Norte a écrit :
iL me semble que ce n'est pas exactement l'avarice que les antisémites reprochent généralement aux Juifs--mais la cupidité, ce qui est différent: chercher à accumuler des montagnes d'argent par tous les moyens, par la spéculation, l'usure, l'escroquerie et le vol.
Voici ce que l’on peut trouver sur les reproches formulés par Napoléon à l’encontre des Juifs :
« La législation est un bouclier que le gouvernement doit porter partout où la postérité publique est attaquée. Le gouvernement français ne peut voir avec indifférence une nation avilie, dégradée, capables de toutes les bassesses, posséder exclusivement les deux beaux départements de l’ancienne Alsace : il faut considérer les juifs comme nation et comme secte ; je voudrais leur ôter, au moins pendant un temps, le droit de prendre des hypothèques, car il est trop humiliant pour la nation française de se trouver à la merci de la nation la plus vile. Des villages entiers ont été expropriés par les juifs ; ils ont remplacé la féodalité, ce sont de véritables nuées de corbeaux. On en voyait au sabbat d’Ulm, qui étaient accourus de Strasbourg pour acheter des maraudeurs ce qu’ils avaient pillé.
Il faut prévenir, par des mesures légales, l’arbitraire dont on se verrait obligé d’user envers les juifs. Ils risqueraient d’être massacrés un jour par les chrétiens d’Alsace, comme ils l’ont été souvent, et presque toujours par leur faute.
Les juifs ne sont pas dans la même catégorie que les protestants et les catholiques. Il faut les juger d’après le droit politique, et non d’après le droit civil, puisqu’ils ne sont pas citoyens.
Il serait dangereux de laisser tomber les clefs de la France, Strasbourg et l’Alsace, entre les mains d’une population d’espions qui ne sont pas attachés au pays. Les juifs autrefois ne pouvaient pas même coucher à Strasbourg ; il conviendrait peut-être de statuer aujourd’hui qu’il ne pourra pas y avoir plus de cinquante mille juifs dans le Haut et le Bas-Rhin ; l’excédent de cette population se répandrait à son gré dans le reste de la France.
On pourrait aussi leur interdire le commerce, en se fondant sur ce qu’ils le souillent par l’usure, et annuler leurs transactions passées comme entachées de fraude. »
(Séance du Conseil d'Etat du 30 avril 1806 ; Pelet de la Lozère, Opinions de Napoléon sur divers sujets de politique et d'administration)
« Vous avez examiné, me dit-il, ces affaires des juifs ? C'est grave. Je ne puis pas souffrir que tous les propriétaires d'Alsace et d'une partie de la Lorraine soient spoliés par l'usure, eux et leurs enfants. Ce serait une corne à mon front que de le tolérer davantage. Je dois la même protection à tous les Français et je ne puis regarder comme des Français ces juifs qui sucent le sang des véritables Français. Le moyen à employer est, je le sais, très difficile. Les légistes m'opposent le respect des engagements souscrits librement, quelles que soient les conséquences que ces engagements entraînent. Mais, moi, je ne vois que le résultat pratique, et si je ne faisais rien, ce résultat ici serait la spoliation d'une multitude de familles par des usuriers rapaces et sans pitié. Ce peuple juif, dont l'existence est si singulière, présente de grands problèmes à résoudre. Jusqu'à quel point des gouvernements éclairés et chrétiens pourraient-ils le relever quelque peu de son abaissement ? Puisque vous avez fait des recherches sur eux, vous devez savoir que le mal vient surtout de cette compilation indigeste appelée le Talmud, et où se trouve, à coté de leurs véritables traditions bibliques, la morale la plus corrompue dès qu'il s'agit de leurs rapports avec les chrétiens.
- Sire, interrompis-je, le Talmud, si je ne me trompe, est en effet une diffuse et volumineuse collection des commentaires de la loi fondamentale par des docteurs ou des rabbins de toutes les époques, et si quelques-uns montrent quelques lumières et quelque érudition véritable, un grand nombre est inspiré par la haine du christianisme, et on y trouve les plus indignes raffinements sur l'art d'extorquer l'argent d'autrui et de s'enrichir des dépouilles de tout ce qui n'est pas juif.
