Certains regrettent le rôle joué par les guignols de l’info dans notre démocratie, les accusant d’être en partie responsables du discrédit des politiques. D’autres trouvent ce jeu de « fou du roi » salutaire pour ladite démocratie, pensant que les politiques sont bien assez grands pour se discréditer tout seuls.
Malgré cette introduction, je ne souhaite pas discuter ici de notre époque, mais de ce qu’ont été les pamphlets et autres journaux satiriques dans l’histoire.

Je pense aux Mazarinades, ces 4000 à 5000 libelles diffusés pendant la Fronde:
http://www.bibliotheque-mazarine.fr/mazarinades.htm

Les pamphlets ayant sans doute été (en grande partie) responsables de la réputation de Marie-Antoinette ont été évoqués ici :
http://passion-histoire.net/phpBB3_Fr/v ... =pamphlets

Jacques-René Hébert crée La lanterne magique, le Fléau des Aristocrates puis le Père Duchesne en 1790. Ce titre reparaîtra une centaine de fois au cours du XIXe siècle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_P%C3%A8re_Duchesne


Les caricatures de Daumier représentant Louis-Philippe (les poires, Gargantua ) sont à l’origine du dessin satirique moderne:
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Honore_Daumier

« Le Canard enchaîné a été créé le 10 septembre 1915 en riposte à la censure de la presse, à la propagande officielle et au bourrage de crâne imposés par la guerre et ses difficultés » http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d ... %AEn%C3%A9
Le canard est réputé pour être très bien informé (malgré quelques erreurs qu’il reconnaît - parfois, si elles sont vénielles - la semaine suivante par un « pan sur le bec »), et a été à l’origine de révélations ayant coûté cher, politiquement (l’affaire des diamants de Bokassa, les affaires de la mairie de Paris)

Plus récement, Charlie Hebdo partage certains dessinateurs (Cabu lui réserve ses dessins les moins "corrects") avec le Canard, dans un style plus militant (souvent moins bien informé)

On peut se demander quel est le poids réel de ces publications sur l'opinion, leur influence sur les résultats de scrutins, et, si cette influence est réelle, leur légitimité démocratique. Contre-pouvoir ? Abus de pouvoir ?
Mais on peut aussi compter, sans doute nos doigts y suffisent-ils, les pays où cette forme d'expression est possible (durablement). Signe d'une grande liberté ?

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)

Heureusement que cette presse-là existe; et si elle va parfois loin,
( Choron et son équipe : "Bal tragique à Colombey; un mort" Nov 1970),
je pense qu'elle n'invente rien, où qu'elle relate de façon humoristique l'actualité.

Il ne faut pas oublier que nous sommes le pays de 1789, sans lequel le Monde ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui : En grande partie libre d'aller aux urnes. Et aprés tout, si certains se retrouvent à la Une du Canard enchainé, ils l'ont bien cherché !

Le professeur Choron allait parfois loin. Il fut ainsi retrouvé par la police dans un bistrot de la rue de Biévre, à deux pas du domicile des Mitterand,
ivre et chantant des textes pornographiques sur la "Présidente" !

N'oublions pas les pamphlets du XVIe siècle ! Sous les guerres de religions, on assiste à une véritable guerre de pamphlets. Souvent, on a des pamphlet qui s'intitule ''en réponse à ...'', et qui reprend l'argumentation d'un pamphlet du parti opposé pour la démonter.
Henri IV a beaucoup bataillé par propagande pamphlétaire. Les pamphlets ligueux étaient tellement prodigue, que la bataille fut rude entre le roi et ses ennemis. Ce qui est marrant, c'est que c'est pamphlets sont originals. Ils prennent des formes plaisantes très amusant. Je crois qu'à l'époque, ces formes ludiques de comprendre le monde (dans un sens plutot que d'un autre) est très proche de celui des 'guignols de l'info'. Le peuple s'amuse et se moque.
Le dialogue entre le 'maheustre et le manant ' est l'un des plus célébre.

Malheureusement, le peuple était tellement sot à l'époque, qu'il gobait tout ce que les pamphets racontaient. Les conséquences qui en découlèrent furent catastrophique pour le royaume. L'opinion était alors completement soumis à la propagande de curés et les gens du populaire complétément dirigé vers une politique extrémiste.
On peut comprendre tout la difficulté qu'ont eu les Politiques et Henri IV pour retourner l'opinion en leur faveurs. Il fallut des années et des années.

Salut



Hum, au terme "sot", il me semble que "peu instruit" est plus judicieux, non ? .




Je viens de faire une courte recherche googlelienne mais je n'ais point trouvé. Connaissez-vous un site qui l'a mis en ligne en français moderne ? (bien que je pense qu'en vieux Français ce doit être compréhensible aussi)


Le Vieux curieux
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S'occuper des grands problèmes de ce monde c'est bien, s'asseoir sous un arbre et regarder les nuages passer c'est très bien aussi (L.V.)

Salut


mouais, peut-être ais-je usé de ce mot avec un peu trop de facilté. Cependant, l'expression ''peu instruit'' me semble ne pas exprimer assez la bétise de ces gens. On peut toujours tenter d'expliquer les causes de tels états de fait et de les défendre, mais les faits sont là, un sot est un sot. Il est toujours difficile de juger de manière objective un homme d'époque pour nous qui vivons au XXIe siècle.



Ce dialogue se trouve sur Gallica. Le moyen français n'y est pas difficle à dire.
http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-6495&M=pageseule&Y=Image

En Lorraine, un certain nombre de pamphlets ont fleuri sous le règne de Stanislas, en particulier contre le chancelier de La Galaizière. Ils étaient souvent l'oeuvre de parlementaires.


En France, on a assisté à une augmentation considérable du nombre des "libelles séditieux" après l'attentat de Damiens en 1759.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

le "Dialogue" dont il est question plus haut a été numérisé ici :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8 ... ant.langFR

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)