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Message Publié : 04 Déc 2011 9:55 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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1/ L'économie ne fonctionne pas ainsi. Dans une économie mondialisée depuis une trentaine d'années, la concurrence entre les produits privilégie les couts de revient qui en France se sont envolés par rapport à d'autres pays, réduisant la compétitivité du pays.
2/ La richesse doit à présent être partagée différemment au niveau mondial. C'est bien ce qui était recherché que d'aider les pays peu développés à accroitre leur revenu, donc leurs exportations. Les adeptes de plus de justice au niveau mondial devraient se réjouir.


Ce topic sort des limites chronologiques et quitte l'Histoire pour passer au débat politique. :rool:
Son intitulé est "30 glorieuses et SGM", pas "Faible compétitivité de la France et bienfaits de l'économie mondialisée en 2011"...


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Message Publié : 04 Déc 2011 15:32 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Il y a un malentendu, ma thèse est que de nombreuses raisons expliquent dans les années 70 un ralentissement du rythme des 30 glorieuses car l'environnement a changé.
Les vieux pays industriels comme la France affrontent une concurrence bien plus forte qu' après-guerre, en raison de la mondialisation croissante, de la hausse des prix de revient de nos produits (loi de l'offre et de la demande, c'est de l'économie) et du fait que de nombreux pays peu avançés s'industrialisent, en particulier l'Asie du Sud Est, Corée du Sud en tête, avec des taux d'expansion exceptionnels.
Ce n'est donc pas la fin d'une période d'après guerre (SGM) qui explique le ralentissement de l'économie française mais l'intervention de nombreux facteurs exogènes, cités dans mes deux premières observations, dans les années 70, bien avant les années 90 et 2000.
Mais et c'était ma 3è observation, ce ralentissement n'a pas empêché l'économie de générer une nouvelle période de prospérité qui se voit dans les statistiques. Le PIB ne cesse pas en tendance de s'accroitre après 74-75, contrairement à ce qu'on croit et celà malgré des ralentissements conjoncturels.
Mon intervention précédente reste bien dans les limites du forum mais des débordements ont bien eu lieu auparavent. Ok sur ce point.
L'essentiel de mon propos est dans l'affirmation qu'on a trop mythifié les 30 glorieuses et que l'ère de prospérité économique a, dans les chiffres, bel et bien continué après 74-75, en macro-économie du moins.
Jacques Marseille universitaire spécialiste de l'histoire économique avait d'ailleurs établi ce point d'une manière irréfutable.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 04 Déc 2011 18:03 
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Plutarque
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Alain.g a écrit :
(...) ce ralentissement n'a pas empêché l'économie de générer une nouvelle période de prospérité qui se voit dans les statistiques.

Vous confirmez qu'il s'agit bien d'un ralentissement.


Alain.g a écrit :
(...) on a trop mythifié les 30 glorieuses (...)

Il n'en demeure pas moins que la croissance était forte pendant 30 ans et qu'un ralentissement a été constaté. Il ne s'agit pas d'un léger ralentissement.

N'oublions pas que ce fil poursuit un double objectif : (1) expliquer les raisons de l'accélération pendant les "trente glorieuses" ; (2) expliquer les raisons du ralentissement économique après les "trente glorieuses".


Alain.g a écrit :
Les 30 glorieuses sont exceptionnelles mais Jacques Marseille professeur d'histoire économique à la Sorbonne qui les qualifie de "rattrapage", a fait remarquer que les années suivantes ( 1972-2002) ont amené avec un taux d'accroissement du PIB de 2 %, exactement la même hausse du PIB en francs constants que la période 1949-72, soit 3.300 Mds de Francs de plus. Quand le volume augmente, on a le même produit supplémentaire avec un taux inférieur: 2% au lieu de 5% en l'espèce.

Les 30 glorieuses sont exceptionnelles. La hausse du PIB est considérable non seulement en francs constants mais aussi en pourcentage.


Alain.g a écrit :
(...) les années suivantes (1972-2002) ont amené avec un taux d'accroissement du PIB de 2 %, exactement la même hausse du PIB en francs constants que la période 1949-72, soit 3.300 Mds de Francs de plus.

