Fahelynn a écrit :
Bonjour !
Je fait des recherches sur les prélèvement et la fiscalité à l'époque moderne, mais je bloque sur certains termes car j'ai du mal à les comprendre.
Je travaille avec le Dictionnaire de l'Ancien Régime de Lucien Bély, et je ne peux pas me procurer d'autres ouvrages pour m'aider (les bibliothèques de ma ville sont fermées...).
J'ai déjà tenté de faire un bilan sur le système monétaire de cette époque et je fait actuellement des recherches sur les différentes taxes qui existaient à cette époque. Seulement, je n'arrive pas bien à comprendre le rôle exact des Fermes générales. J'ai bien vu qu'elles servaient à collecter les différents impôts mais je n'arrive pas bien à saisir leur fonctionnement.
Je n'ai pas trouvé d'autres sujets qui pouvaient m'aider, alors je tente ici...
Merci beaucoup pour une éventuelle réponse !
L'affermage des revenus du roi est une pratique ordinaire de l'AR qui préféreait se décharger de la perception de certaines perceptions et surtout d'avoir d'avoir des recettes nettes certaines et faciles à anticiper.
Au début de cette pratique on afferma séparément les droits différents à certains fermiers. C'est la période des
traitants ( qui traitaient d'un droit, d'un impôt) et des
partisansqui prenaient en "parti" un impôt et le percevaient à leur profit après avoir versé une somme au fisc. C'est Colbert qui amorça un regroupement des fermes entre elles et institua des fermes générales. En 1669 furent regroupées sous le nom de
fermes unies les gabelles , cinq grosses fermes : aides, entrées, convois de bordeaux, patentes de languedoc etc mais il faut attendre le "bail fauconnet" pour voir naître les fermes générales. Le bail fut passé en 1680 il regroupait les gabelles, aides, domaines, traites et entrées pour une somme pharamineuse (64 millions de L) avec quelques autres beaux particuliers et locaux. En 1687 les baux Domergue et Charrière embrassèrent ( pour une somme équivalente) la totalité des droits ( ce qui était une décadence relative) le bail Pointau de 1691 acccuse encore le déclin ( 61 millions en guerre et 63 en paix) ce qui est un chiffre faussé par les sous-fermiers qui renchérissaient les uns sur les autres pour conquérir le marché. Le bail Templier de 1697 ne fut passé qu'à 52 millions en guerre et 55 en paix dont il faut déduire les pertes subies par Templier les indemnités subies pour pertes subies en temps de guerre. La guerre de succession d'Espagne fit perdre l'attrait des fermiers potentiels à point tel qu'on n'en trouva pas. Le bail Isambert conclu en 1706 pour trois ans causa de telles pertes que bien que passé à 40 millions il fallut mettre en régie domaine aides et gabelles. Juqu'à 1711 la chute fut constante ( environ 37 millions) à La mort de Louis XIV ( qui laissa espérer une période de paix) l acquisition des fermes remonta à 48 puis 50 millions ( bail Manis) mais on revit des fermes particulières pour les francs-fiefs, amortissements, contrôle, postes, tabac, domaine d occident, inspecteurs aux boissons, courtiers jaugeurs droits sur les huiles, domaines des flandres et de Metz, domaine de Franche-comté etc.
Le règen de Louis XV enrtraîna des bouleversements financiers qui interdirent tout affermage régulier et durable. Aux environ de 1730 la situation monétaire s'étant stabilisée la " ferme générale" se constitua définitivement jusqu'à la Révolution.Tous les 6 ans était adjugé à un particulier ( ordinairement un valet de chambre du contrôleur général) le bail des gabelles taites, aides, domaine et octroi et après 1730 du tabac dont étaient caution les financiers que l'on nomma " fermiers généraux" improprement car ils n'étaient que
caution . En réalité c'étaient quasi des fonctionnaires à peu près inamovibles en fait introduits dans la " compagnie" avec l'agrément du contrôleur général, un peu aussi des membres de la "compagnie" elle-même et beaucoup des courtisans les plus en vue de la cour ( qui n'avaient aps l'habitude de la gratuité) ils étaient 40 et versaient un cautionnement considérable ( garantie de la pérennité de leur fonction) . Jusqu'au bail Henriet de 1756 les "fermiers généraux" ne s'occupèrent que des gabelles, traites, tabacs et entrée ( de paris) les aides et les domaines étaient sous-affermés à des compagnies particulières dont l'accès était très brigué même à un seul sol d'intérêt étant un moyen sur de faire fortune ( les moindres affaires rapportaient 25% et d'autres rendaient jusqu'à 80%;
Je pourrais préciser les points complémentaires sur vos questions