Sans aller jusqu'à réécrire l'Histoire, n'y a-t-il pas, particulièrement dans l'Histoire de France, quelques dossiers qui mériteraient d'être réouverts, juste pour le plaisir de discuter, prospecter, d'enquêter et, en quelque sorte de "redonner une deuxième chance pour les morts" ?...

Par exemple, la fin des deux derniers Carolingiens m'a toujours intrigué...

Lothaire était au faîte de la gloire et s'apprêtait à mettre à mal le Duc des Francs Hugues Capet et le parti impérial d'Othon, quand, après un simple repas le voilà pris d'épouvantables coliques... mortelles.

Ses funérailles achevées, Louis V, dit à tort Le Fainéant, dernier des Carolingiens, monte sur le trône et montre aussitôt une fermeté que son adolescence ne laissait pas présager. Il se décide rapidement à mettre en jugement le tout puissant Archechêque de Reims Adalbéron, favorable au parti impérial... Sur de son fait, il va chasser le loup à Senlis... Il est réputé bon cavalier, très bon même... Or voilà qu'on le retrouve le crâne fracassé. Et bien sur aucun témoin ne sera là pour expliquer l'affaire... Or à qui profite l' "accident" ?...

_________________
"Dieu, je te prie que tu fasses aujourd'hui pour La Hire autant que tu voudrais que La Hire fit pour toi s'il était Dieu et que tu fusses La Hire !"

Sans oublier Louis IV d'Outremer qui fit une chute de cheval en poursuivant un loup qu'il avait aperçu ...
Cela fait partie des aléas de la vie d'un cavalier, non ?

Peut-être mais curieusement après, il n'y a plus de cas parmi nos têtes couronnées... ou parmi les grands du Royaume.

Or, dans le cas de Louis V le contexte était favorable pour une conspiration.

L'Histoire d'Angleterre est truffée d'assassinats. Les Plantagenêts, Lancastre et York se sont entretués allégrement. Durant la Guerre des Deux Roses, pratiquement un roi sur deux périt assassiné... En Castille, c'est la même chose durant le XIV éme siècle.. Dans les 2 cas, l'époque possède des chroniqueurs qui rendent compte des évènements.

Là, à l'époque de la disparition de Louis V, les écrits sont rares et vont tous dans le même sens. Une sorte de consensus. Ne peut-on penser dès lors que l'Histoire aurait été falsifiée ?.. Ou les évènements tus pour ne pas ternir l'image d'une dynastie ?

_________________
"Dieu, je te prie que tu fasses aujourd'hui pour La Hire autant que tu voudrais que La Hire fit pour toi s'il était Dieu et que tu fusses La Hire !"

Il y a aussi les accidents sous forme de chute de cheval. L'exemple immédiat qui me vient à l'idée est Marie de Bourgogne. Ou le fils aîné de Louis VI se tuant à cause de son cheval effrayé par un porc.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

"L'accident de chasse" de Louis V le Fainéant, le fait qu'il n'y ait aucun roi qui ait du son trône à un assassinat dans l'Histoire France me fait m'interroger sur la véracité des écrits et des témoignages qui ont servi de base à cette histoire nationale.

Si l'on regarde les chroniqueurs espagnols, portugais, anglais, italiens, la caractéristique mise aussitôt en avant pour qualifier les Français n'est pas l'élégance, le raffinement, la jovialité mais l'hypocrisie.

Et à bien regarder, cherchons dans notre belle histoire nationale, celle qu'on nous a appris dans nos livres scolaires, inspirée des programmes de la IIIéme république, un roi français défini comme cruel... Nous n'en trouvons pas, exception faite peut-être de Charles IX, que l'on définit surtout comme un malade, sous l'emprise maléfique de son italienne de mère. Nous avons des glorieux, des mous, des maladroits mais point de méchants.

Un exemple : Charles V le Sage est un symbole de pondération, de bon sens. L'esprit français incarné et victorieux face à l'anglais furieux. Dans notre enfance nous avons étudié son action de redressement national, basée sur des réformes salutaires du royaume et l'aide de ce diable de Du Guesclin, bonne tête de breton, costaud des cours de récréation...

Or, Charles V fut l'un des rois les plus dépensiers du royaume. Lors de soes funéraille, son cercueil fut hué par le peuple qui l'execrait. Il était à l'image des 1ers Valois, uniquement soucieux de ses plaisirs et de sa personne. Et son âme damnée, Bertrand du Guesclin était avant tout un soudard bouffi d'orgueil et d'une cruauté rare... C'était également un régicide (son implication dans le meutre de Pierre II le Cruel est signalée)...

On n'a donc retenu dans les textes que les témoins favorables : les proches et les favoris.

_________________
"Dieu, je te prie que tu fasses aujourd'hui pour La Hire autant que tu voudrais que La Hire fit pour toi s'il était Dieu et que tu fusses La Hire !"