Sven a écrit :
Je pourrais avoir les sources de ces informations? C'est très intéressant.
Très nombreuses sources disparates.
L'hypothèse selon laquelle les noms de lieux d'une bonne partie de l'Europe Occidentale serait d'origine basque ou proto-basque est récente, mais je n'ai pas réussi à trouver de liens sur le net, mais je pense que c'est faute d'avoir trouvé les bons termes pour la recherche.
Le sujet des continuïtés dans les nécropoles fait l'objet de nombreux débats. Les tenants d'une invasion indo-européenne on alors tendance à prétendre que cette invasion aurait eu lieu avant, il y a 12 000 ans. Mais là, ce sont les linguistes qui ne sont plus d'accord, d'après leurs études les langues indo-européennes se seraient séparées, il y a environ 6 à 7 000 ans. Ce qui veut dire que leurs locuteurs étaient encore géographiquement rassemblés en ces temps. J'ai souvent vu cela dans divers articles, mais j'ignore s'il y a des publications s'interressant explicitement à cette période.
Citer :
Les études historiques et comparatives des langues sont particulièrement intéressantes parce qu'elles ont fait naître l'idée qu'un peuple a existé en des temps très anciens: les Indo-Européens. Son existence est prouvée uniquement par des considérations linguistiques: aucun vestige historique (monuments funéraires, oeuvres d'art, artisanat, etc.) ne l'atteste de façon sûre. Cela signifie qu'on ne peut pas parler des Indo-Européens comme on parle des Grecs ou des Romains: nous n'avons d'eux aucun texte, car leur civilisation est disparue avant l'apparition de l'écriture. On ne dispose même pas de témoignages contemporains comme pour les Gaulois, les Germains ou les autres «Barbares» connus des Grecs et des Romains. Donc, l'existence des Indo-Européens n'est pas une donnée de l'histoire, mais une hypothèse formulée à partir de la comparaison entre des milliers de mots. Par exemple, le mot mère se dit mater en latin, mothar en gothique, mathir en vieil irlandais, matar en sanskrit, etc.
Les études de comparaison entre les langues indo-européennes permettent de jeter une certaine lumière sur la civilisation et les institutions des Indo-Européens. Ces lointains ancêtres de nombreux peuples d'aujourd'hui que sont les Indo-Européens auraient fait leur entrée dans l'histoire aux environs du IIIe millénaire (avant notre ère), donc vers la fin de la période de la pierre polie. La communauté linguistique primitive s'est sans doute maintenue jusqu'au début de la période des métaux, car les langues utilisaient encore les mêmes mots pour désigner le cuivre. Au début du IIe millénaire, apparaissent déjà des langues différenciées, notamment en Anatolie (l'actuelle Turquie). Ainsi, au moment où l'on a distingué le cuivre du bronze (vers l'an 2000), les langues s'étaient déjà fragmentées parce que chacune nommait à sa façon les différents métaux comme le bronze et le fer.
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/monde/famindeur.htm
http://perso.wanadoo.fr/balval/Histoire/PetiteHistoire.html
http://antiquitatis-notae.univ-paris1.fr/freuindo.pdf
http://doucefeemorgane.free.fr/lorigineceltes.htm
Pour ce qui est de l'histoire des nécropoles, il convient de bien comprendre la différence entre pouvoir politique et occupation effective des terres. La normandie est un très bon exemple. Actuellement, l'archétype de l'habitant de la Normandie est plutôt grand (par rapport à la moyenne des Français) et blond. Normal, répondent les moyenne des personnes, c'est parce qu'ils descendent des Normands, tout le monde ayant appris en classe que la Normandie fut donnée aux Normands ...
Normal, répondent les archéologues, c'est parce qu'ils descendent des Anglais. Dans les nécropoles étudiées, surtout en ce qui concerne le petit peuple, il n'y a aucune différence entre la période pré-normande et post-normande. Les colons normands ayant été en petit nombres, ce sont fondus dans la population. Mais, on trouve de nombreux mots d'origine scandinave dans les parlers normands. Tandis que l'on note une différence vers la fin du Moyen-Age. La Normandie était alors occupée par un fort contingent anglais (cf: la guerre de cent ans) et les corps que l'on retrouve dans les cimetières gardent des traces de leur présence et de son impact sur la population. Or, cet épisode a été totalement occulté de la mémoire collective des gens.
Pour revenir au "peuple" européen, le fait que l'on parle majoritairement indo-européen n'est en aucune façon la preuve que l'on soit des descendants de ces mythiques indo-européens.