je viens de trouver ça sur
http://perso.wanadoo.fr/bernard.dauga/Lopaisgascon qui parles des jeux de quilles en général.
Je me réponds à moi-même, mille excuses, mais puisque j'ai envie qu'on parle d'histoire populaire, le jeu en fait partie.
Citer :
Principe essentiel du jeu
Le jeu consiste à renverser, au moyen d’un projectile (bâton, boule ou autre objet), d’une distance variable (jusqu’à 30m), des objets nommés « quilles », posés verticalement au niveau du sol, en disposition et nombre variés. Ce sont des jeux de compétition, entre joueurs ou entre équipes.
Historique sommaire
Où et quand sont nés les jeux de quilles ?
Il est de bon ton, lorsque l’on étudie l’histoire d’un jeu, d’en rechercher l’origine jusque dans l’Antiquité : l’ancienneté lui confrère des lettres de noblesse.
Dans des ouvrages ou articles consacrés au « bowling », ce jeu de quilles actuellement en vogue, on découvre que le jeu de quilles était connu des anciens Egyptiens, 5.000 ans avant notre ère. Qui dit mieux ?
D’après l’Encyclopédia Britanica (1961, vol.3, p. 977), ce serait en Allemagne, vers le IVème siècle de notre ère, dans les monastères ruraux. Pour stimuler la ferveur des hommes, les prêtres avaient imaginé cette petite cérémonie : chaque paysan devait déposer dans un coin, le bâton dont il ne se séparait jamais, même à l’église. D’après les religieux, ce bâton représentait alors le démon, le malin. Le fidèle, d’une certaine distance, devait envoyer sur lui une grosse pierre ou boule ; s’il ne réussissait pas à le renverser, c’est donc qu’il était pêcheur et on l’engageait à mener une vie meilleure. Mais bientôt, les moines découvrirent un intérêt ludique à cette cérémonie. Entre eux, ils s’exercèrent à renverser des bâtons dressés : le jeu de quilles était né.
Ce récit est certes séduisant, mais il est fort dommage que les sources n’en soient pas fournies.
Le jeu en France
L’origine peut être située au XIVème siècle. Différents documents datant de cette époque citent des jeux pouvant s’apparenter aux jeux de quilles actuels, représentés aussi par de nombreuses iconographies. Un jeu de « quille-là » est mentionné dans Rabelais. Citant les invités à un repas offert par Grandousier et sa femme Gargamelle, alors enceinte de Gargantua, il les qualifie de : « bons beveurs, bons compaignos et beaulx joueurs de « quille-là » ». Alors, bien sûr, il ne faut pas s’étonner si plusieurs auteurs ont imaginé là quelque allusion d’ordre érotique, sous la plume de Rabelais. Mais, l’iconographie nous montre qu’il s’agissait bien là d’un jeu « honnête ».
Qui jouait aux quilles en ces temps là ?
Principalement les classes populaires, et, pour cause : la guerre, au Moyen Age, sévissant à l’état latent, la noblesse s’adonnait à des jeux guerriers : arcs, arbalètes, tournois, joutes équestres …
Cependant, le jeu de quilles ne fut pas toujours réservé aux classes populaires ; il se répandit dans l’aristocratie qui ne les pratiquait qu’à la campagne. En 1605, le roi Louis XIII enfant s’amusait avec de petites quilles délicatement travaillées au tour.
C’est surtout à partir du XVIIIème siècle, grâce à une iconographie plus riche et à de nombreux documents que l’on peut recueillir de nombreux témoignages sur la pratique des jeux de quilles. On jouait aux quilles à Paris, aux Champs Elysées, au début du XIXème siècle.
De tous temps, les pouvoirs publics se sont intéressés aux jeux de quilles, ainsi qu’aux autres jeux, surtout pour les interdire. Une ordonnance de Charles V, dit « Le Sage », de 1369 défend :
« Tous jeux de dés, de table, de paulme, de quilles, de palet, de boules et billes et tous autres jeux qui n’échéent point à exerciter, n’habiliter nos dits sujets au fait et usage d’armes à la défense de notre dit Roiaume ».
Ces jeux, bien évidemment, détournaient les hommes des jeux à caractère militaire. Mais d’autres raisons amènent à combattre la pratique du jeu. Il éloigne les hommes du foyer, les incite au blasphème et à la brutalité, les détourne de leur travail et leur fait dilapider ce qu’ils gagnent ! En effet, il s’agit souvent de jeux d’argent.
L’on peut faire un parallèle avec les jeux de vache, pratiqués en Gascogne dès le XVème siècle, longtemps combattus (notamment par le Clergé), mais qui sont devenus « la course landaise » que nous connaissons, laquelle a encore de beaux jours devant elle, Dieu merci !