Yongle a écrit :
Oui, enfin deux auteurs païens – donc antérieurs à ce qui nous préoccupe ici – avec un Syrien. On fait mieux comme occidental.
Et ? Nous parlons bien des influences et des sources de La Fontaine ? Vous me demandiez où on lisait les fables antiques au Moyen-Âge, il me semble que l'article est suffisamment clair, non ? Pour qu'il y ait influence et source d'inspiration, il faut bien un minimum d'antériorité, non ?
Yongle a écrit :
Ensuite ils appartiennent à l'aristocratie, aristocratie qui ne va pas tarder à être entièrement (ou presque) remplacée par des analphabètes.
Sans comentaire
Yongle a écrit :
Pour le reste, nous avons affaire à des clercs du Moyen Âge. Besoin que je développe sur leur sensibilité à l'art païen ?
Je ne vois pas le rapport ! Les universités médiévales regorgent de textes d'auteurs antiques, chrétiens et païens, sans que cela ne pose problème ! Certes, il est de bon ton de tout rapporter au christianisme, mais il serait faux de généraliser cette tendance à tous les clercs : un auteur comme Appien est beaucoup étudié, c'est pourtant un auteur de langue grecque et un sacré païen.
Yongle a écrit :
Par contre, je veux bien entendre que le transfert ait très bien pu se faire aussi (seulement ?) par Constantinople du fait de la fuite des chrétiens en Occident suite à l'invasion ottomane. Mais le coup des textes grecs conservés dans les monastères latins, je ne suis même pas entièrement sûr que vous-même y croyez vraiment.
Je ne
crois en rien : je regarde les faits : nous avons la preuve que le nom même d'Esope est resté très marquant pour toute l'Europe occidentale et que les vulgarisateurs tardifs ont permis de transmettre (du moins d'en retranscrire l'esprit) ; nous savons également que ces barbares de chrétiens avaient la mauvaise habitude de conserver et de recopier soigneusement les manuscrits de l'Antiquité ; enfin, tous les fabliaux et Ysopets du Moyen-Âge élaborent leurs propres fables, influencés par beaucoup de choses, mais pas par la Perse en tout cas (pas de traduction antérieure).
Il y a ensuite l'apport du monde arabe, sans doute influencé par les Syriaques (assez normal dans la mesure où c'est une ancienne province byzantine) et les Perses, mais cela ne totalise pas toutes les fables. Sans compter que si l'époque de La Fontaine connaît cet apport (pour l'influence perse et indienne, du moins), rien n'est moins sûr pour ce qui est du Xème siècle ! C'est donc si difficile pour vous de concevoir que l'Europe occidentale a eu son propre génie et sa propre lecture des textes antiques ?
Yongle a écrit :
Je pensais que tout ceci était déjà acquis pour tout le monde. Maintenant, je ne sais pas si quelqu'un dispose des traductions pour vérifier si les emprunts concernent les mêmes fables. Auquel cas, comme je l'ai déjà dit, il faudra réapprendre les influences des fables de La Fontaine.
Je ne vois pas ce qui était déjà acquis et qui devrait être changé ? La Fontaine lui-même donne ses influences essentielles dans sa préface, que vous faut-il de plus ? Si ces influences sont si évidentes, quelles sont-elles ?