La Loi Royer dite « loi d'orientation du commerce et de l'artisanat » qui fut votée sous la pression du lobby du commerce de centre-ville et surtout des CCI fut manifestement un erreur d’appréciation. Cette loi a soumis à autorisation toute nouvelle implantation de plus de 1000 m² de surface de vente ou tout agrandissement. Des Commissions d'Urbanisme Commercial départementales et nationales (C.D.U.C. et C.N.U.C.), coiffées par le Ministère du Commerce et de l'Artisanat, furent chargées de "gérer" (un bien grand mot ) les permis d'ouverture et d'agrandissement.
La Loi avait une faille, elle laissait le pouvoir décisionnaire aux mains des politiques locaux qui eurent donc très vite tout pouvoir de décider d'une implantation et donc d’influer sur le cycle de l’offre et de la demande : c’est une forme de protectionnisme qui ne pouvait que se retourner contre ceux qui l’ont voulu !! Et c’est ce qu’il s'est passé : les hypermarchés s’installèrent en périphérie, là où il n’y avait peu de commerces : manne providentielle pour des communes de banlieue où les habitants faisaient auparavant leurs courses dans la ville centre !!! Un mal pour un bien ? Question de point de vue mais voilà comment s'est construit notre monde actuel !!! (on pourrait développer ici les conséquences urbanistiques et sociales mais ce serait un trop vaste sujet pour moi
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La suite ? La Loi Royer a été remplacée par la Loi Raffarin ( 1996 ) qui abaissa de 1000 à 300 mètres carrés la surface au-delà de laquelle il est obligatoire d’obtenir une autorisation administrative pour ouvrir un supermarché, créant ainsi un effet pervers et l’apparition de surfaces discount appartenant aussi aux chaînes de grandes distributions. Il y eut enfin la Loi Galland qui, pour rattraper la gaffe involontaire (?) de Monsieur Raffarin, elle s’attaqua au fond du problème en réprimant les prix abusivement bas en jouant sur les délais de paiement et la revente à perte… Mais ce fut bien tardif : + de 80% des petits commerces alimentaires existant en 1960 avaient disparus !! ( particulièrement en Province )
Corlin de Coubron