Je pense que vous ne comprenez pas le fond de ma pensée, ce qui explique pas mal de choses.
Admettons que l'or soit un métal comme les autres, considéré exactement comme les autres, sont prix ne dépendrait que de l'équilibre entre les besoins des industriels et des joailliers et de l'offre des mineurs. Or, je me tue à dire que ce n'est pas le cas et vous dites exactement la même chose :
Menthalo a écrit :
Vous devriez ré-écrire l'Histoire de l'humanité, cher Narduccio, et expliquer aux Grecs, aux Romains, aux Carolingiens ou aux Byzantins, aux Perses et aux Arabes, qu'il ne faut pas considérer l'or comme un métal rare, comme un métal précieux et encore moins comme la monnaie des rois ....
Désolé de vous décevoir, l'or n'est pas si rare que cela. Il existe des matériaux bien plus rares. Il n'est pas tellement difficile à obtenir. Et si tant de mineurs se précipitent pour le chercher, c'est justement parce que sa valeur sur le marché est loin de correspondre à son coût d'extraction, ce qui promet de juteux bénéfices. Ce qui n'est pas le cas d'autres matériaux où les producteurs gagnent a peine de quoi vivre.
Il y a bien eu des périodes où l'or était rare parce que les méthodes d'extractions n'étaient pas capables d'aller le chercher là où il se cachait. Mais aussi, parce que les connaissances en géologie ne permettaient pas d'anticiper la présence de filons. Donc, la valeur de l'or était tributaire des découvertes qu'on faisait.
Il y a quelques années (environ 10 ans, de mémoire), on fermait encore certaines mines d'or parce qu'elles n'étaient pas suffisamment rentables. Maintenant, on les ouvre et elles produisent au maximum de leurs capacités.
Voici la courbe de la production d'or :
http://www.les-crises.fr/production-d-or/Il semblerait que pour l'or, on a peut être aussi atteint le pic de production. Ce qui veut dire qu'on a extrait des entrailles de la Terre, 50% de l'or qui est à notre portée. Sachant que ces 50 dernières années ont vu l'extraction des 2/3 de la production d'or depuis la préhistoire. Si on ne découvre pas d'autres sources, dans environ 100 ans, on aura extrait tout l'or disponible.
Voici un autre graphique :
Les besoins industriels se montent à 430 tonnes d'or par an en moyenne sur la période 2005-2010. Les besoins en joaillerie : 2160 t/an. La production moyenne était d'environ 3970 tonnes par an. Donc, si l'or était un matériaux "normal", il y aurait de la surproduction et le prix chuterait. Or, l'or sert aussi pour placer des valeurs et il sert de valeur-refuge. La partie "investissement" tient compte de cela, soit 1180 tonnes par an. En réalité, il faudrait tenir compte qu'une partie de l'investissement se fait aussi en joaillerie, certains bijoux servant aussi à placer des économies. Mais, cela on ne peut pas le quantifier.
Quand à la rareté, on extrait environ 2500 tonnes d'or par an des entrailles de la terre. Sans trop d'efforts, on doit trouver pas mal de minéraux dont la production annuelle est largement inférieure à ces valeurs et dont les capacités de productions sont inférieures. Mais, pour diverses raisons, surtout historiques d'ailleurs, personne n'a songé à en faire un pilier de nos économies.
Citer :
- Rôle d'étalon monétaire de 1717 au 15 août 1971 (fin de la convertibilité du dollar en or) qui s'explique moins par sa relative rareté, les gisements aurifères sont plus nombreux que ceux de nombreux autres éléments, que par son inaltérabilité aux agents atmosphériques. Entre 1959 et 1971, la couverture, par le stock d'or des États-Unis, des dollars émis est passé de 100 % à 13 %.
http://www.societechimiquedefrance.fr/extras/Donnees/metaux/au/texau.htmAu fait, connaissez-vous la plus grande réserve d'or qui existe ? L'eau de mer! Dans 1 m3 d'eau de mer, il y a de 1 à 10 mg d'or. 10 mg, c'est plus que dans certains minerais. Pour mémoire, l'écorce terrestre en compte 0,005 ppm. Quand on tient compte de la quantité d'eau présente dans nos océans, cela représente une quantité colossale. Lorsque l'or sera vraiment devenu rare, on l'extraira de nos mers. Si vous désirez devenir riche, déposez les brevets.