Dans sa préface aux Fables, la Fontaine ne se réclame que d'Esope qui est son unique référence: Esope, Esope, Esope.
« À Monseigneur le Dauphin », préface des Fables de La Fontaine destinée au fils de Louis XIV À Monseigneur le Dauphin, « S’il y a quelque chose d’ingénieux dans la république des Lettres, on peut dire que c’est la manière dont Ésope a débité sa morale. Il serait véritablement à souhaiter que d’autres mains que les miennes y eussent ajouté les ornements de la poésie, puisque le plus sage des Anciens a jugé qu’ils n’y étaient pas inutiles. J’ose, Monseigneur, vous en présenter quelques essais. C’est un entretien convenable à vos premières années. Vous êtes en un âge où l’amusement et les jeux sont permis aux princes ; mais en même temps vous devez donner quelques-unes de vos pensées à des réflexions sérieuses. Tout cela se rencontre aux fables que nous devons à Ésope. L’apparence en est puérile, je le confesse ; mais ces puérilités servent d’enveloppe à des vérités importantes. Je ne doute point, Monseigneur, que vous ne regardiez favorablement des inventions si utiles, et tout ensemble si agréables : car, que peut-on souhaiter davantage que ces deux points ? Ce sont eux qui ont introduit les sciences parmi les hommes. Ésope a trouvé un art singulier de les joindre l’un avec l’autre. La lecture de son ouvrage répand insensiblement dans une âme les semences de la vertu, et lui apprend à se connaître sans qu’elle s’aperçoive de cette étude, et tandis qu’elle croit faire tout autre chose. C’est une adresse dont s’est servi très heureusement celui sur lequel Sa Majesté a jeté les yeux pour vous donner des instructions. Il fait en sorte que vous apprenez sans peine, ou, pour mieux parler, avec plaisir, tout ce qu’il est nécessaire qu’un prince sache. Nous espérons beaucoup de cette conduite ; mais, à dire la vérité, il y a des choses dont nous espérons infiniment davantage : ce sont Monseigneur, les qualités que notre invincible monarque vous a données avec la naissance ; c’est l’exemple que tous les jours il vous donne. »
Ce qu'on a appris à l'occasion de cette discussion, c'est que la renommée du fabuliste antique Esope était considérable au Moyen Age. Il est évident que la Fontaine avait de lui une grande connaissance comme il en ressort de la préface. On voit mal ce que les perses viendraient faire ici. La Fontaine n'en dit pas un mot. On ne saurait déduire de l'influence qu'ont eu les grecs sur les perses, notamment sur les poètes et fabulistes, qu'ils ont transmis l'héritage grec à l'occident comme si les romains n'avaient pas repris la civilisation grecque et que l'occident ne correspondait pas avec Byzance empire gréco-romain de haute culture et de langue grecque. J'avoue avoir appris ici qu' Esope était un auteur aussi populaire au Moyen Age en chrétienté, au point de figurer sur les églises, et par mes recherches sur le fabuliste qu'il était profondément imprégné de culture antique comme tous les auteurs de son temps.
_________________ Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.
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