Il y a eu une période transitoire à partir de 1960 où les prix étaient indiqués en "nouveaux francs" (NF). Je me souviens de mon livre de calcul en CM2 qui était neuf, et où l'énoncé des problèmes prenait en compte le passage au franc lourd, en utilisant l'abréviation "NF". Je crois par contre que cette abréviation n'avait pas cours sur les pièces, qui étaient la copie conforme (métal précieux en moins) des pièces d'argent de 1 F d'avant 1914. Les pièces de 1 centime étaient amusantes, le mot "centime" étant écrit en graphie "écolière", en belles rondes! Il y a eu bien entendu une période de transition, pendant laquelle cohabitaient les anciens et les nouveaux francs. Je crois que c'est la pièce de 5 F (anciens) qui a eu la vie la plus dure! Quant aux billets, les Richelieu et Victor Hugo restaient en biffant deux zéros. Il y a eu, je crois, Corneille et Bonaparte pour les coupures de 50 et 100 F. Quant au billet de 500 F apparu par la suite et qui augurait de la gravure "moderne", ce fut un échec retentissant. Ce pauvre Pascal si malheureux avec des teintes indéfinissables (bistre, gris, marron pisseux) qui tenaient plus de la contrefaçon baveuse que de la monnaie de franc aloi furent refusées d'emblée par les commerçants et les pompistes. C'était très difficile de s'en défaire si d'aventure il vous en tombait un dans la main... Vivant en Italie, j'ai vécu le passage à l'euro dans ce pays. Pendant presque 30 ans, on nous avait promis l'avènement d'une "lira pesante", la lire lourde, en biffant 3 zéros. Dans notre province, de toute façon, la monnaie de référence était le deutschmark, qui s'échangeait 1 à 1000. Et dans la pratique courante, on comptait pratiquement en "nouvelles lires", comme si on donnait le prix en marks. Et quand on me demandait si les Français avaient bien pris le virage, je disais que les vieilles personnes comptaient pratiquement "en anciens euros" (ma mère a toujours compté en anciens francs, il fallait parfois faire préciser pour les sommes importantes. Il faut dire que la conversion n'était pas facile, par rapport aux Allemands ou aux Italiens...).
_________________ Vercingétorix, né sous Louis-Philippe, battit les Chinois un soir à Roncevaux... (air connu)
HIC PATRIAE FINES SISTE SIGNA HINC CETEROS EXCOLVIMVS LINGVA LEGIBVS ARTIBVS
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