- Oui, reprit l'Empereur, cela est vrai, mais aussi pourquoi le gouvernement qui surveille l'enseignement public, laisse-t-il en dehors de cette surveillance les écoles des juifs ? Ne pourrait-on pas soumettre leurs rabbins à des examens, s'assurer qu'ils n'enseignent pas une morale que toutes les religions réprouvent et qui entretient leurs coreligionnaires dans la haine des chrétiens, en un mot épurer les rabbins dont on ferait, pour ainsi dire, un corps et une hiérarchie ? Je ne prétends pas, dit-il en finissant, dérober à la malédiction dont elle est frappée cette race qui semble avoir été seule exceptée de la rédemption, mais je voudrais la mettre hors d'état de propager le mal qui ravage l'Alsace, et qu'un juif n'eût plus deux morales différentes, l'une dans ses rapports avec ses frères, l'autre dans ses rapports avec les chrétiens. »
Je me permis ici de répondre, que cette malédiction que l'Empereur venait de rappeler, pourrait bien mettre un point d'arrêt à ses nobles vues sur l'amendement des juifs, que, dans mon opinion cependant, il y avait quelque chose à faire et quelque chose à obtenir. Alors il me fit le signe par lequel il congédiait. »
(Noailles, le comte Molé 1781-1855 Sa vie – ses mémoires))
« On me propose d'expulser les juifs ambulants qui ne justifieront pas du titre de citoyens français, et d'inviter les tribunaux à employer contre l'usure leur pouvoir discrétionnaire; mais ces moyens seraient insuffisants. La nation juive est constituée, depuis Moïse, usurière et oppressive ; il n'en est pas ainsi des chrétiens: les usuriers font exception parmi eux et sont mal notés. Ce n'est donc pas avec des lois de métaphysique qu'on régénérera les juifs; il faut ici des lois simples, des lois d'exception; on ne peut rien me proposer de pis que de chasser un grand nombre d'individus qui sont hommes comme les autres; la législation peut devenir tyrannique par métaphysique comme par arbitraire. Les juges n'ont point de pouvoir discrétionnaire; ce sont des machines physiques au moyen desquelles les lois sont exécutées comme l'heure est marquée par l'aiguille d'une montre : il y aurait de la faiblesse à chasser les juifs; il v aura de la force à les corriger. On doit interdire le commerce aux juifs, parce qu'ils en abusent, comme on interdit à un orfèvre son état lorsqu'il fait du faux or. La métaphysique a égaré le rapporteur au point de lui faire préférer une mesure violente de déportation à un remède plus efficace et plus doux. Cette loi demande à être mûrie; il faut assembler les états-généraux des juifs, c'est-à-dire en mander à Paris cinquante ou soixante, et les entendre; je veux qu'il y ait une synagogue générale des juifs à Paris, le 15 juin. Je suis loin de vouloir rien faire contre ma gloire et qui puisse être désapprouvé par la postérité, comme on me le fait entendre dans le rapport. Tout mon conseil réuni ne pourrait me faire adopter une chose qui eût ce caractère; mais je ne veux pas qu'on sacrifie à un principe de métaphysique et d'égoïsme le bien des provinces. Je fais remarquer de nouveau qu'on ne se plaint point des protestants ni des catholiques comme on se plaint des juifs ; c'est que le mal que font les juifs ne vient pas des individus, mais de la constitution même de ce peuple: ce sont des chenilles, des sauterelles qui ravagent la France.»
(Séance du Conseil d'Etat du 7 mai 1806 ; Pelet de la Lozère, Opinions de Napoléon sur divers sujets de politique et d'administration)
Le principal but qu'on s'est proposé a été de protéger le peuple juif, de venir au secours des campagnes et d'arracher plusieurs départements à l'opprobre de se trouver vassaux des Juifs; car c'est un véritable vasselage que l'hypothèque d'une grande partie des terres d'un département à un peuple qui, par ses mœurs et par ses lois, formait une nation particulière dans la nation française. C'est ainsi que, dans un temps fort rapproché de nous, la mainmorte menaçant de s'emparer du territoire, on fut obligé d'opposer des obstacles à ses progrès. De même, la suzeraineté des Juifs s'étendant sans cesse au moyen de l'usure et des hypothèques, il devient indispensable d'y mettre des bornes. Le deuxième objet est d'atténuer, sinon de détruire, la tendance du peuple juif à un si grand nombre de pratiques contraires à la civilisation et au bon ordre de la société dans tous les pays du monde.
Il faut arrêter le mal en l'empêchant; il faut l'empêcher en changeant les Juifs.
L'ensemble des mesures proposées doit conduire à ces deux résultats. Lorsque sur trois mariages il y en aura un entre Juif et Français, le sang des Juifs cessera d'avoir un caractère particulier.
Lorsqu'on les empêchera de se livrer exclusivement à l'usure et au brocantage, ils s'accoutumeront à exercer des métiers; la tendance à l'usure disparaîtra.
Lorsqu'on exigera qu'une partie de la jeunesse aille dans les armées, ils cesseront d'avoir des intérêts et des sentiments juifs; ils prendront des intérêts et des sentiments français.
Lorsqu'on les soumettra aux lois civiles, il ne leur restera plus, comme Juifs, que des dogmes, et ils sortiront de cet état où la religion est la seule loi civile, ainsi que cela existe chez les Musulmans, et que cela a toujours été dans l'enfance des nations. C'est en vain qu'on dirait qu'ils ne sont avilis que parce qu'ils sont vexés : en Pologne, où ils sont nécessaires pour remplacer la classe intermédiaire de la société, où ils sont considérés et puissants, ils n'en sont pas moins vils, malpropres et portés à toutes les pratiques de la plus basse improbité.
Les spéculateurs proposeraient sans doute de se borner à introduire des améliorations dans leur législation; mais cela serait insuffisant. Le bien se fait lentement, et une masse de sang vicié ne s'améliore qu'avec le temps. Cependant les peuples souffrent, ils crient, et l'intention de Sa Majesté est de venir à leur secours.
Il faut user concurremment de deux moyens, dont l'un est d'arrêter l'incendie et l'autre de l'éteindre.
De là la nécessité d'employer en même temps le grand sanhédrin, l'assemblée générale des Juifs et les dispositions réglementaires délibérées par le Conseil d'état.
Le grand sanhédrin a pour lui les vœux et l'opinion de tout ce qu'il y a d'éclairé parmi les Juifs de l'Europe. Avec cet appui il est le maître de supprimer de la législation de Moïse les lois qui sont atroces et celles qui n'appartiennent qu'à la situation des Juifs dans la Palestine. »
(Napoléon à Champagny, 29 novembre 1806)