Zunkir a écrit :
Enki-Ea a écrit :
il faut mentionner la Chine, extraordinaire de vitalité et d'innovations quand elle était divisée entre différents Etats/principautés, inerte quand elle était unie.
L'un des grands drames de la civilisation chinoise a été l'unification de la Chine.
Alors dans ce cas on appréciera l'inertie de la période de stabilité de la dynastie Tang, l'une des plus brillantes périodes de l'histoire chinoise ... Il ne faut quand même pas caricaturer, et chercher à trop prendre à rebours la vision historique traditionnelle de l'histoire chinoise qui fait des périodes d'unification les périodes les plus brillantes. Si la division politique facilite l'émulation entre potentats locaux, un empereur qui soit aussi un mécène reste le personnage le plus riche qui soit, et il peut entretenir un cortège de lettrés, savants, artistes et cie. Ce n'est pas en soit quelque chose de néfaste, concentrer un tel nombre de spécialistes peut créer une émulation entre eux, et on retrouve le même mécanisme que pour les rivalités entre cités italiennes. En plus à ma connaissance les périodes de division de l'Empire chinois ne sont pas forcément celles où les progrès scientifiques sont plus rapides, en tout cas pas plus que les périodes d'unification. Ces dernières créent d'ailleurs une stabilité qui permet à la Chine d'atteindre une grande prospérité, et c'est là que les échanges marchent le mieux. C'est comme si on disait que la
pax romana avait été un drame.
Il ne faut chercher à radicaliser dans un sens comme dans l'autre.
Un pouvoir central souverain, c'est très bien lorsque la caste dirigeante oriente correctement la grande quantité d'argent dont elle dispose. Dans ce cas il est effectivement possible d'entretenir une foule de savants et d'espérer qu'il y ait une émulsion parmi ceux-ci. Malheureusement, ce qui devait arriver arrive tôt ou tard, et des mauvaises décisions sont prises ; mauvaises décisions qui affectent tout l'empire, vu qu'il n'y a pas de contre pouvoir.
De même, le jour où certains savants sont mal vus du grand chef, ils n'ont pas d'alternative possible, pas de mécène extérieur. Ils doivent donc abandonner leurs recherches ou leur vie, ce qui est dommage s'ils avaient raison.
Et je ne prends pas en compte les problèmes environnementaux dus à un je-m'en-foutisme exacerbé par la distance entre le pouvoir central et les milieux touchés.
La problématique est donc la suivante :
- soit on accepte un pouvoir souverain, et les avancées comme les "reculades" ont toutes les chances d'être "grandioses" ;
- soit on accepte un pouvoir morcelé, où les choses vont se faire petit à petit.
Et la question finale est de savoir lequel est le plus avantageux à long terme ? Pour ce qui est de l'histoire moderne, il semblerait que la petitesse et la diversité politique/climatique/etc. offerte par l'Europe lui a permis de grimper en haut du podium, pour un temps du moins.
Citer :
Par contre, pour en revenir à la lecture qui a suscité mon interrogation, j'ai plus de mal à saisir le lien entre féodalisme et croissance de l'Europe au XIX° s. car le décalage chronologique me semble trop important pour une relation de cause à effet.
J'aimerais bien avoir plus de renseignements sur ce sujet aussi. Il faudrait voir si l'auteur en question ne sous-entendait pas "diversité" derrière l'emploi de féodalisme (ce dernier impliquant l'autre, mais c'est non réciproque), auquel cas la diversité au sein de l'europe et même des régions de chacun de ses pays a subsisté suffisamment longtemps