Epsilon a écrit :
La perte du Bassin méditerranéen par les Grecs au profit des Romains … a eu pour conséquence la fuite des savants Grecs vers Alexandrie … ce qui amena, avec le temps, le déclin et la perte de créativité de l’esprit scientifique dans la Grèce antique … sans pour autant qu’il soit remplacé par Rome.
C'est du roman votre truc... Vous avez un auteur auquel rattacher votre scénario ? Enfin pour votre information l'Egypte sera romaine de -30 jusqu'à la chute de l'Empire Romain. Alors si on suit votre scénario, il convient de se poser la question de savoir où les savants grecs ont fui après -30. Mystère...
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Ce mouvement pris une ampleur décisive à partir du moment ou l’empereur Justinien en 529 ferme l’école d’Athènes en donnant pour cause qu’il jugeait ces savants trop païens … l’Eglise ne fait que lui emboîter le pas … c’est bien le signe de la fin de la civilisation antique.
Il convient quand même se signaler que cela suppose que les "savants" grecs étaient finalement restés en Grèce malgré les méchants romains. Maintenez vous toujours votre première proposition ?
Ceci dit vous faites peut-être allusion dans votre premier point à l'expulsion de Grèce de certains philosophes vers l'empire Sassanide suite à la fermeture de l'école d'Alexandrie. Ils reviendront pour votre information en 533 et refuseront de rester chez les sassanides. Ils iront s'installer dans la très théocratique Byzance.
Quant à savoir si leur présence aura eu une influence sur la philosophie qui surviendra à Bagdad ou Damas je serai curieux de le savoir. Ce n'est par exemple pas mentionné par Gutas et de plus je ne sais même pas si les travaux de
ces philosophes ont été traduits en arabe.
Enfin parler de la fin de la civilisation antique pour quelques philosophes c'est résumer la notion de civilisation à bien peu de chose...
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Sans compter qu’au milieu du VII siècle la bibliothèque d’Alexandrie est incendiée.
Qu'on imputera difficilement aux chrétiens pour le coup... De plus on n'est même pas sur que cette "destruction" ait eu lieu. Il y en eut bien pendant l'antiquité tardive mais comme auteurs j'aimerai avoir autre chose que Gibbons ou Le Bon à mettre sous la dent à ce sujet.
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Il est notoire que la période, en gros, du VI au XI siècle est qualifiée « d’obscure/désordre » … au sens ou la civilisation grecque, notamment dans sa tradition scientifique, semble être complètement disparue …
30 ans de retard en terme d'historiographie mon cher Espilon. Il vous faudrait revenir à des lectures plus actuelles.
Certes la recherche scientifique n'est absolument pas la priorité de la période mais on continue bien à enseigner les arts dit libéraux là on on peut avec que l'on a.
Par contre le retour vers le grec dont la connaissance avait sérieusement décliné, pas pour des raisons religieuse n'en déplaise à certains, mais tout simplement car les réseaux d'échanges ont subis de plein fouet la chute de l'Empire Romain dans ce qui sera la future chrétienté latine. De plus on parle ici de la région qui deviendra la France et l'Allemagne... Est ce la même chose dans ce qui sera l'Italie ?
Enfin, la réintroduction de la connaissance du grec et de l'hébreu sera le fait de moines (des religieux catholiques pour vous éviter de longues recherches...) en provenance d'Irlande. Pourquoi ? Car cette région d'Europe n'a pas subi l'instabilité politique continentale... Tout simplement...
Par contre vous apprendrez que circulent bien avant les traductions via l'arabe des textes d'Aristote des traductions directes du grec vers le latin. Elles sont suffisamment répandue et connue pour que les philosophes de l'époque les demandent pour travailler tel Jean de Salisbury.
Ces simples traductions démontrent plusieurs choses :
- Des textes d'Aristotes en Europe avant Tolède et certains textes grecs connus des européens sont inconnus des arabes ;
- La réintroduction du grec ne doit rien au monde Arabe, pour ne rien dire de l'hébreu ;
- L'intérêt pour la philosophie antique pré existe aux traductions andalouses. Si les européens vont faire traduire les texte à Tolède c'est qu'ils cherchent quelque chose. Ils n'ont pas fait traduire tout Averroès pour ensuite y découvrir Aristote. Ils n'ont traduit que les œuvres philosophiques d'Averroès car ce type de travaux qui les intéressaient et on peut même souligner l'ouverture d'esprit des européens qui ont fait traduire Averroès. Ils en font même une référence le Moyen Âge durant. On cherche encore St Thomas d’Aquin en arabe...
- On peut effectuer la même démonstration pour les textes scientifiques...
Au plaisir de discuter avec vous de cela plus avant.