En 1973 le prix du pétrole augmente brutalement, fortement, et soudainement. C'est une des rares fois où ce phénomène est constaté. Il n'y a eu que deux chocs pétroliers pendant la décennie 70. Le quadruplement du prix du pétrole n'est pas un phénomène récurrent.
A noter que la hausse du prix du pétrole, lorsqu'elle est étalée dans le temps ne fait pas "dérailler la croissance". Les entreprises et les ménages ont le temps de s'adapter au contexte de renchérissement des prix.
Le prix du pétrole a augmenté, ce qui a obligé les industriels à changer leur méthode de production afin de réduire leur dépendance aux produits pétroliers. Si le prix du pétrole était resté constant, la consommation des produits pétroliers par les industriels aurait augmenté dans les mêmes proportions que la production. Il n’en est rien, fort heureusement.
Alain.g a écrit :
Il a déjà été expliqué abondamment pourquoi la croissance après 1974-75 est moins forte qu'après guerre en raison d'un changement important de l'environnement, à plusieurs titres.
Oui, c’est l’analyse que a été mise en avant, mais je dois vous avouer qu’elle ne me convient pas.
Alain.g a écrit :
Les vieux pays industriels comme la France affrontent une concurrence bien plus forte qu'après-guerre, en raison de la mondialisation croissante, (...) et du fait que de nombreux pays peu avancés s'industrialisent, en particulier l'Asie du Sud Est, Corée du Sud en tête, avec des taux d'expansion exceptionnels.
Les facteurs exogènes que vous mentionnés auraient dû logiquement favoriser la croissance. Le libre échange entre pays avancés est favorable à la croissance. Quant à l’enrichissement de l’Asie du Sud-est, il est une bonne nouvelle, puisqu’il solvabilise la demande. Les Asiatiques étant moins pauvre qu’avant, cela fait des débouchés supplémentaires pour les industriels occidentaux. En l’absence de preuve du contraire, la
théorie des avantages comparatifs, conceptualisé au 19è siècle par Ricardo, doit s’appliquer au 20è et 21è siècle. Elle continue de faire école, notamment parmi les experts de l’OMC et les universitaires du monde entier.
Alain.g a écrit :
(...) la hausse des prix de revient de nos produits
Cette hausse ne peut pas freiner considérablement la croissance, sauf à prouver que les coûts de production augmente beaucoup plus que la productivité.
La hausse des coûts de production est compensée par les gains de productivité. Cela ne veut pas dire que nos gains de productivité sont considérables, mais ils sont suffisants pour compenser la hausse des coûts de production.
Durant la période étudiée par JM, à savoir 1972-2002, le rythme de la hausse des coûts de production a probablement ralenti. Le rythme était probablement effréné pendant les "30 glorieuses" à cause de la surenchère salariale. Excusez-moi, je n’ai pas les données chiffrées sous les yeux, mais je serais très étonné que les chiffres soient différents de ce que je suppute.
Alain.g a écrit :
Dans une économie mondialisée depuis une trentaine d'années, la concurrence entre les produits privilégie les couts de revient qui en France se sont envolés par rapport à d'autres pays, réduisant la compétitivité du pays.
Si on suit votre raisonnement, on arrive à la conclusion que la France a connu une fulgurante accélération de sa croissance dans la décennie 90 grâce à la fameuse stratégie de « désinflation compétitive » qui a été pratiquée. Ce n’est pas le cas. Une comparaison France / USA sur la période montre que la France s’est laissé distancer.
Alain.g a écrit :
Peu de pays réagissent et réduisent les couts de production en dehors de l'Allemagne qui réforme tout son système il y a déjà 10 ans.
Quelle est la thèse que vous défendez ? Les pays qui réduisent les coûts, notamment l'Allemagne, auraient une croissance plus robuste que les autres ?
Cette thèse est fragile. Sur la période 1998-2008 la croissance de l'Allemagne a été plus faible que celle de la plupart des pays européens, y compris la France.
Sur la période 2008-2015 tout porte à croire que l'Allemagne n'aura pas une croissance supérieure à la France.