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Prix du m² a Paris en 1960
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Auteur :  Barbetorte [ 26 Oct 2016 10:50 ]
Sujet du message :  Re: Prix du m² a Paris en 1960

Pierma a écrit :
Barbetorte a écrit :
Donc, au dix-huitième siècle, il en coûtait plus de 100 journées de salaire d'ouvrier pour aller de Paris à Lyon.
Aujourd'hui, à 40 € la place de seconde classe, c'est une demi-journée de SMIC. C'est sans aucun rapport.

A 80 € la journée de SMIC, ça nous fait un SMIC dans les 2400 €.

Emporté par l'élan de la démonstration ? :wink:
Non, pas du tout, j'ai même sous-estimé le coût de la journée de travail d'un smicard. Il est de 97 €.

Détail du calcul.

Soit S le salaire brut horaire auquel il faut ajouter environ 30% de charges patronales.
Nombre de semaines dans l'année : 365 / 7 = 52,14
Nombre d'heures de travail hebdomadaire : 35
Nombre d'heures annuelles de travail payées par l'employeur : 35 x 52,14
Congés payés : 5 semaines, d'où un nombre d'heures annuel de travail effectif de 35 x 47,14
Il en résulte un coût effectif de l'heure de travail pour l'employeur de S x 1,3 x 52,14 / 47,14
Durée de la journée de travail : 7 heures, d'où un coût de la journée de travail de S x 1,3 x 7 x 52,14 / 47,14

Le SMIC horaire étant de 9,67 €, la journée de travail coûte 97 € à l'employeur.

Nombre d'heures de travail mensuel : 35 x 52,14 / 12 = 152

Le coût d'un SMIC mensuel pour l'employeur est (97 / 7) x 152 = 2 106 €.

Auteur :  Pierma [ 26 Oct 2016 11:26 ]
Sujet du message :  Re: Prix du m² a Paris en 1960

Barbetorte a écrit :
Le coût d'un SMIC mensuel pour l'employeur est (97 / 7) x 152 = 2 106 €.

Là je vous suis, mais si on parle du pouvoir d'achat (ce n'est pas l'employeur qui achète le billet, sauf pour le très oublié "billet de congé" annuel) il faut regarder non pas ce qu'il coûte à l'employeur, mais ce que touche en net l'employé.

Auteur :  Barbetorte [ 26 Oct 2016 12:26 ]
Sujet du message :  Re: Prix du m² a Paris en 1960

On peut discuter pour savoir s'il faut prendre en compte ce que paie l'employeur ou ce que perçoit le salarié, mais cela ne changera guère le constat. Admettons qu'il faille prendre le net perçu par le salarié , qui doit être de l'ordre de 7,50 € de l'heure, soit 52,50 € de salaire journalier. Le billet de train Paris-Lyon à 40 € lui coûtera toujours moins qu'une journée de travail, à comparer aux 100 livres que cela coûtait au dix-huitième siècle, soit au moins 100 journées de travail. Y'a pas photo.

Cela dit, je tiens à défendre mon point de vue externe. Nous prenons comme base de mesure de la valeur des biens le coût de la main d'oeuvre, c'est à dire la somme que doit débourser pour l'acheter le consommateur final. Si vous achetez une baguette de pain, elle vous coûtera 95 cts, mais le boulanger ne percevra que 90,58 cts parce qu'il aura à payer une TVA à 5%. Si vous achetez une heure de travail d'une aide à domicile payée au SMIC, elle vous coûtera 13,90 € et non 7,50 € seulement. La valeur d'une chose est le prix qu'on doit payer pour l'acquérir.

Le travailleur qui ne perçoit que son salaire net ne voit certes pas les choses ainsi parce qu'effectivement, pour percevoir de quoi payer un billet Paris-Lyon, il lui faudra travailler nettement plus qu'une demi-journée, surtout s'il prend en compte ses dépenses contraintes. Car, avant de se payer une petite ballade à Lyon, notre travailleur parisien assurera ses besoins fondamentaux, alimentation, logement, habillement, auxquels il faut ajouter les dépenses de santé et la prévoyance en vue de la retraite. Si le travailleur a un petit salaire et beaucoup de dépenses contraintes, il mettra des semaines à économiser les 40 € du voyage. Peut-être même, s'il est dans la mouise, n'y arrivera-t-il jamais. En adoptant le point de vue interne, nous ne considérons plus le coût du travail, mais le niveau de vie ainsi que la capacité à épargner et c'est un autre sujet.

Par ailleurs, c'est une erreur de s'arrêter au salaire net perçu, parce que les charges sociales apportent un pouvoir d'achat. Ce pouvoir d'achat est certes mutualisé et en partie différé, mais c'est tout de même un pouvoir d'achat réel : pouvoir d'achat de prestations de soins médicaux et pouvoir d'achat assuré pendant la retraite. Il faut les prendre en compte et, lorsqu'on le fait, finalement, les points de vue externe et interne se rejoignent.

Auteur :  Pierma [ 26 Oct 2016 22:11 ]
Sujet du message :  Re: Prix du m² a Paris en 1960

Barbetorte a écrit :
Par ailleurs, c'est une erreur de s'arrêter au salaire net perçu, parce que les charges sociales apportent un pouvoir d'achat. Ce pouvoir d'achat est certes mutualisé et en partie différé, mais c'est tout de même un pouvoir d'achat réel : pouvoir d'achat de prestations de soins médicaux et pouvoir d'achat assuré pendant la retraite. Il faut les prendre en compte et, lorsqu'on le fait, finalement, les points de vue externe et interne se rejoignent.

Tout à fait d'accord avec votre vision de ce qu'on appelle les "charges" sociales. C'est bien du salaire, et à voir en tant que tel.

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