Pendant les années suivantes (1972-2002) une croissance de 2,5% aurait était préférable à une hausse de 2%. Ainsi le gain aurait été sensiblement supérieur à 3.300 Mds.
Il aurait fallu que JM nous explique pourquoi l'économie française n'a pas été capable de faire mieux que 2%. Pourquoi la croissance est-elle aussi modeste ? L'auteur veut-il nous convaincre que cette atonie est une fatalité ?


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Message Publié : 04 Déc 2011 19:13 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Il a déjà été expliqué abondamment pourquoi la croissance après 1974-75 est moins forte qu'après guerre en raison d'un changement important de l'environnement, à plusieurs titres.

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Message Publié : 04 Déc 2011 20:43 
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Plutarque
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Inscription : 03 Mars 2011 22:45
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Alain.g j'ai été en effet réducteur, même si je reste persuadé que tant que je peux sucer un maximum mes travailleurs je le ferai, il est vrai aussi qu'en raison du néo-libéralisme et de l'émergence de nouveaux acteurs, je dois et l'économie française doit faire baisser le coût du travail et s'attaquer donc aux salaires. Cela ne fait donc que confirmer ma thèse : la précarisation des travailleurs et la baisse ou la stagnation des salaires a des conséquences sur la consommation, conséquences que l'on a essayé d'endiguer via l'endettement et l'ouverture de nouveaux marchés. Si l'on ajoute à cela en effet de nouveaux travailleurs moins chers, plus dociles, et ayant moins de droits et de vacances, cela ne fait que renforcer le processus.

Je vous rejoins par ailleurs sur le fait que le PIB a continué à progresser, cependant, adieu le plein emploi et adieu les croissances effarantes. La chose n'a fait et ne fera que s'accentuer avec des nouveaux compétiteurs de poids comme la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud, les tigres d'Asie du sud Est etc.


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Message Publié : 04 Déc 2011 21:08 
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Plutarque
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Galoniger, avez-vous lu ceci :
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Galoniger, quand je lis votre texte, j'ai du mal à distinguer les causes et les conséquences du ralentissement économique. Par exemple, le « pouvoir d'achat global » et les « 10 % de chômage officiel ».
Dans un contexte de ralentissement économique, fallait-il s'attendre à une forte hausse du « pouvoir d'achat global » et une baisse du « chômage officiel » ? Je ne le pense pas.



galoniger a écrit :
(...) la précarisation des travailleurs et la baisse ou la stagnation des salaires (...)

Quand je lis votre texte, j'ai du mal à distinguer les causes et les conséquences du ralentissement économique. Par exemple, la « précarisation des travailleurs » et la « stagnation des salaires ».
Dans un contexte de ralentissement économique, fallait-il s'attendre à une forte hausse des salaires et une moindre « précarisation des travailleurs » ? Je ne le pense pas.


galoniger a écrit :
(...) le PIB a continué à progresser, cependant, adieu le plein emploi

La disparition du plein emploi est conforme à la théorie économique, notamment la loi Okun.
Le ralentissement du rythme des créations d'emploi résulte d'une moindre hausse du PIB. Il en résulte un taux de chômage relativement élevé.
Je vous laisse étudier la loi d'Okun sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_d'Okun


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Message Publié : 04 Déc 2011 21:45 
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Inscription : 24 Juil 2011 0:29
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En 1973 le prix du pétrole augmente brutalement, fortement, et soudainement. C'est une des rares fois où ce phénomène est constaté. Il n'y a eu que deux chocs pétroliers pendant la décennie 70. Le quadruplement du prix du pétrole n'est pas un phénomène récurrent.
A noter que la hausse du prix du pétrole, lorsqu'elle est étalée dans le temps ne fait pas "dérailler la croissance". Les entreprises et les ménages ont le temps de s'adapter au contexte de renchérissement des prix.
Le prix du pétrole a augmenté, ce qui a obligé les industriels à changer leur méthode de production afin de réduire leur dépendance aux produits pétroliers. Si le prix du pétrole était resté constant, la consommation des produits pétroliers par les industriels aurait augmenté dans les mêmes proportions que la production. Il n’en est rien, fort heureusement.

