Bonjour,

Connaissez-vous de grands dirigeants dans l'histoire qui ont volontairement choisis de vivre une vie austère pour être en accord avec leur éthique ? Pourquoi ce choix ? Cela a-t-il permis d'asseoir leur pouvoir ou leur image de dirigeant ?

J'ai deux exemples célèbres en tête : Saint Louis vis à vis de sa foi chrétienne, et Saladin qui selon Anne-Marie Eddé considérait qu'une vie trop confortable ramollissait l'esprit et le corps, tout en allant à l'encontre de ses principes : le chef doit montrer l'exemple. Gandhi aussi qui vivait très modestement et fabriquait lui même ses vêtements.

Avez-vous d'autres exemples qui vous ont marqués de ce point de vue ?

On peut y joindre l'empereur Marc Aurèle et son émule tardif Julien. Pour le second nous avons des descriptions de sa mise, de son souper avec les soldats, de ses choix de paillasses... tout est pour le moins spartiate.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Il y en a sans doute qui ont lié implicitement leur investissement dans la "chose publique" avec un détachement des biens matériels (fortune) et/ou de la sensualité (sexualité entre autre). Pour des questions religieuses ou non. Me viennent à l'esprit (entre autres) Frederic II, Robespierre et Salazar.

Pour les contemporains, Robert Schuman.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

Je pense à Ghandi.

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

Un cas particulier, le grand Charles-Quint après avoir imposé sa volonté en europe et dans le monde, se retire dans un monastère.
En Allemagne, le Roi-sergent, père de Frédéric, vivant sous la tente avec ses soldats.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Il y a Felipe Gonzalez, ancien premier ministre espagnol, qui était réputé avoir une vie frugale.
Et qui l'est toujours... (edit)

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« Étudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain. » Isidore de Séville

Clémenceau était assez austère, paraît-il... Plus en tout cas qu'un récent président de la République française !

William Henry Gates III qui lèguera 95% de sa fortune à sa fondation et ne laissera à ses enfants que 10 millions de dollars :
"Je ne pense pas, que ce serait bien que mes enfants, démarrent avec beaucoup d’argent."

Je pensais, moi aussi, à Marc-Aurèle, mais comment expliquer son choix de refuser le faste ?


Par curiosité, pourriez-vous nous en dire plus sur cette simplicité de vie de Salazar ?


Il ne faut pas mélanger ascétisme de vie et héritage bienfaisant à l'égard des nécessiteux. Je n'ai jamais entendu parler de la pauvreté de vie du Bon Vieux Bill. En outre, la question son héritage dépasse les limites chronologiques du forum.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Ne serait-ce pas en lien avec ses convictions philosophiques?

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Comme disaient les Kennedy, "faut pas se laisser abattre"

Et puisque je ne peux plus éditer le message, Voici un extrait des Pensées de Marc-Aurèle, livre X:
"A la Nature qui donne tout et qui reprend tout, l'homme instruit et consciencieux dit: "Donne ce que tu veux; reprends ce que tu veux." Et il le dit sans rudesse, mais seulement par obéissance et par amour pour elle."

Il parle bien entendu de la vie en premier lieu. Mais au fil de sa lecture, un peu comme chez les épicuriens, on comprend qu'il prône une vie simple, "en accord avec la nature", où le sage se contente de ce qu'il a, sans chercher les fastes et la richesse car ce sont des éléments qui ne durent pas "Fixe ton attention sur chacun de ces objets; vois-le déjà se dissoudre, se modifier, se gâter en quelque sorte ou se dissiper, ou mourir selon le monde qui lui est naturel."

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Comme disaient les Kennedy, "faut pas se laisser abattre"

Marc Aurèle est à la fois dépositaire de la culture stoïcienne, qui n'a jamais regardé le luxe avec bienveillance, et de la tradition romaine qui exalte elle aussi les valeurs de simplicité. Julien ira encore plus loin en partageant le quotidien de la troupe, mais il ne faisais pas là non plus oeuvre novatrice ; les vieilles valeurs républicaines exaltaient aussi l'exemple devant provenir du chef irradiant parmi ses soldats. Ce qui dénote surtout chez ces deux hommes c'est la rigueur de leur engagement, pas les valeurs qu'ils mettent en avant.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Belle phrase à méditer. Je ne savais pas que Marc Aurèle vivait simplement, il faut que je me renseigne davantage. Comme le dit Pedro, c'est une manière d'être fidèle à une éthique (ici philosophique) et d'être exemplaire.

La philosophie antique est de toute façon à comprendre non seulement comme un système de pensée mais bien comme un mode de vie. Quand on se disait philosophe et qu'on avait un tant soit peu d'intégrité on calquait alors sa vie sur les préceptes de la secte que l'on désirait suivre. Dans le cas de Marc Aurèle on peut suivre dans ses Pensées cette volonté de détachement par rapport aux futilités de la matière qui n'est certainement pas resté qu'un vain mot.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.