Epsilon a écrit :
Isidore a écrit :
Attention nombre des traducteurs du grecque vers l'arabe sont arabes par contre il est vrai qu'ils ne sont pas musulmans dans leur quasi totalité. Mais il me semble qu'ils sont bien arabes.
Effectivement ... et d'un point de vue chronologique il est évident que les "
musulmans" rejoignent ce processus de traduction après les chrétiens notamment de langue syriaque. C'est ainsi qu’après l'école d'Edesse qui sera détruite en 489 pour être remplacée par celle de Nisibe ... nous trouvons l'école de
BagdadTout cela donc bien avant l'Espagne.
Avant de fermer la parenthèse des traducteurs, voici un point précis de Bernard Lewis dans l'excellent "les arabes dans l'histoire" sur les traducteurs de Bagdad:
" Des écoles grecques avaient survécues en Alexandrie, à Antioche et ailleurs ..
Ce travail de traduction commença sous les Omeyades avec des ouvrages grecs et cooptes sur la chimie. Sous le khalifat d'Umar II, un juif de Bassohra nommé .. traduisit des livres médicaux syriaques, jetant ainsi les fondements de la science médicale arabe. Les traducteurs étaient
habituellement des chrétiens et des juifs syriens pour la plupart. ... Ce travail de traduction fut organisé et encouragé sous les Abassides. La plus grande période fut le 9è siècle et particulièrement le règne de D'al-Ma'mun qui établit à Bagdad une école de traduction... Un des traducteurs les plus remarquables fut Hunayn ibn ishaqn un docteur chrétien qui traduisit .. Gallien .. Hippocrate. "
Concernant " la résonance éventuelle des textes chrétiens d'Orient chez les chrétiens d'Occident ", je n'ai jamais rien lu de positif sur le sujet et ai même appris que la chrétienté d'occident a toujours ignoré et s'est méfiée des chrétiens de Byzance, ne serait-ce que parce qu'elle savait que Constantinople s' était réclamée de la suprématie impériale de l'empire romain, prétendant controler la papauté. A plusieurs reprises Byzance occupera une partie de l'Italie et pendant 150 ans Rome aura des papes grecs (J. Heers).
Tout ce qui venait de Constantinople était donc rejeté. Le schisme de 1056 n'étonne pas, ni le comportement des croisés à Constantinople qu'ils saccageront. Quand Constantinople appelle à l'aide en 1456, il n'y eut pas de réponse de la chrétienté, que des initiatives individuelles.
On peut donc douter que des écrits d'orient aient eu une résonance chez les chrétiens d'occident, l'inverse était également vrai.
Et pourtant l'orient a été le berceau du christianisme !
Mais il y a peut-être des éléments en sens inverse ?