Alain.g a écrit :
Il a déjà été expliqué abondamment pourquoi la croissance après 1974-75 est moins forte qu'après guerre en raison d'un changement important de l'environnement, à plusieurs titres.

Oui, c’est l’analyse que a été mise en avant, mais je dois vous avouer qu’elle ne me convient pas.


Alain.g a écrit :
Les vieux pays industriels comme la France affrontent une concurrence bien plus forte qu'après-guerre, en raison de la mondialisation croissante, (...) et du fait que de nombreux pays peu avancés s'industrialisent, en particulier l'Asie du Sud Est, Corée du Sud en tête, avec des taux d'expansion exceptionnels.

Les facteurs exogènes que vous mentionnés auraient dû logiquement favoriser la croissance. Le libre échange entre pays avancés est favorable à la croissance. Quant à l’enrichissement de l’Asie du Sud-est, il est une bonne nouvelle, puisqu’il solvabilise la demande. Les Asiatiques étant moins pauvre qu’avant, cela fait des débouchés supplémentaires pour les industriels occidentaux. En l’absence de preuve du contraire, la théorie des avantages comparatifs, conceptualisé au 19è siècle par Ricardo, doit s’appliquer au 20è et 21è siècle. Elle continue de faire école, notamment parmi les experts de l’OMC et les universitaires du monde entier.


Alain.g a écrit :
(...) la hausse des prix de revient de nos produits

Cette hausse ne peut pas freiner considérablement la croissance, sauf à prouver que les coûts de production augmente beaucoup plus que la productivité.
La hausse des coûts de production est compensée par les gains de productivité. Cela ne veut pas dire que nos gains de productivité sont considérables, mais ils sont suffisants pour compenser la hausse des coûts de production.
Durant la période étudiée par JM, à savoir 1972-2002, le rythme de la hausse des coûts de production a probablement ralenti. Le rythme était probablement effréné pendant les "30 glorieuses" à cause de la surenchère salariale. Excusez-moi, je n’ai pas les données chiffrées sous les yeux, mais je serais très étonné que les chiffres soient différents de ce que je suppute.


Alain.g a écrit :
Dans une économie mondialisée depuis une trentaine d'années, la concurrence entre les produits privilégie les couts de revient qui en France se sont envolés par rapport à d'autres pays, réduisant la compétitivité du pays.

Si on suit votre raisonnement, on arrive à la conclusion que la France a connu une fulgurante accélération de sa croissance dans la décennie 90 grâce à la fameuse stratégie de « désinflation compétitive » qui a été pratiquée. Ce n’est pas le cas. Une comparaison France / USA sur la période montre que la France s’est laissé distancer.


Alain.g a écrit :
Peu de pays réagissent et réduisent les couts de production en dehors de l'Allemagne qui réforme tout son système il y a déjà 10 ans.

Quelle est la thèse que vous défendez ? Les pays qui réduisent les coûts, notamment l'Allemagne, auraient une croissance plus robuste que les autres ?
Cette thèse est fragile. Sur la période 1998-2008 la croissance de l'Allemagne a été plus faible que celle de la plupart des pays européens, y compris la France.
Sur la période 2008-2015 tout porte à croire que l'Allemagne n'aura pas une croissance supérieure à la France.


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Message Publié : 05 Déc 2011 0:28 
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Inscription : 03 Mars 2011 22:45
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[quote="abstention"]
Quand je lis votre texte, j'ai du mal à distinguer les causes et les conséquences du ralentissement économique. Par exemple, la « précarisation des travailleurs » et la « stagnation des salaires ».
Dans un contexte de ralentissement économique, fallait-il s'attendre à une forte hausse des salaires et une moindre « précarisation des travailleurs » ? Je ne le pense pas.

