PAC a écrit :
La portée de l'invention de l'écriture qui débute l'Antiquité ne peut tout de même pas être considérée comme limité. De même que la découverte de l'Amérique qui elle débute l'époque moderne.
Découverte de l'Amérique par qui ? Les amérindiens la connaissaient depuis longtemps. Et, sans doute, quelques vikings y avaient posé le pied. Et les asiatiques n'en ont pas eu grand chose à faire. Et les européens non plus, d'ailleurs, pendant quelques décennies. Bref, vous le comprenez, j'ai du mal à voir en la découverte de l'Amérique par les européens un moment vraiment charnière de l'histoire.
PAC a écrit :
En revanche, la prise de Rome par les Wisigoths, si bien sûr. Ça n'a pas du trop troubler les chinois.
La découverte de l'Amérique par Colomb non plus, hein...
Et vous me direz que rétrospectivement, ça a plus d'importance, car les états unis sont aujourd'hui la première puissance. Peut être, mais peut ont juger de la portée d'un événement par ses conséquences plus de 500 ans après ?
PAC a écrit :
A vous lire, comme on ne peut pas diviser l'Histoire du monde en périodes (puisque ça serait inutile, absurde et faux), le Moyen-âge n'a jamais existé, que se soit en Europe ou ailleurs, pas plus que l'Antiquité ou les autres. Moi je veux bien. C'est une idée intéressante à développer et elle clôturerait le débat
Pas tout à fait : on ne peut pas diviser l'histoire du monde en périodes UNIFIÉES. Aujourd'hui, et depuis moins d'un siècle, de part la vitesse a laquelle tout circule (informations, marchandises, hommes...), un événement à un bout du monde peut avoir des répercutions de l'autre coté de la planête. Ce n'est pas le cas pour toute la période antérieure. C'était là le but de mon exemple de la guerre de Cent ans : même une guerre aussi importante et longue que celle-ci n'a finalement concerné qu'une partie limitée de l'Europe. Les autres parties du mondes n'en ont subi aucune répercussion : qui songerait à faire un article sur "La Chine au temps de la guerre de Cent ans, de 1337 à 1453" ? Cela n'aurait aucun sens !
Ainsi, donc, essayer de faire des grandes périodes uniques pour l'ensemble du monde est vain et anti-scientifique : un historien qui travaillerais sur la France médiévale en prenant comme bornes chronologiques celles des dynasties chinoises serait dans l'erreur.
En revanche, pour des zones plus limitées, des grandes périodes peuvent être dégagées. Cependant, il faut être conscient des grandes faiblesse de tels raisonnement :
Déjà, il faut voir la difficulté de mettre des bornes chronologiques. Sur quoi se fonder : sur des événements dont on connait aujourd'hui l'importance mais qui n'ont, pour les contemporains, qu'une portée limitée (comme la déposition de Romulus Augustule) ? Ou sur des fait qui ont alors marqué les esprits mais qu'aujourd'hui on juge moins important (comme la renaissance, qui est plus une volonté des contemporains qu'une réelle borne chronologique) ?
De plus, il faut comprendre que ces bornes chronologiques sont TOUJOURS arbitraires, et que les gens qui vivent ces événement ne sont jamais conscient de vivre ce changement : 1939-1945 pourrait très bien être une de ses grandes bornes chronologiques, mais nous n'avons pas assez de recul pour dire : "Nous sommes entrés dans une nouvelle ère".
Pour être plus clair, l'histoire de l'humanité peut être comparée à la croissance chez un humain. On voit parfaitement la différence entre un enfant, un adulte, et un vieillard, de même que l'on voit la différence entre la Gaule Romaine, la France de Hugues Capet, celle de Louis XIV et celle d'aujourd'hui. Mais quand se passe le passage de l'age enfant à l'age adulte ? 18 ans ? Non, c'est le passage à la majorité légale, en France. Il est rare que l'on considère un garçon ou une fille de 18 ans comme un adulte. D'ailleurs, on a ajouté un "age intermédiaire", entre 13 ans (environ) et 18 ans (à la louche) nommé adolescence. Et de même, un adulte de 25 ans est-il le même qu'un adulte de 48 ans ? Non. Et a quel âge est-on vieux ? Et a quel âge n'est on plus un bébé ? Tout cela change énormément selon les gens. Certains placeront
rétrospectivement leur passage à l'âge adulte à une date précise (le bac, la première fois avec une fille ou un garçon, le premier boulot, le premier enfant, le mariage, etc...). D'autres verront plus cela comme une évolution, progressive, sans révolution, sans date précise.
Et si cela change complètement selon les individus, cela change encore plus selon les sociétés : on vieillit sans doute plus vite dans certains pays d’Afrique que dans la France du XXIe siècle.
Tout cela pour dire que les grandes périodes historiques peuvent être des indications. Mais il est bien important de cibler leurs limites :
leurs bornes ne sont pas fixe (on va d'une période à une autre, et non pas d'une date à une autre, sauf cas particulier [comme 1789]). Et surtout, elles ne s'appliquent qu'à une zone précise.