de tirer vos conclusions … bon, à votre décharge, ce n’est pas simple.
Par exemple à l’appui de votre thèse vous mentionnez : «
ceci arrivera avant que cette génération ne soit passée » … je suppose que vous faites référence à Mt (24,34) qui dit : « …
cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées ».
De quoi parle Jésus à ce propos …
a) «
toutes ces choses » … désignent celles dont Jésus fait référence en Mt (24,29-33) qui se poursuit au (V 36) … c-à-d sa dernière venue pour le Jugement final.
La question est donc … comment Jésus peut-il faire une telle annonce, comme devant s’accomplir, dans «
cette génération » durant donc le vivant de «
cette génération » ???
b) diverses interprétations ont été émises donnant un sens à «
génération » notamment avec le sens … de la «
race humaine », de la «
[i] nation juive [/i]», de «
l’Eglise », de la «
création » etc etc … ceci ne saurait être valable voir notamment le sens qu’en donne Lc (11,50,51).
c) un autre sens à été donné à ce verset qui tout en conservant la bonne définition de «
génération » … place «
l’accomplissement » à son début … en ce sens que «
cette génération » n’en verra que les premiers signes qui devraient donc se poursuivre au-delà d’elle.
Mais ceci n’est pas valable au regard de la clarté des annonces de Jésus contenue dans le «
toutes ces choses ».
d) il reste donc, ce que vous faites, d’attribuer à Jésus … comme un Témoin de Jéhovah avant l’heure … de confondre l’époque de son retour avec la ruine imminente de Jérusalem.
Mais cette interprétation n’est pas recevable en effet Jésus ne pouvant faire une telle erreur … dont une des causes aurait été de tromper ses propres disciples … l’autre hypothèse serait donc que ses propos auraient été mal interprétés par ses mêmes disciples.
Comment Jésus aurait’il peut se tromper ainsi le mettant directement en contradiction avec lui-même … car comment, dans ce cas, concilier ces paroles avec les catastrophes qu’il pointe dans l’avenir … le V6 faisant mention de : «
ce n’est pas la fin » … comment aussi admettre, avant le destruction même de Jérusalem, que : «
l’Evangile du royaume sera prêché à toutes la terre » (V14) … qu’elle contradiction aussi avec la déclaration que seul le Père connaît le temps de son retour (V36) … et que ce même retour aura lieu «
aussitôt après » la ruine de Jérusalem !!!
Mais si ce n’est le Christ qui se serait trompé pouvons nous pour autant attribuer cette erreur aux Evangélistes … car le V34 ne peut se rapporter qu’à la destruction de Jérusalem et à la ruine de la théocratie … et non au retour du Christ … la conclusion coule de source que
ce verset est ici hors de sa place … nous ne pouvons, ttfois, escamoter, pour diverses raisons, que les apôtres eux-mêmes attendaient/souhaitaient le retour du Christ de leur vivant (voir : I Thess 4,15-17 ; I Cor 15,51) … mais ceci ne peut être invoqué ici car même les espérances de l’Eglise primitive ne peuvent être attribuées à Jésus lui-même en tant qu’il avait laissé ses disciples dans l’ignorance du jour et de l’heure de son retour … afin justement de les maintenir dans la vigilance.
Et quand bien même que l’on soulève que ceci n’est pas valable … par le fait que l’on retrouve la même « erreur » chez Lc et Mc … nous pouvons en déduire que les différents Evangélistes ont puisé à la même source entraînant la même confusion … en rejetant une telle hypothèse on se trouve en présence d’une difficulté que nous ne saurions résoudre ... et qu'il serait mal venue d'en faire des interprétations personnelles.
Cordialement, Epsilon