/quote]

Non mais moi je suis pas là pour juger si c'est bien ou pas, je constate seulement cette stagnation que j'attribue à plusieurs facteurs :
_une main d'oeuvre trop abondante
_ Rapport de force favorable aux employeurs
_ Compétitivité accrue entre les entreprises
_ Compétitivité accrue entre les pays et possibilité de délocalisation
_ Besoin de réduire le coût du travail.

Donc non, il ne faut pas s'attendre à une hausse des salaires dans une période de ralentissement économique ( encore que cela dépende des salaires de qui...) à moins d'avoir un manque de main d'oeuvre flagrant. Le nerf de la guerre dans le capitalisme tel que nous le connaissons aujourd'hui, c'est la consommation car elle soutient la croissance et le système de réserve fractionnaire. Donc parmi l'un des facteurs majeurs ( Alain G en a cité d'autres ) de ce ralentissement économique, je vois un véritablement ralentissement de la consommation. D'ailleurs, aux USA vers la fin des années 90 et dans les années 2000, le pays affiche une croissance très enviable en raison d'une consommation ahurissant rendue possible grâce aux prêts et à l'abondance des cartes de crédit.

Vous soulignez le fait que je ne suis pas clair entre les causes et les conséquences, sans doute avez vous raison. Je considère que plusieurs facteurs concomitants provoquent et expliquent ce ralentissement, des facteurs qui s'alimentent les uns les autres:
Choc pétrolier violent qui oblige les économies occidentales à se réajuster au même moment qu'une crise de surproduction fait son arrivée. La compétition s’accroît également, et le système de réserve fractionnaire se généralise, donc il faut que les prêts se généralisent ! Cela tombe bien car il faut également réduire le coût du travail pour les entreprises, donc les salaires. Oui mais avec des salaires moindres, la consommation elle aussi est en berne. Comme la consommation est en berne, les entreprises ne vont certainement pas reproduire comme des folles donc elles ne vont pas engager ni même augmenter les salaires, le cercle est lancé. Pour maintenir voire stimuler la consommation, l'on va avoir recours aux prêts, ce qui est très utile pour maintenir la pérennité du système de réserve fractionnaire. Cependant, cela est beaucoup plus efficace et étendu dans certains pays anglo-saxons comme les USA ou les protections sociales sont moindres.


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Message Publié : 05 Déc 2011 14:46 
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Plutarque
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galoniger a écrit :
(...) plusieurs facteurs :
_une main d'oeuvre trop abondante
_ Rapport de force favorable aux employeurs
_ Compétitivité accrue entre les entreprises
_ Compétitivité accrue entre les pays et possibilité de délocalisation
_ Besoin de réduire le coût du travail.

Tous ces problèmes ne sont-ils pas la conséquence du ralentissement économique ? D'où la question : quelles sont les causes du ralentissement économique après les "trente glorieuses" ?

La compétitivité accrue entre les entreprises résulte du ralentissement économique. Pendant les "trente glorieuses", période caractérisée par une croissance de 5% en rythme annuel, les entreprises avaient du mal à satisfaire la demande qui augmentait fortement année après année. La concurrence (ou compétition) entre les entreprises étaient donc moindre.

Pour quelle(s) raison(s) les problèmes que vous mentionnez (compétitivité, réduction du coût du travail, etc) ont-ils perduré ? Ils auraient dû disparaître progressivement entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980, au fur et à mesure que les effets du choc pétrolier se dissipaient. Pourquoi la croissance n'a-t-elle pas accéléré quelques années après le choc pétrolier ? Pourquoi le ralentissement a-t-il perduré ?


galoniger a écrit :
(...) je constate seulement cette stagnation que j'attribue à plusieurs facteurs :
_une main d'oeuvre trop abondante (...)

