Plantin-Moretus a écrit :
Le principe de l'emprunt d'Etat, c'est qu'il est souscrit par une minorité de personnes qui ont de l'argent à placer, à qui il rapporte des intérêts, et qu'il est ensuite remboursé par une grande majorité de moins aisés par le biais de l'impôt.
Pas forcément : en admettant que l'Etat a besoin de cet argent, s'il n'était pas perçu par emprunt, il serait perçu par l'impôt. Donc l'impôt ultérieur qui financera les intérêts de la dette est compensé par les impôts qui n'ont pas été perçus aujourd'hui, si l'on avait choisi de ne pas faire d'emprunt. Et il est même avantageux : avec l'inflation, le remboursement des intérêts par l'Etat coûtera moins cher dans vingt ans.
Bref, d'un point de vue économique, la question, c'est toujours : les dépenses publiques sont-elles nécessaires et efficaces? Si l'on admet que la crise nécessite de fortes dépenses publiques (on peut le contester), il faudra de toute façon prendre cet argent, par l'impôt ou par l'emprunt. Cela revient au même.
Et dire que cela opère une redistribution des richesses dans le mauvais sens (des moins riches vers les plus riches), je n'en suis pas sûr ; en tout cas, c'est dur à calculer. Car certes, les intérêts de la dette tombent dans la poche de gens aisés (les pauvres ne prêtent pas à l'Etat), mais ces gens aisés payent aussi plus d'impôts. Enfin, les dépenses publiques, permises par cette dette, sont en général plus destinées aux gens modestes qu'aux riches.
Pour revenir à l'histoire, outre l'emprunt Pinay et l'emprunt Giscard, il y a aussi l'emprunt Balladur.
Faget a écrit :
Guy Mollet en avait fait un en 1956, je crois, qui avait remporté un grand succès.
Un grand succès auprès des épargnants ou pour les finances de l'Etat?