Elgor a écrit :
Jadis a écrit :
Dans le même paragraphe de ce rapport de Raphaël Hadas-Lebel (2006), j'aurais aussi souligné le très fort mouvement de recul du syndicalisme à partir de 1945, puis à partir de 1975. Pour l'auteur du rapport, le recul du syndicalisme français appartient à un mouvement beaucoup plus large, international selon lui, dont l'explication est l'application erga omnes des accords syndicats-patronats, c'est-à-dire que les acquis du syndicat s'appliquent à tous, même aux non-syndiqués, donc il y a une certaine réticence à se syndiquer puisque les droits gagnés par le syndicat seront acquis par tous de toute manière.
C'est pour celà aussi que dans certains pays démocratiques, dès l'instant ou
le personnel d'une entreprise vote la création d'un syndicat professionnel ou d'une section de ce syndicat, l'adhésion au syndicat devient obligatoire. (ça évite le phénomène de "parasitisme" que vous évoquez.
Ca n'est pas du parasitisme, car rien ne nuit au syndicat ou à d'autres, mais c'est décrit dans les théories économiques comme le "passager clandestin", qui doit bien plaire aux libertaires :
Citer :
À cause d’un personnage célèbre dans la théorie économique, le « passager clandestin », dont il faut dire maintenant quelques mots.
C’est un personnage très amusant, une sorte de petit démon, en empêcheur de tourner en rond, appelé en anglais free rider (cavalier libre). […] Le passager clandestin est le cauchemar des syndicalistes. Le non cotisant profite des effets de l’action syndicale autant que le cotisant. Dès lors, à quoi bon cotiser ? C’est pourquoi les syndicats sont si pauvres là où les cotisations syndicales ne sont pas obligatoires. (Philippe Simonnot, 39 leçons d’économie)
Après, avec des cotisations obligatoires, les personnels dirigeants des syndicats français et leurs idéologies accentuées auraient été balayés. Elle est peut-être là, l'origine de la spécificité française, dans ce que vous décrivez : le "passager clandestin" qui laisse des idéologues à la tête de syndicats croupions. Le plus gros syndicat français est le Medef (750.000 adhésions contre moins de 700.000 pour la CGT et probablement près de 600.000 pour la CFDT - qui multiplie par 1,5 ses adhésions mensuelles pour estimer ses effectifs à l'année)...