Bonjour,

Je ne savais pas exactement où poster ma question, j'espère que je ne fais pas d'erreurs en la postant ici. A priori, je ne pense pas que cette question ait déjà été traitée...

J'aimerais savoir quels sont les emblèmes personnels des rois et reines de France ? Je sais par exemple, que Louis XII avait le porc-épic ou François Ier la salamandre... Mais j'aimerais connaitre ceux des autres rois et reines ou au moins où les chercher.

Pour le moment voilà ce que j'ai : (par contre, pour les sources, je sais que ça ne fait pas très sérieux mais je ne les ai pas relevées, étant donné que j'ai glané ces informations sur internet, dans divers sites)

Clovis : lys ou plutôt iris jaune
Childéric : abeille
Charles VI : paon faisant la roue, cerf ailé (apparemment lion, cosse de genêt également)
Charles VIII : cerf
Louis XII : porc-épic
Anne de Bretagne : hermine
François Ier : salamandre
Claude de France : cygne
Henri II : croissant de lune (celui de Diane de Poitiers en tout cas mais le sien ?)
Henri III : trois couronnes
Henri IV : une épée nue et deux couronnes
Louis XIV : soleil
Napoléon Ier : aigle

Merci d'avance pour vos réponses.

Pour les rois francs que se soient le "lys" (franchement anachronique) ou les "abeilles" (probablement des cigales) ce sont des reconstructions a posteriori dont on se doute qu'ils ne les utilisaient pas, voire n'aurait jamais eu l'idée de le faire.

Comme le bas moyen-âge et les époques directement postérieures utilisent souvent le blason et le symbole, n'importe quel personnage historique (voire des concepts) s'est vu doté d'un symbole. Clovis, Jésus, Enée, Moïse...

On a en fait assez peu d'indices sur les symboles utilisés par les mérovingiens. Il est probable qu'ils aient utilisé des symboles chrétiens ou romains à l'image de leurs voisins.

A ma connaissance, le premier symbole contemporain (bien que la mosaïque fut exécutée à la Renaissance, elle serait une copie d'une mosaïque du IX) donné à un roi franc est l'étendard que Saint-Pierre donne à Charlemagne sur une mosaïque du Latran.


Evidemment juste à coté, la même bannière est donné à Constantin. Bien qu'on puisse se poser la question de son utilisation (sur d'autres documents, les cavaliers francs semblent utiliser le dragon romain, encore qu'il puisse s'agir d'une représentation "à l'antique" donc peu représentative de la situation réelle), cela me semble s'approcher le plus d'un emblème personnel.

Merci pour votre réponse. Effectivement, je me doute bien que cette histoire d'emblèmes pour les rois mérovingiens et carolingiens, ne va pas être très pertinente mais pour ce qui est des Capétiens et après, je pensais que c'était plus "facile" ! En tout cas, Louis XII et François Ier ont "abusé" de leur emblème personnel.

Je ne dirais pas "abusé"... C'est sûr qu'aujourd'hui, cet engouement pour les emblèmes est assez difficile à comprendre.

IL y a longtemps, dans le cadre de ma formation de germaniste (donc rien à voir avec l'histoire, a priori), j'ai eu toute une session de cours de littérature sur Goethe et sa poésie. Notre prof nous a fait tout un cours sur les niveaux de sens et d'interprétation, etc., etc., et... sur les emblèmes, car Goethe en utilisait beaucoup dans sa poésie, de façon écrite. Il nous a expliqué que pour les gens de Moyen Âge, de la Renaissance et de l'Ancien Régime, l'emblème (et par extension, les blasons et les armoiries) étaient un véritable langage "visuel" compris par tous, du plus misérable gueux jusqu'au sommet de la pyramide sociale, à plus forte raison dans un monde où 90% de la population est analphabète. Pour faire une comparaison, je dirais que, dans le même état d'esprit, nous avons la signalisation routière (qui est toutefois moins développée). Ce langage des emblèmes s'est mis en place assez tôt, mais certainement pas sous les Mérovingiens, plutôt vers le début de la féodalité, vers le Xe siècle grosso modo et s'est étoffé au fil du temps. Il concerne bien entendu les souverains, mais aussi les familles aristocratiques, l'art religieux et même le peuple dans une certaine mesure avec les surnoms et les enseignes de maisons. Choisir un emblème pour un roi n'est donc pas anodin (de même que le surnom qui lui est attribué), mais rien ne l'empêche de changer en cours de route.

Mon exemple ne concernera pas un roi, la majorité des exemples ayant été donnés. Valentine de Milan, vers la fin de sa vie et après l'assassinat de son époux, Louis d'Orléans, par les sbires de Jean Sans Peur, adopta pour emblème une chantepleure (un genre d'arrosoir médiéval) ainsi que la devise "rien ne m'est plus, plus rien ne m'est". Tout cela fut gravé sur son tombeau quand elle fut inhumée au couvent des Cordeliers, à Blois (couvent hélas détruit par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale et par la municipalité suivante qui prit le parti de ne pas procéder à une restauration).