Quand je lis votre texte, j'ai du mal à distinguer les causes et les conséquences du ralentissement économique. Par exemple, une « abondance de main d'oeuvre ».
Dans un contexte de ralentissement économique, une pénurie de main d'oeuvre aurait-elle était possible ? Je ne le pense pas.
A cause du ralentissement économique, les besoins de main d'oeuvre sont inférieurs à ce qu'ils auraient dû être si la croissance était restée robuste. D'où la question : quelles sont les causes du ralentissement économique après les "trente glorieuses" ?
Pour quelle raison les besoins en main d'oeuvre étaient-ils inférieurs à la quantité de main d'oeuvre disponible ? N'est-ce pas le résultat du ralentissement économique ?
Pourquoi ce ralentissement a-t-il perduré 20 ans, et même 25 ans après le choc pétrolier de 1973 ?


galoniger a écrit :
(...) parmi l'un des facteurs majeurs de ce ralentissement économique, je vois un véritablement ralentissement de la consommation.

Ce diagnostique pointe l'insuffisance de la consommation. Selon moi cette insuffisance est "normale" puisque la croissance était faible. Pourquoi la consommation est-elle restée atone pendant si longtemps ?


galoniger a écrit :
(...) une crise de surproduction fait son arrivée.

Si la production est excédentaire entre 1972 et 1974, il suffit de baisser la production pendant plusieurs trimestres consécutifs et le problème est résolu. Pourquoi n'a-t-on pas eu 3% de croissance sur la période 1975-1995 ? Pourquoi le ralentissement a-t-il perduré ?

Comme le dit JM la croissance n'était pas soutenable. Il était impossible d'avoir 5% de croissance pendant 50 ans. C'est déjà un miracle si la période "glorieuse" a duré 30 ans. A défaut d'avoir 5%, on aurait pu et on aurait dû espérer 3%. Pourquoi n'a-t-on pas obtenu ces 3% de croissance ?


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Message Publié : 05 Déc 2011 15:09 
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Quels sont les effets du choc pétrolier sur la consommation des ménages ?

Quels sont les effets du choc pétrolier sur la consommation des ménages ? La hausse du prix de l'essence et autres hydrocarbures n'est pas sans conséquence sur le budget des ménages. La part du budget consacré à l'essence et au chauffage augmente. Pour compenser ce surcroît de dépenses, les ménages réduisent leurs achats de produits manufacturés et leurs dépenses de loisirs. La baisse de la consommation est donc "logique" pendant les mois et les trimestres qui suivent le choc pétrolier. La question est de savoir pourquoi l'insuffisance de consommation a perduré pendant 20 ans.


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Message Publié : 05 Déc 2011 17:25 
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Georges Duby
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Parce que d'autres facteurs étaient à l'oeuvre dont la concurrence de nouveaux pays industriels avec de meilleurs prix de revient, facteur incontournable.
Je me souviens des années 70, notamment de la fermeture de toutes nos usines textiles, il y en avait partout en France, leurs produits étaient devenus invendables, tout comme l'acier, les réfrigérateurs, les TV déjà, les montres (LIP). Dans les années 80 le phénomène s'accélère, l'Etat ferme les mines de fer et de charbon ...
C'est le public français qui a fait le choix pour les produits de consommation, en privilégiant non pas le meilleur produit mais le moins cher, dans les textiles tout d'abord.
Jusqu'à 1970 grosso modo, la France évoluait dans un marché défini et clos. Ce marché s'est ensuite ouvert à des producteurs lointains à bas prix de revient.
Comment peut-on constater par ses propres achats que les français achètent à des entreprises étrangères et chercher dans la baisse des salaires ou l'excès de main d'oeuvre (immigrée?), une cause improbable du ralentissement économique après les 30 glorieuses ? La vérité crève les yeux ... sauf pour les aveugles.

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Message Publié : 05 Déc 2011 18:19 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Citer :
C'est le public français qui a fait le choix pour les produits de consommation, en privilégiant non pas le meilleur produit mais le moins cher, dans les textiles tout d'abord.


Oh, les vilains... Et le choix entre le produit de moindre qualité mais qu'on peut se payer, et le meilleur, "fabriqué dans nos usines par nos ouvrières" mais hors de prix ?
La question devient alors : pourquoi est né ce dilemme ?

D'autre part, proclamer de la sorte que le produit français est par définition le meilleur fait un peu sourire (vous avez cité vous-même montres et TV, je ne vois pas en quoi les produits japonais, dans les années 80, étaient de moindre qualité)...


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Message Publié : 05 Déc 2011 18:49 
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Alain, vous m'êtes sympathique mais vous n'apportez pas d'argument nouveau. Vous vous contentez de répéter des arguments qui ont déjà été réfuté.

Alain.g a écrit :
Parce que d'autres facteurs étaient à l'oeuvre dont la concurrence de nouveaux pays industriels avec de meilleurs prix de revient, facteur incontournable.

Cet argument n'est pas nouveau, il a déjà été présenté par vous même sur ce fil le dimanche 4 décembre à 15h32.
Cet argument a été réfuté par moi même dimanche à 21h45. Je vous invite cordialement à lire l'ensemble des posts sur ce fil. Dans le cas contraire le débat risque de perdre de sa qualité, ce qui serait dommage.


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Message Publié : 06 Déc 2011 1:22 
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Inscription : 03 Mars 2011 22:45
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Désolé Abstention, j'essaye d'être clair mais je vois que je n'y parviens pas. Dans les années 70, plusieurs évènements vont se produire qui vont porter atteinte à la consommation et donc à la croissance.

Moi et d'autres ici en ont listé plusieurs : le choc pétrolier ( effet sur les budgets des ménages et donc la consommation ), surproduction pendant un temps et trop de travailleurs donc chômage et moins d'embauche ( donc effet sur les budgets des ménages), ouverture des marchés et nouveaux concurrents ( délocalisation ou plans sociaux donc effet sur les budgets des ménages ), en outre consommation des produits les moins chers car ménages moins fortunées et donc on consomme des produits manufacturés par des entreprises étrangères qui favorisent l'emploi dans d'autres pays etc.

Tous ces facteurs font leur apparition dans les années 70. Le système de réserve fractionnaire se généralise en partie en raison de la fin de la convertibilité du dollar en or. La surproduction survient car au bout de 30 ans de production énorme pour des ménages dotés des moyens économique de consommer largement, la demande est plus que satisfaite et devient inférieure à l'offre, cela au même moment ou de toute façon, le choc pétrolier et ses conséquence sur les prix pousse les ménages à mesurer leur dépense. Enfin, la formation des travailleurs et l'arrivée de plus en plus de nouveaux actifs finit par satisfaire de façon excédentaire les besoins en ressources humaines de l'économie ( pas pour tous les secteurs évidemment ) d'autant plus que l'automatisation se développe, et donc il y a de plus en plus de candidat à l'emploi pour de moins en moins de poste.

Donc s'il vous fallait une cause, la croissance devient molle ou se ralentit car la consommation est mise à mal ( on est plus assez vorace de détruire notre planète ! >:( ). D'ailleurs quand j'ai évoqué un bon regain de croissance aux USA, on voit aussi que la consommation repart largement à la hausse ( on redevient gourmand et prêts à bousiller notre planète, ouf les choses vont mieux lol ). Selon les contextes ou les époques, différents facteurs peuvent expliquer un manque de consommation. A mon sens, dans ce cas là, ce manque de consommation est avant tout dû à une atteinte aux salaires des gens, aux ressources monétaires, aux pouvoir d'achat ( chômage, stagnation des salaires, précarité de l'emploi, travail à temps partiel, stage, études de plus en plus longues, hausse constante des loyers, prêts et leurs intérêts, etc).

Moins j'ai d'argent à la fin du mois, moins je bousille ma planète....moins je consomme pardon :mrgreen: . Moins je, toi, lui, nous, vous, eux consommons, plus mal se portera la croissance. Rappelez vous les recommandations de Georges Bush Junior suite aux attentats du 11 septembre 2011 : " si vous vous demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays face à cette crise, la réponse est : consommez " . Il n'a pas demandé aux gens de prier, il ne leur a pas demandé de se soutenir les uns les autres, il ne leur a pas demandé de faire des marches blanches appelant à la paix et à la tolérance entre les hommes et les religions, il ne leur a pas demandé de faire des dons aux victimes, il a demandé à son peuple de consommer lol


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